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PAHAD DAVID VAYIKRA - Hevrat Pinto

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<strong>PAHAD</strong> <strong>DAVID</strong><br />

On a du mal à le concevoir : ne s’agit-il pas du cohen gadol dont dépend le destin de tout le peuple juif,<br />

et qui a été choisi entre tous pour pénétrer dans le Saint des Saints afin d’implorer la miséricorde divine<br />

pour tout le peuple d’Israël ? Comment peut-on donc le soupçonner au point qu’il faille l’isoler et le mettre<br />

en garde contre une attitude saducéenne (Ibid. 19b) ?<br />

Il faut également expliquer la signification de ces pleurs. Le cohen gadol pourrait leur dire tout simplement<br />

de ne pas le soupçonner de ce qu’il n’a jamais envisagé, pourquoi a-t-il besoin de pleurer ?<br />

Cette histoire cache un grand principe, à savoir que comme l’homme se trouve en ce monde, si grand<br />

soit-il, il reste sous l’emprise de ses instincts qu’il n’est jamais sûr de pouvoir dominer (« Personne ne peut<br />

se porter garant en ce qui concerne les relations interdites » (Ketouboth 13b, ‘Houlin 11b)). On commence<br />

donc par l’isoler et on va même jusqu’à le soupçonner, car il n’est qu’un homme, et en ce qui concerne les<br />

relations interdites il n’y a aucune différence entre le cohen gadol et un homme ordinaire. Ensuite, quand<br />

il pleure, il fait son examen de conscience et prend la ferme décision de demeurer chaste quoi qu’il arrive.<br />

Ce sont ces larmes qui l’aident à annuler l’influence du mauvais penchant. En effet, même s’il n’y avait<br />

en lui aucune faute, il lui reste dans le cœur un peu d’orgueil du fait qu’il a été choisi parmi tous et que<br />

le sort de tout le peuple dépend de lui. Or l’orgueil a quelque chose de l’impudicité, c’est pourquoi ses<br />

larmes abolissent également l’orgueil, si bien qu’il devient véritablement digne qu’on lui demande pardon<br />

de l’avoir soupçonné.<br />

Ce n’est pas pour rien que les deux mots kedouchah (« sainteté ») et kedéchah (« prostituée ») se<br />

ressemblent, bien que leur signification soit oppposée, puisque l’un désigne la plus grande élévation et<br />

l’autre la prostitution (voir Rambam Hilkhoth Ichouth ch. halakhah 4), comme dans le verset : « Qu’il<br />

n’y ait pas de prostituée (« kedéchah ») parmi les filles d’Israël » (Deutéronome 38, 21 et Rachi Ibid.).<br />

Ce rapprochement nous enseigne que la distance entre les deux est fort mince, et que le même acte peut<br />

conduire à la sainteté s’il est accompli comme il convient, ou à quelque chose qui rappelle la prostitution<br />

s’il ne s’accompagne d’aucune chasteté. L’essentiel est de garder ses yeux, comme nos Sages l’ont dit sur<br />

le verset : « Où est la prostituée ? Elle se trouve à Eïnaïm (nom de lieu, mais qui signifie également : « les<br />

yeux »), sur le chemin » (Bérakhoth 38, 21).<br />

C’est pourquoi on doit sans cesse faire preuve d’une extrême vigilance même dans ce qui est permis,<br />

pour ne pas se rendre « méprisable avec l’autorisation de la Torah ». On fera bien de se rappeler Adam,<br />

qui a été créé la veille du Chabath en sainteté et pureté, pour lui permettre d’entrer dans le Chabath prêt<br />

à la plus grande élévation (voir Sanhédrin 38a), mais qui n’a pas su attendre jusque là pour s’unir à Eve<br />

son épouse. Il a fauté, ce qui lui a valu d’être chassé, et que les Sages disent de lui : « Il a renié l’existence<br />

de Dieu et cherché à recouvrir sa circoncision [Note du rédacteur : voir ce que dit à ce propos Rabbeinou<br />

‘Hananel] » (Sanhédrin Ibid.). Tout cela pourquoi ? Parce qu’il est pour ainsi dire devenu semblable à une<br />

« prostituée ». Il est descendu jusqu’à ce point, et il a été chassé du jardin d’Eden et presque perdu. Il faut<br />

garder tout cela présent à l’esprit pour se préserver de toute faute dans les domaines permis, et à plus forte<br />

raison dans ce qui est interdit, sans rien mépriser ou négliger, alors on accomplira « Sanctifie-toi dans ce<br />

qui t’est permis » (Yébamoth 20a).<br />

En outre, notre parachah traite également de la mitsvah de Chabath, ainsi qu’il est écrit : « Observez<br />

mes Chabath » (Lévitique 19, 30), afin de nous enseigner qu’il y a une sainteté plus grande que celle de<br />

l’homme, qui peut encore tomber même s’il a atteint un niveau tout à fait supérieur, comme Adam dont la<br />

sainteté était immense et qui a été chassé parce qu’il n’a pas su attendre jusqu’au Chabath. L’observance<br />

du Chabath permet d’ajouter encore à la sainteté, et c’est aussi par ce mérite qu’Adam a été sauvé et qu’il<br />

a pu dire : « Psaume, cantique en l’honneur du Chabath » (Psaumes 92, 1) (Béréchith Rabah 22, 28), sans<br />

toutefois que cela l’empêche d’être chassé (Béréchith Rabah 19, 18). En effet la sainteté du Chabath n’est<br />

pas semblable à celle des jours de semaine, le Chabath chacun possède une âme supplémentaire (Beitsah<br />

16a).<br />

On peut parfaitement dire que quand quelqu’un se préserve de l’impudicité même en ce qui lui est<br />

permis, Dieu lui rajoute de Sa propre sainteté, et il est préservé de toute profanation du Chabath, ce qui<br />

se trouve en allusion dans le verset : « Qui respecte le Chabath sans le profaner et garde son bras de toute<br />

action mauvaise (allusion à l’impudicité) » (Isaïe 56, 2). C’est également la raison de la juxtaposition

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