Léon Rosenthal, Notre musée, l'art expliqué par les œuvres…

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Dans sa Drêve et lumineuse existence, Raphaël, 1483-1520, résumé l'évolution d'un siècle; né à Urbin, petit centre d'Ombrie, il est parti de l'ingénuité des primitifs; à Pérouse, élève du Pérugin, il s'est pénétré, à Florence, des exemples de Masaccio et de Léonard. A Rome il s'est, à leur apparition, assimilé les leçons de Michel- Ange. Sébastien del Piombo lui a révélé la splendeur vénitienne. Il a ainsi hérité des trésors réunis par toute l'Italie, et échappe, le premier, au particularisme des écoles locales. Il n'a pas été seulement capable de faire de ces éléments une admirable synthèse; il n'a pas été uniquement un élève prodigieux. Son génie facile et flexible, étranger à l'inquiétude de Léonard et aux fièvres de Michel-Ange, a enfanté des images limpides où, sans effort, dans un rythme calme, il s'élève, avec aisance, aux plus hautes régions Ses dessins attestent qu'en dehors de tout système, Il chercha à surprendre la vie. Malgré le culte dont il a été le constant objet, son influence réelle a été médiocre; il a servi de prétexte à conventions académiques et la qualité intime de son art s'est rarement communiquée. CL ANTURXON. RAPHAËL.— Le Songe du Chevalier. National Gallerv, Londres. Le Songe du Chevalier, sollicité par le Vice qui lui offre des fleurs et la Vertu qui lui présente le livre et l'épée, est une de ses premières œuvres, période pérugine, avant 1504. Disposition d'une symétrie naïve, exécution minutieuse, inspiration candide : le Vice aussi chaste que la Vertu. Sous cet aspect de miniature, un charme infini, une spontanéité aimable, un sens inné du rythme. Raphaël a constamment repris le thème de la Vierge et l'enfant, cher à sa sensibilité, et il y a marqué les phases de son évolution. La Vierge à la Chaise, peinte vers 1515, montre la métamorphose technique opérée en quelques années : formes hypertrophiées, composition ondulante, expression même du bambino qui dérivent de Michel-Ange. Fluidité personnelle dans la mise en XVI. — RAPHAËL œuvre de ces éléments; vision et sensibilité directe dans le costume, la coiffure de contadine de la Vierge qui est un portrait de la Fornarina. CI. PulU». RAPHAËL. — La Vierge A la Chaise.— Oaelrle Plttl, Florence. L'École d'Athènes, peinte à fresque sur le mur d'une des Chambres du Vatican, 1511, par une intention caractéristique de la Renaissance, glorifie, dans le propre palais des Papes, à l'égal des mystères sacrés (Dispute du Saint Sacrement, Miracle de Bolsena), la Grèce antique exaltée dans sa sagesse et son esprit scientifique. Sous les auspices d'Apollon et de Minerve, dans une architecture grandiose inspirée par les projets de Bramante pour St-Pierre de Rome et dont le caractère s'associe avec cette apothéose, les plus nobles esprits sont rassemblés. Au centre, Platon, qui montre le ciel, et Aristote, qui désigne, de la main, la réalité, sont entourés par un groupe de philosophes. Socrate à leur droite discute avec Alcibiade; isolé sur les gradins, Diogène médite; au premier plan, on reconnaît Democrite couronné de lierre, Pythagore écrivant, Héraclite qui réfléchit et, à droite, Archimède qui trace un cercle, Ptolémée avec un globe et, près de lui, Raphaël lui-même. Tous sont occupés par la vie de la pensée. Ils s'ordonnent en plan et en profondeur par groupes animés et harmonieux. Science des corps, des gestes, des draperies : ampleur, beauté, variété des attitudes, des gestes, style des draperies; sérénité en germe chez Masaccio ou Ghiberti, majesté classique.
RAPHAËL. — L'École d'Athènes. — Vatican, Rome.
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