XXXV. - LA RÉGENCE : WATTEAU Bien avant la mort de Louis XIV, avant même la fin du 17' siècle, une réaction générale se manifeste, en France, contre la contrainte guindée du Grand Règne. Les arts rejettent la correction grandiose et sévère; on leur demande de plaire et d'orner la vie. Les peintres interrogent Rubens, tendent à une peinture libre, colorée, claire, aimable. La Régence marque le triomphe de ce mouvement. Watteau l'incarne. Né à Valenciennes dans un milieu flamand, Watteau (1684-1721), avec ses sujets frivo<strong>les</strong>, est un grand maître, dessinateur et coloriste merveilleux. Épris de vérité, il n'a cessé, dans sa trop courte et laborieuse existence, de surprendre expressions, gestes, costumes en des croquis nerveux d'un crayon aigu qui dégage le caractère, exalte l'élégance et met, en tout, de l'esprit. Sur ces éléments a brodé sa fantaisie. Poète exquis il a célébré la jeunesse, la grâce, <strong>les</strong> plaisirs, avec une verve légère et délicate. Il a aimé la nature et placé, souvent, ses héros sémillants dans des paysages ombreux au charme pénétrant et même mélancolique. WATTEAU a mis en scène <strong>les</strong> acteurs de la comédie italienne dont <strong>les</strong> types, la verve, la vivacité le retenaient. 11 adoucit leurs traits, <strong>les</strong> polit; avant Marivaux, il <strong>les</strong> fait marivauder. Gil<strong>les</strong> se présente à nous, ingénu, niais, charmant dans sa gaucherie. Derrière lui ses compagnons ordinaires. Page de composition imprévue, exquise pour l'œil : le costume de satin blanc de Gil<strong>les</strong> orchestré <strong>par</strong> le ciel, <strong>les</strong> grands arbres d'Italie, et la notation chaude des com<strong>par</strong>ses. L'Assemblée dans un Parc. Un paysage choisi, de grands arbres, non pas définis comme <strong>par</strong> un Hollandais, mais évoqués, selon <strong>les</strong> exemp<strong>les</strong> flamands, en larges masses enveloppées <strong>par</strong> une chaude Cl. BulleI. WATTEAU. — Cil<strong>les</strong>. — Musée du Louvre. buée vaporeuse, d'une facture ou l'imprévu au précis se joint; une pièce d'eau paisible, miroir aux reflets assoupis. Par un beau soir d'été, en ce cadre de rôve, une assemblée aristocratique, humanité réelle et chi- CL Brm-m « C". WATTEAU.— L'Enseigne de Oersainl (<strong>par</strong>tie droite). — Potsdam. mérique, riche, vêtue de satin et de soie, tous jeunes, élégants, sveltes, affines, goûte l'heure exquise et le bonheur rare des conversations spirituel<strong>les</strong>, des tendres confidences. L'exécution savoureuse, sémillante, subtile, est en accord intime avec la pensée. Importance matérielle et morale du paysage qui n'est pas un pur décor mais est essentiel à l'impression musicale suggérée. Une des dernières œuvres de Watteau : L'Enseigne de Gersalnt (dont ici la moitié droite seulement). Une scène de boutique prise en instantané. Mais le moment est heureux; son choix a été précédé de longues observations : <strong>les</strong> vieux collectionneurs passionnés qui scrutent une toile ovale, le marchand qui vante l'œuvre, la vendeuse attentive et indifférente, <strong>les</strong> amateurs esthéticiens et, <strong>par</strong>-dessus tout, la nonchalance souveraine de cette jeune femme dont la robe s'épanouit en une ampleur magnifique; indications spirituel<strong>les</strong> des tableaux qui tapissent <strong>les</strong> murs; la glace encadrée selon un esprit nouveau auquel Watteau a présidé comme décorateur. Palette nuancée en touches délicates. Art suprême qui se dissimule et triomphe en la moindre note.
WATTEAU. — Assemblée dans un Parc. — Musce du Louvre. Cl. Ilullos.
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