XXIX. - VAN DYCK Van Dyck (1599-1641) a emprunté à son maître Rubens <strong>les</strong> éléments de son langage. Il n'a pas sa richesse d'invention, sa faconde généreuse, mais il a un sens raffiné de la couleur, quelque chose de caressant, une séduction presque sensuelle, une élégance, une désinvolture aristocratiques. Il a peint des scènes religieuses pathétiques. 11 a été, avant tout, un magnifique portraitiste. Doué d'une exquise pénétration psychologique, il a, de plus, déployé un art ingénieux, très varié, de la présentation sobre ou ù grand orchestre, groupant autour de la figure architectures, paysages, faisant, du portrait, un tableau ccmplet. VAN DYCK a travaillé à Gênes, à Anvers et à Londres. Il a peint toute la cour de Char<strong>les</strong> 1". Char<strong>les</strong> I" en cavalier. Ce n'est pas un portrait officiel; donc nulle contrainte, pas d'ap<strong>par</strong>at; une dignité simple, comme naturelle. Ampleur et imprévu de la composition : la <strong>par</strong>tie de gauche, devant Char<strong>les</strong> I er , forme un grand vide lumineux; la <strong>par</strong>tie droite est tout occupée et dans l'ombre. Ce déséquilibre porte le regard vers la lumière, suggère le mouvement : Char<strong>les</strong> I er , un instant arrêté devant nous, va s'élancer à cheval vers la plaine. Larges frondaisons en panaches, beau ciel grassement modelé, indications libres de paysage; le cheval de race, l'écuyer, le page, tout calculé pour faire valoir la figure du prince. Attitude familière et noble, élégance native du gentilhomme, du cavalier; la perruque, le grand feutre crânement posé, donnent de l'allure au visage fatigué, dont l'expression assez ingrate n'a ni grandeur réelle, ni bienveillance; <strong>par</strong> opposition, dans l'ombre, la figure rougeaude et vulgaire de l'écuyer, et le profil fruste du jeune page. Examiner <strong>les</strong> bel<strong>les</strong> mains auxquel<strong>les</strong> se complaît Van Dyck. L'orchestration colorée : veste chatoyante de satin blanc, culottes rouges, bottes fauves, de Char<strong>les</strong> ; la roble blanche, <strong>les</strong> crins dorés du cheval... confèrent une allégresse chaude à cette page célèbre. Com<strong>par</strong>er avec Rubens : la page est moins ample, moins abondante, moins généreuse : dessin plus TENIERS, JORDAENS arrêté, plus nerveux; la lumière est distribuée avec <strong>par</strong>cimonie pour concentrer l'effet. Plus d'accent, d'ailleurs; coloris d'une autre qualité. Si l'on confronte, au contraire, avec <strong>les</strong> Italiens, même avec <strong>les</strong> Vénitiens, la liberté de cet art qui ne cherche ni la correction, ni le style ap<strong>par</strong>aîtra aussitôt. TENIERS (1610-1690) applique à la représentation de scènes familières ou populaires, à cette Scène de Cabaret, la science de son temps. Sous une ap<strong>par</strong>ence de liberté ou de désordre, sûreté de la composition linéaire et lumineuse : l'espace creusé; le groupe au fond bien en place, s'oppose, en diagonale, à celui du premier plan. Effet ingénieux de double éclairage. Exactitude des silhouettes, raccourcis, gestes surpris. Finesse de l'observation. Exécution d'une virtuosité trop manifeste, précise, perfection un peu sèche, peu d'atmosphère, pas de liaison; des morceaux de bravoure : la cruche, le chien. Sympathie de <strong>l'art</strong>iste pour ses héros, braves gens frustes, satisfaits de leurs humb<strong>les</strong> joies. Sentiment tout différent chez Le Nain, facture plus ample, plus adaptée chez <strong>les</strong> Hollandais. Rubens a entraîné toute la Flandre. JOROAENS seul, <strong>par</strong>mi ses contemporains, non sans subir son influence, a préservé sa personnalité puissante, vulgaire. Épris de réalité, de mouvement, de tapage, accentuant ses types jusqu'à la caricature, étranger Cl. Bullot. JORDAENS. — Le Cfneerl en Famille. — Musée d'Anvers. à toute idée de pureté, de rythme, prodiguant <strong>les</strong> couleurs bruyantes, mais peu coloriste, abusant des ombres noirâtres qui, malgré la fougue du pinceau et le modelé lâché, confèrent à ses œuvres quelque sécheresse, influencé <strong>par</strong> Caravage. Il s'impose <strong>par</strong> sa débordante vitalité. Son triomphe, la peinture des festins plantureux et des joies matériel<strong>les</strong>; le Concert en Famille témoigne de cet art véhément et trivial.
VAN DVCK. — Char<strong>les</strong> I". — Musée du Louvre. Cl. Lcvy-Neurdàn.
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