XXXI. — VAN GOYEN, RUISDAEL, HOBBEMA Les Hollandais ne disciplinent pas, comme Poussin, la nature selon un ordre classique; ils n'ont pas la verve lyrique de Rubens. Avec gravite ils célèbrent leur pays conquis sur la nier et <strong>les</strong> Espagnols. Pays plat, ni grandiose, ni pittoresque (d'aucuns, à l'occasion, y opposent sites de Norvège ou d'Italie); mais tout en est cher et, découverte précieuse pour tout <strong>l'art</strong> moderne, la moindre chose est de valeur pour qui sait la regarder. Panoramas de vil<strong>les</strong>, côtes balayées <strong>par</strong> le vent et <strong>les</strong> vagues, bouquet d'arbres, champ de blé, chaumière arrêtent l'attention de Van Goycn, Ruisdaël ou Hobbema; Bakhuisen, Van de Vclde célèbrent la mer et ses flottes; Cuyp, Paulus Potter peignent un taureau ou un troupeau, Hondecoeter <strong>les</strong> basses-cours. Les aspects fugitifs, l'orage, le coup de soleil sont fixés. Le choix du motif, la mise en page, l'unité d'effet affirment des dons vivifiés <strong>par</strong> une sensibilité discrète et un instinct naturaliste profond. La Meuse à Dordrecht, 1647, <strong>par</strong> VAN GOYEN (1596- 1656). Le fleuve majestueux, large comme un bras de mer. La silhouette de la ville juste au niveau de l'eau : l'église qui domine, <strong>les</strong> moulins caractéristiques. Le mouvement humain : navires, barques, activité, prospérité. La ligne d'horizon très basse. Le ciel occupe presque toute la surface de la toile : sensation d'espace, d'immensité, non de vide; jeu mouvant des nuages où se complaît le regard. Unité <strong>par</strong> la couleur : peinture presque monochrome, gris roux, <strong>par</strong>mi <strong>les</strong>quels chantent quelques touches vives; tout enveloppé, embué. Unité <strong>par</strong> la lumière : entre la gamme grise des nuages qui s'éclairent à l'horizon et l'ombre accentuée des silhouettes du Cl. Bulloi. VAN GOYEN. — La Meuse à Dordrecht. — Musée du Louvre. premier plan, l'eau forme centre lumineux. L'espace suggéré <strong>par</strong> <strong>les</strong> dégradations de la perspective aérienne (com<strong>par</strong>er Claude Lorrain, p. 55). Unité morale, travail et sérénité. Le Buisson <strong>par</strong> J. RUISDAËL (16297-1682). Le motif le plus insignifiant, accepté sans transposition, sans le secours d'aucun prestige. Un coin de route magnifié <strong>par</strong> la vision. Sur la dune, tache claire, dorée entre <strong>les</strong> arbres sombres, le buisson en lutte perpétuelle avec le vent de la mer qui a déjeté ses plus hautes ramures. A gauche, <strong>par</strong>mi <strong>les</strong> ombres, un accord plaqué <strong>par</strong> le soleil; au loin, entrevue, l'église Cl. nullot. I IOBBEMA. — L'Allie de Middelharnls. — Naclonal Gallery, Londres. de Haarlem; sur la route un voyageur et son chien, perdus, confondus, <strong>par</strong>mi <strong>les</strong> choses et, <strong>par</strong>-dessus tout, un grand ciel d'un blanc doré, non sans menace d'orage. Description, en ap<strong>par</strong>ence, littérale, méticuleuse (le feuille des arbres), dominée <strong>par</strong> un sens souple de la composition, <strong>par</strong> la sobriété, l'unité de la traduction <strong>par</strong> un sentiment intense : grandeur dramatique de ces arbustes cramponnés au sol, qui, sous l'attaque incessante, plient et ne rompent pas, image de la Hollande même protégée <strong>par</strong> la dune. Suggestion, en raccourci, de grand air, de libre espace, de vie universelle. HOBBEMA, 1638-1709, L'Allée de Mlddelharnis. Le site le plus ingrat : une allée de peupliers efflanqués au maigre panache, une campagne plate, indifférente, quelques chaumières bana<strong>les</strong>, quelques figures sans intérêt, au loin la silhouette d'un bourg. Mais ce motif, attaqué franchement, sans essai d'agrément factice, prend grandeur et style, de sa pauvreté même. L'observation pure rejoint ici l'esprit classique. Équilibre évident soutenu <strong>par</strong> le verger à droite, le boqueteau à gauche; ligne d'horizon très basse qui favorise la fuite de la route, ciel immense très modelé sur lequel le jet des arbres <strong>par</strong>aît grandiose. La <strong>par</strong>tie la plus claire au ras du sol, <strong>les</strong> premiers plans, <strong>les</strong> ang<strong>les</strong> assombris pour creuser la perspective.
- CZ J. KUISDAËL. — Le Buisson. — Musée du Louvi
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