XXI. - ALBERT Les pays germaniques ont porté dans <strong>les</strong> arts un goût très éloigné de l'esprit latin : peu de sens de la pureté plastique et des généralisations, instinct de véracité, de détail exact, amour pour <strong>les</strong> lignes enchevêtrées, enroulées, la complication graphique, mais aussi, sincéiité, intensité d'expression, mysticisme. Ils ont connu, au 15» siècle, <strong>les</strong> leçons des Flandres, puis de l'Italie. Au début du 16», moment d'épanouissement exceptionnel, deux maîtres de génie, Albert Durer, à Nuremberg, et Holbeln, à Bàle, sans perdre leur accent de race, ont <strong>par</strong>lé un langage universel. ALBERT DORER. — La Naissance du Christ. Cl. Draun tl C" ALBERT DURER, 1471-1528, a appliqué, dans La Naissance du Christ, 1503, une science très étendue, un peu indiscrète. Perspective trop ap<strong>par</strong>ente, complexité désagréable des architectures, draperies aux plis surabondants. La tête de saint Joseph anguleuse et dure; l'enfant Jésus, inspiré <strong>par</strong> <strong>les</strong> Florentins, entouré d'anges trop pressés. Mais unité morale et recueillement. La Vierge n'est pas, comme en Italie, une belle jeune fille, c'est une mère qui adore son petit, avec un élan que traduisent son attitude tout entière et le mouvement de ses jolies mains croisées. Une fois familiarisé avec l'œuvre, on y découvre, sincérité, profondeur et poésie. Albert Dûrer s'est, le plus souvent, exprimé <strong>par</strong> le dessin, la gravure sur bois ou au burin. La Mélancolie, gravée au burin en 1514, est, du seul point de vue technique, une page admirable, conduite avec une sûreté, une finesse, une soup<strong>les</strong>se DURER ET HOLBEIN et une force exemplaires. Par l'inspiration et <strong>par</strong> l'exécution, elle nous fait entrevoir <strong>les</strong> profondeurs insondab<strong>les</strong> du génie. Cette femme, dont la puissance cérébrale se traduit <strong>par</strong> des formes surhumaines, couronnée de lauriers, armée des ai<strong>les</strong> de l'aigle, pourquoi, <strong>les</strong> yeux interrogeant le vide, s'abîme-t-elle dans une rêverie inquiète, au milieu de tous ces instruments amoncelés des sciences et des arts, tandis qu'une comète et un arc-en-ciel irradient l'horizon de signes mystérieux? Cette image, hallucinante <strong>par</strong> l'accumulation de détails précis, dépeint-elle simplement la mélancolie, un des quatre tempéraments classés <strong>par</strong> le moyen âge? Dit-elle l'esprit humain jamais assouvi et qui, de son compas, voudrait résoudre l'énigme de l'univers? Érasme de Rotterdam, dont HOLBEIN a fixé l'image morale autant que physique en 1523, fut l'humaniste le plus érudit et l'un des hommes <strong>les</strong> plus spirituels de son temps, on a pu, pour son culte du bon Cl. Bulloi. HOLBEIN. — t-raime. — Musée du Louvre. sens et de la raison, le com<strong>par</strong>er à Voltaire. Intelligence souveraine, équilibre, sérénité, méditation concentrée d'un écrivain lucide qui pèse ses mots, tout cela Holbein le dit avec sobriété et autorité. Grand portraitiste <strong>par</strong>ce qu'il met un art très sûr au service d'une merveilleuse perspicacité.
AI.BERT DURER. — La Mélancolie. Cl. Bullos.
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