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<strong>VAYIKRA</strong><br />
Tikounei Zohar 13, 29b). L’homme qu’il représente peut paraître un juste de l’extérieur, mais pour arriver<br />
à un niveau de perfection véritable qui lui permette de ne plus retomber, il lui faudra beaucoup d’aide du<br />
Ciel ainsi qu’un travail intensif.<br />
Oui, il devra déployer des efforts incessants pour garder en lui cette Arche d’alliance qu’est la sainte<br />
Torah, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur. Le fait que l’Arche se soit trouvée à l’intérieur du Temple<br />
et non à l’extérieur nous enseigne que l’essentiel de l’étude se passe à l’intérieur de l’homme : la Torah<br />
doit vraiment faire partie de son corps. Et de même que l’Arche était recouverte d’or à l’intérieur comme<br />
à l’extérieur (Exode 25, 11), l’intérieur de l’homme doit être aussi beau que l’extérieur (Yoma 72b). Même<br />
s’il est extrêmement érudit et grand en Torah, cela ne le dispense pas de veiller à préserver l’intériorité de<br />
ses actes de façon à ce que ses paroles reflètent effectivement sa pensée (Pessa’him 113b, Bava Metsia<br />
49a, Bemidmar Rabah 7, 4) et que sa bouche et son coeur soient en harmonie (Teroumoth 3, 8, Pessa’him<br />
63a, Nazir 2b). En effet, plus quelqu’un est grand plus les tentations qu’il subit sont puissantes (Soukah<br />
52a), c’est pourquoi le mauvais penchant éprouve les érudits en Torah plus que tout autre, ce qui les oblige<br />
à veiller sans cesse.<br />
Or c’est cela même qu’on appelle la présence de la Chékhinah en l’homme. Plus il se conduit modestement,<br />
se sentant pour ainsi dire vide, conscient qu’il est de n’être que vermine, cendre et poussière sans rien de<br />
permanent, ce qui n’a rien pour engendrer l’orgueil, plus il mérite par là même que la Chékhinah repose<br />
en lui. Il se peut qu’à ce moment-là le mauvais penchant cherche à le désespérer, en lui disant : « Si tu es<br />
si vide que cela, comment vas-tu jamais pouvoir arriver à quoi que ce soit ? » L’homme doit alors savoir<br />
que même s’il n’en est qu’au tout début, il est néanmoins extrêmement précieux aux yeux de Dieu (yakar,<br />
ce qui rappelle les lettres du milieu de vayikra).<br />
Nous allons à présent pouvoir expliquer pourquoi notre parachah fait suite à la parachat Pèkoudè. Le<br />
livre de l’Exode se termine par le verset : « Car une nuée divine couvrait le Tabernacle durant le jour, et<br />
le feu y brillait la nuit, aux yeux de toute la maison d’Israël dans tous leurs voyages » (Exode 40, 38). Le<br />
mot « feu » fait allusion à la Torah, ainsi qu’il est écrit : « Dans sa droite, une loi de feu » (Deutéronome<br />
33, 2). Les Sages ont dit que le feu désignait toujours la Torah (Mekhilta Yitro 19, 18, Tan’houma ibid.,<br />
Midrach Cho’her Tov 16, 7). La notion de voyage évoque également la Torah, qui permet un voyage<br />
intérieur « avec une force toujours croissante » (Téhilim 84, 8). Sur le verset « Ils quittèrent Refidim »<br />
(Exode 19, 2), le saint Or Ha’haïm explique que les benei Israël se sont considérablement renforcés dans<br />
l’étude de la Torah. Cela signifie que quand l’homme se plonge dans la Torah jour et nuit et « voyage »<br />
en elle avec une force toujours croissante, il mérite que la nuée divine vienne se poser sur le Tabernacle,<br />
c’est-à-dire qu’il jouit de la présence de la Chékhinah en lui-même ainsi que dans toute la maison d’Israël.<br />
Tout ceci est dû à l’humilité, évoquée par le mot vayikra. Certes, cela demande un travail considérable,<br />
mais l’humilité est une des choses par lesquelles la Torah s’acquiert (Pirkei Avoth 6, 5, Ta’anith 7a), et<br />
l’homme qui la pratique ressemblera à un Temple.<br />
Jusqu’où doit aller le don de soi dans le service de Dieu<br />
« L’Eternel appela Moïse et lui parla ». Pourquoi utiliser deux termes (appeler et parler) qui disent<br />
apparemment la même chose ? Et si l’on commence par il appela, pourquoi utiliser ensuite un autre mot<br />
(il parla) ? De plus, pourquoi le mot vayikra est-il écrit avec un petit aleph ?<br />
Nous essaierons aussi d’expliquer ce que dit Rachi au nom des Sages (Yérouchalmi Ta’anith 3, 4, Torath<br />
Cohanim sur ce verset) sur le fait que léémor (lui parla) signifie que Dieu a dit à Moïse de dire (léémor) à<br />
Israël des paroles sévères [vis-à-vis de lui-même], à savoir qu’Il ne parlait avec lui qu’à cause du peuple<br />
d’Israël (la preuve en est que pendant les 38 ans qui ont suivi l’épisode des explorateurs, Il ne s’est plus<br />
adressé à lui). Pourquoi cet enseignement trouve-t-il sa place ici ?<br />
Nous chercherons également à comprendre ce qui se cache derrière le fait que quand on enseigne la Torah<br />
à de très jeunes enfants, on commence par la parachat Vayikra (Tan’houma Tsav 14, Yalkout Chimoni)<br />
afin qu’ils soient éduqués dans la sainteté et la pureté, comme les sacrifices dont il est question, qui sont<br />
saints et purs.<br />
Le sujet de la parachat Vayikra est le dévouement inconditionnel que l’homme doit manifester envers Dieu,<br />
comme l’enseigne le verset « Si un homme d’entre vous (mi-kem, littéralement : de vous) offre un sacrifice<br />
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