XXIII. - LE LOUVRE — PARIS SOUS HENRI IV ET LOUIS XIII La destruction du Louvre de Char<strong>les</strong> V (p. 7), fut commencée en 1546. Le 16 e , le 17 e et le 19 e sièc<strong>les</strong> ont travaillé à l'ensemble des Palais actuels. La <strong>par</strong>tie la plus ancienne en est aussi la plus heureuse. PIERRE LESCOT, avec le concours mal défini de Jean Goujon, a construit la <strong>par</strong>tie de l'aile 0. au S. du Pavillon de l'Horloge. A une heure exceptionnelle Place de* Vosges. — Paris. Cl. Ury-HnfUiH. il y a uni, au goût charmant de décor de la première <strong>par</strong>tie du siècle, le sens de l'harmonie monumentale qui allait désormais l'emporter. Conception très simple : sous toit ap<strong>par</strong>ent, une façade à deux étages, que divisent avec une saillie à peine accusée, des pavillons à fronton incurvé. Un seul ordre : l'ordre ionique. Mais, un soin extrême : variété des moulurations, des encadrements de fenêtres, admirab<strong>les</strong> basreliefs; au rez-de-chaussée, <strong>les</strong> œils-de-bœuf <strong>par</strong> Jean Goujon; à l'étage supérieur, à chaque pavillon, des sculptures <strong>par</strong> Jean Goujon et Paul Ponce. Un bonheur unique dans <strong>les</strong> proportions, une perfection de rapports, une mesure toute française. Les travaux, interrompus sous Char<strong>les</strong> IX, furent repris sous Louis XIII. On décida de quadrupler la surface primitive. A cet effet, LEMERCIER construisit, à <strong>par</strong>tir de 1624, le pavillon de l'Horloge. Grandiose, avec <strong>les</strong> caryatides de Jacques Sarrazin, son fronton, son dôme en carène, il écrase un peu, de son ampleur, l'exquis travail de Pierre Lescot. La <strong>par</strong>tie N. copie exactement la façade qu'elle prolonge. Sous le premier Empire, des sculpteurs l'ont décorée en imitant, avec intelligence, le <strong>par</strong>ti de Jean Goujon. La Place Royale, Place des Vosges, fut la première application à une ville française des idées de régularité, d'ordonnance dues à la Renaissance italienne. Ménagée, sur <strong>les</strong> ordres de Henri IV, à l'Est du Paris demeuré médiéval, elle offre un grand quadrilatère enveloppé de quatre ai<strong>les</strong> de bâtiments que <strong>les</strong> propriétaires durent construire en conformité avec un dessin imposé <strong>par</strong> l'architecte Métezeau. Un carrousel fameux l'inaugura en 1612. Les grands toits ap<strong>par</strong>ents, <strong>les</strong> façades très simp<strong>les</strong>, où la pierre se marie avec la brique, sont une transition entre l'esprit du 16 e siècle plus libre et le style classique régulier et solennel qui allait triompher. L'Église du Val-de-Grâce, construite <strong>par</strong> Fr. Mansart puis <strong>par</strong> Lemercier, de 1645 à 1666, est l'application française, c'est-à-dire sobre et mesurée, du style de Vignole. Façade à grande ordonnance : portail triomphal, étage à fronton, qui se plaque devant la nef, dont elle n'annonce ni la forme, ni la distribution intérieure; coupole au léger lanternon, imitée de Saint-Pierre de Rome. Grandes volutes, balustres, statues décoratives, prodiguées, ici, sans surcharge. Construction, d'ailleurs, très soignée : le plan général ne s'éloigne pas de la tradition gothique. La voûte intérieure de la coupole a été couverte, <strong>par</strong> Mignard, d'une Gloire (peinture où des personnages planent dans le ciel), qu'a célébrée Molière. » Le Val-de- Grôce. — Pari». Cl. Ury-NtmU».
Façade occidentale de la cour du Loutre. Cl. Builos.
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