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PAHAD DAVID VAYIKRA - Hevrat Pinto

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<strong>PAHAD</strong> <strong>DAVID</strong><br />

même chose, et il a répondu : « Si elle est à vos yeux comme une poutre et qu’elle n’éveille aucunement<br />

votre imagination, c’est permis. » Quelle merveille ! Quelle grandeur, qu’une jeune mariée leur paraisse<br />

comme une poutre tout en étant littéralement dans leurs bras, sans que le mauvais penchant les dérange le<br />

moins du monde ! Et s’il en était ainsi avec des étrangères, à plus forte raison avec leur propre femme.<br />

A présent, nous allons tâcher d’expliquer un passage de la Guemara qui parle de Rabbi Ychmaël fils de<br />

Rabbi Yossi et de Rabbi Elazar fils de Rabbi Chimon. Ils avaient le ventre tellement gros que s’ils s’étaient<br />

tenus l’un en face de l’autre, un troupeau de bœufs aurait pu passer sous leurs ventres joints sans les toucher<br />

(Baba Metsia 84a). La Guemara raconte qu’une non-juive leur a dit que leurs enfants n’étaient pas d’eux,<br />

et Rachi explique qu’à son avis, ils ne pouvaient pas accomplir la mitsvah avec leur femme. Ils lui ont<br />

répondu : « l’amour resserre la chair », et Rachi explique que parce que le désir de leur femme était plus<br />

grand que le leur, leur chair à tous deux se resserrait.<br />

C’est absolument stupéfiant ! Pourquoi la Guemara nous raconte-t-elle comment ces saints Tannaïm se<br />

comportaient avec leur femme, en quoi est-ce que cela nous concerne ? N’est-ce pas une atteinte à leur<br />

honneur que de détailler de cette façon des choses qu’il vaudrait mieux passer sous silence ?<br />

Mais si les Sages estiment devoir nous le raconter, c’est pour nous enseigner comment accomplir cette<br />

sainte mitsvah en toute pureté, car « c’est de la Torah, et par conséquent je dois l’étudier » (Bérakhoth 62a,<br />

Méguilah 28a). C’est pourquoi ils expliquent que l’amour resserre la chair, c’est-à-dire que ces femmes se<br />

serraient contre leur mari, et non le mari contre sa femme. En effet, il se trouvait en situation de quelqu’un<br />

qui est obligé d’accomplir une mitsvah de façon désintéressée, pour que sa joie soit uniquement celle de<br />

la mitsvah, et seule la femme obtenait un désir suffisant pour pouvoir se serrer contre son mari.<br />

On peut également dire que du fait que les femmes se serraient contre leur mari, c’est de toutes façons<br />

elles qui faisaient tout, Rabbi Ychmaël et Rabbi Elazar n’ayant aucune raison de se serrer, puisqu’ils ne<br />

recherchaient aucun plaisir pour eux-mêmes : ils aidaient simplement leur femme pour engendrer une<br />

descendance.<br />

Dans l’état d’esprit de A’harei Mot (« après la mort »), c’est un immense enseignement qui nous est<br />

donné : tout l’accomplissement de la mitsvah a pour but d’avoir une descendance et une continuation après<br />

la mort, c’est ainsi qu’on mérite la sainteté et la domination de ses instincts, car c’est justement dans les<br />

choses permises qu’on risquerait de tomber dans l’excès.<br />

D’après tout ce que nous venons de dire, nous comprenons mieux pourquoi Ben Azaï ne s’était pas marié<br />

(Yébamoth 62b). Les Sages lui ont demandé comment c’était possible, alors que lui-même, à propos du<br />

verset « Croissez et multipliez » (Genèse 9, 7), expliquait que quiconque ne se marie pas, c’est comme<br />

s’il versait le sang et rapetissait l’image de Dieu ? Il a répondu : « Que puis-je faire si mon âme désire la<br />

Torah, le monde sera perpétué par d’autres. » Il faut également expliquer l’expression utilisée par les Sages<br />

à propos de Rabbi Eliezer : « comme si un démon l’y obligeait » (Nédarim 20b).<br />

Ben Azaï pouvait difficilement se marier tout en continuant à être marié avec la Torah, il a donc préféré<br />

s’abstenir d’épouser une femme, pour rester attaché tout entier à l’étude. Alors que Rabbi Eliezer, même<br />

s’il ressentait la même chose, plutôt que de conclure à l’impossibilité, s’est obligé comme si un démon le<br />

forçait à accomplir la mitsvah d’avoir des enfants, uniquement parce que c’est la volonté du Créateur. Il<br />

est donc encore plus grand que Ben Azaï.<br />

Mais tout n’est pas encore clair. On se souvient qu’Ezéchias, roi d’Israël, ne s’était pas marié et que<br />

le prophète Isaïe était venu lui dire : « Donne des ordres à ta maison car tu vas mourir et tu ne vivras<br />

pas » (Isaïe 38, 1), ce qui signifie : tu vas mourir en ce monde, et tu ne vivras pas dans le monde à venir.<br />

Quand Ezéchias a demandé pourquoi, le prophète lui a répondu : parce que tu n’as rien fait pour avoir une<br />

descendance (Bérakhoth 10a, Tana Debei Eliahou Rabah 8). On voit mal la différence entre Ben Azaï et<br />

Ezéchias, pour qu’Ezéchias ait été passible de mort, alors qu’il aurait pu dire comme Ben Azaï : « Que<br />

puis-je faire si mon âme désire la Torah ? »<br />

C’est qu’Ezéchias ressemblait à Rabbi Eliezer qui considérait le mariage comme une obligation. Son<br />

unique raison de ne pas se marier était qu’il avait vu que devaient sortir de lui des fils impies (ainsi que<br />

le raconte la Guemara Ibid.), et bien que cette raison nous paraisse justifiée, il aurait dû savoir que tout<br />

homme est doué de libre arbitre, ainsi qu’il est écrit : « Tu choisiras la vie, pour que tu vives, toi et ta

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