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<strong>PAHAD</strong> <strong>DAVID</strong><br />
C’est cela la politesse du peuple d’Israël et c’est de cette manière qu’on obtient la Torah et que la foi se<br />
raffermit. Quand les Sages mettent en valeur le verset de Habacuc « le juste vivra par sa foi » (Makoth<br />
24a, Tan’houma Choftim 9), cela signifie que le prophète a placé la foi comme fondement et objectif de<br />
l’homme en ce monde.<br />
On pourrait objecter que si tout repose sur la foi, c’est que la Torah n’est pas indispensable. Mais<br />
alors comment expliquer le passage du Zohar qui dit précisément le contraire, à savoir qu’elles sont<br />
interdépendantes ? C’est que Habacuc n’a rien enlevé à la force de la Torah. Il dit explicitement « le juste<br />
vivra par sa foi », à savoir que seul peut s’appeler juste celui chez qui la foi est vérité, et qui en vit, tout<br />
comme il vit de la Torah qu’il étudie et qui s’appelle « vie » (Avoth Derabbi Nathan 34, 10). Le Zohar (II<br />
63a) écrit que la foi est ce qui nourrit l’homme. Par conséquent, elle ne peut se graver dans le cœur que<br />
de celui qui étudie la Torah.<br />
D’après cela, on comprend parfaitement la suite des versets traitant de l’interdiction d’avoir des relations<br />
charnelles avec un proche parent (Lévitique 18, 7-20). Nous sommes surpris que la Torah éprouve un tel<br />
besoin de mettre en garde contre ce genre de débauche. En soupçonne-t-on vraiment les benei Israël ?<br />
Bien sûr, un juif ne se comporte pas de cette façon, car le point intérieur qui est en lui est bon, n’était le<br />
levain dans la pâte (le mauvais penchant) qui est à l’œuvre ; comme le dit le Rambam (Guirouchin ch. 2<br />
halakhah 20) à propos de l’acte de divorce, tout homme veut être bon, et il n’en arrive pas spontanément à<br />
toutes ces horreurs. Seulement la Torah craint que les juifs n’apprennent ces pratiques des autres peuples,<br />
dont les mœurs finissent par mener aux interdictions les plus graves, comme on le constate aujourd’hui<br />
dans la rue et à la plage... par désir de ressembler à tout le monde, on risque de se laisser aller à transgresser<br />
beaucoup de choses. C’est pourquoi la Torah insiste tout particulièrement : « Ne vous conformez pas à leurs<br />
lois » (Lévitique 18, 3), si vous le faites vous risquez de tomber dans le pire, entre autres d’avoir des relations<br />
avec une femme nidah. La Torah mentionne cette faute dans la suite (Ibid., 9), en nous avertissant que si<br />
nous la transgressons, notre descendance en pâtira, et c’est : « Ne livre pas ta descendance au Moloch »<br />
(Ibid., 21). Tout cela prend son origine dans les mœurs et les conventions sociales des non-juifs, car tout<br />
ce qu’ils font est rempli d’impureté et de toutes sortes d’abominations.<br />
Voilà pourquoi on s’efforce d’éloigner tout non-juif qui souhaite se convertir et on le renvoie plusieurs<br />
fois, afin qu’il ne vienne pas imprégner les benei Israël de ses mœurs, et de peur que ceux-ci s’y laissent<br />
prendre. Lorsqu’il aura fait la preuve qu’il désire vraiment et sincèrement se convertir, on pourra l’admettre,<br />
ayant constaté qu’il n’est aucunement nuisible, mais à la condition qu’il oublie toute la façon de vivre qui<br />
était la sienne.<br />
Nous comprenons maintenant pourquoi la Torah a interdit les mariages mixtes et a écarté les non-juifs dans<br />
toute la mesure du possible, bien qu’eux aussi soient des hommes et qu’il faille aussi les aider et leur faire<br />
la charité quand c’est nécessaire (« on nourrit les pauvres des nations en même temps que ceux d’Israël »<br />
(Guittin 61a, Yérouchalmi Guittin 8, 9)). Se mélanger à eux mettrait en danger l’existence même du peuple<br />
juif, c’est pourquoi la Torah s’y oppose. Elle est même allée jusqu’à nous ordonner de nous montrer cruels<br />
envers nous-mêmes, plutôt que de nous mêler à eux, parce qu’il en résulterait de lourdes catastrophes<br />
pour toute la communauté : leur influence pourrait bien risquer de faire disparaître la communauté juive<br />
tout entière. Si nous nous laissions aller, au lieu de nous comporter comme des descendants d’Abraham,<br />
Isaac et Jacob, et de la génération de la connaissance dans le désert qui a reçu la Torah (Vayikra Rabah<br />
9, 1), nous irions paître dans des champs étrangers ! Notre fin serait mauvaise et amère, comme celle de<br />
beaucoup de peuples qui ont changé de langue et de religion, se sont mêlés à leur entourage, et dont il ne<br />
reste aujourd’hui aucun souvenir ni aucune trace.<br />
Malheureusement, il m’arrive souvent d’être personnellement témoin de ce genre d’histoires. De<br />
nombreuses mères viennent me trouver pour demander un conseil ou une bénédiction, et toutes racontent<br />
presque la même chose : leur fils observait la Torah et les mitsvoth, mais allait au cinéma à ses moments<br />
perdus, et il a fini par y rencontrer une jeune fille dont il ne réussit plus à se séparer, et cela va en fin de<br />
compte jusqu’au mariage et à l’assimilation. Une faute en entraîne une autre, ils s’écartent totalement de<br />
la Torah et des mitsvoth et renient tout, négligeant même le saint jour de Kippour, car ils ont adopté une<br />
attitude de raillerie envers tout acte d’abstinence de la part de l’homme... J’ai déjà abordé plusieurs fois