27.06.2013 Views

PAHAD DAVID VAYIKRA - Hevrat Pinto

PAHAD DAVID VAYIKRA - Hevrat Pinto

PAHAD DAVID VAYIKRA - Hevrat Pinto

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

<strong>VAYIKRA</strong><br />

Cependant, comme il se comportait constamment avec humilité et soumission (« Cet homme, Moïse,<br />

était fort humble » (Bemidbar 12, 3)), il a bien écrit vayikra (« Il l’a appelé »), mais avec un petit aleph,<br />

soulignant que bien que Dieu lui soit apparu en lui manifestant sa faveur (Torath Cohanim 1, 2-3), il ne<br />

s’en sentait pas digne, et aurait voulu que toute parole divine soit entendue par tout ben Israël, car tous<br />

en étaient dignes. Le petit aleph signifie que tout juif, même s’il est petit, peut mériter d’entendre la voix<br />

de l’Eternel. C’est ce que dit le verset : « L’Eternel n’a-t-il parlé qu’à Moïse ? Ne nous a-t-Il pas parlé<br />

également ? » (Bemidbar 12, 2). Dieu peut s’adresser à n’importe qui ! C’est vrai, a répondu l’Eternel. Et<br />

Moïse, dans son humilité, le concevait parfaitement, donc comme Dieu mène l’homme par les chemins<br />

qu’il souhaite emprunter, Il lui a permis d’écrire un petit aleph... la preuve en est que même lorsqu’Il lui<br />

a dit d’écrire « Cet homme, Moïse, était fort humble », Il a consenti à le laisser écrire anav, « humble »,<br />

sans yod, ce qu’il souhaitait dans son désir d’effacement. Non seulement cela, mais il a écrit « cet homme<br />

Moïse » au lieu de « Moïse » tout simplement pour qu’on ne se rende pas compte qu’il parlait de lui-même<br />

et faire croire qu’il s’agissait d’une personne quelconque qui s’appelait Moïse... tout cela provenait de son<br />

extrême modestie, conscient qu’il était que Dieu peut parler avec n’importe quel juif.<br />

On comprend à présent parfaitement pourquoi la parachat Vayikra commence par les sacrifices : c’est<br />

pour montrer aux benei Israël qu’en se soumettant à Dieu, l’homme ressemble à celui qui s’offre lui-même<br />

en sacrifice. De plus, le spectacle de l’égorgement de la bête incite à cette humilité qui pousse à vouloir<br />

se sacrifier à l’Eternel, soi-même et son mauvais penchant, dans un mouvement de dévotion absolue et<br />

d’annulation de soi.<br />

Ayant dit tout cela, nous comprenons pourquoi Rachi a écrit qu’on ne doit pas apporter un sacrifice qui<br />

provient d’un vol. Nous nous étions demandé s’il pourrait venir à l’esprit d’apporter le produit d’un vol<br />

pour un sacrifice destiné à expier une faute, ne faisant ainsi que l’aggraver. Mais d’après ce qui précède,<br />

il est clair que lorsqu’un homme se présente au Temple avec son sacrifice, il doit le faire dans un esprit<br />

de soumission, en se préparant au repentir à la vue de tout ce qui se passe au moment de l’égorgement<br />

de la bête. La prière, qui tient lieu de sacrifices (Bérakhot 26b), demande préparation, comme l’avaient<br />

compris les hommes pieux d’autrefois qui se préparaient pendant une heure avant de commencer à prier<br />

(Ibid. 30b), afin que leur prière soit acceptée avec bienveillance. De même à l’époque du Temple il fallait<br />

se préparer avant d’offrir un sacrifice pour qu’il soit accepté avec bienveillance, et celui qui négligeait cette<br />

étape usurpait et dérobait en quelque sorte la bonne opinion qu’on pouvait avoir de lui dans le Ciel. Son<br />

sacrifice ressemblait donc au produit d’un vol, car quand il ne venait pas au Temple de tout son coeur, au<br />

moment de l’offrande rien ne se brisait en lui, si bien qu’il risquait de tomber d’un péché dans l’autre, car<br />

la préparation consistait à se repentir auparavant pour que le sacrifice soit agréable à l’Eternel.<br />

C’est ce à quoi la Torah fait allusion en disant : « Si un homme d’entre vous offre un sacrifice à l’Eternel »,<br />

qu’il n’utilise pas le produit d’un vol, à savoir qu’il se prépare avant de l’offrir et se repente de ses fautes.<br />

Ce qui explique parfaitement que Rachi trouve sa preuve chez Adam qui n’avait pas apporté le produit<br />

d’un vol, même si nous ne trouvons nulle part écrit qu’il ait offert un sacrifice. En effet, le premier homme<br />

n’avait pas besoin de sacrifice. Au moment où il a fauté et a été chassé du Jardin d’Eden (Sanhédrin 38b,<br />

Béréchith Rabah 19, 23, Avoth Derabbi Nathan 1, 8), c’est vraiment lui-même qu’il a offert à Dieu dans<br />

un mouvement de repentir accompagné d’une immense soumission, le jour du Chabath (Béréchith Rabah<br />

22, 28, Avoth Derabbi Nathan 1, 8); il a dit alors le « Psaume pour le jour du Chabath » (Téhilim 92, 1), a<br />

confessé sa faute et s’est même séparé de sa femme pendant 130 ans (Erouvin 18b, Zohar III 76b), il n’avait<br />

donc aucun besoin d’offrir un sacrifice, car il avait trouvé en lui-même les voies du repentir, et il n’aurait<br />

rien pu apporter qui provienne du vol, puisque tout lui appartenait (ce qui signifie que son « sacrifice » ne<br />

comportait aucun élément de « vol », puisqu’il contenait préparation et humilité). Il s’est soumis à l’Eternel,<br />

sans recourir à l’offrande d’un sacrifice, car il a accompli dans sa personne la notion exprimée par : « Si<br />

un homme d’entre vous (mi-kem, de vous-même) offre un sacrifice à l’Eternel ».<br />

Tout homme doit donc apprendre de lui à s’humilier et à prendre conscience de son infinie petitesse<br />

devant l’Eternel, car l’humilité et le repentir tiennent lieu de sacrifice, et c’est comme si l’on avait offert<br />

sa propre vie.<br />

11

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!