Léon Rosenthal, Notre musée, l'art expliqué par les œuvres…

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27.06.2013 Views

A» merveilleux équilibre d'un Léonard, Michel-Ange (1475- 1564) oppose un génie d'une puissance surhumaine, un cœur ardent et tourmenté. Architecte, Ingénieur, peintre, avant tout sculpteur, :l est encore un très grand poète. La passion pour la liberté, le patriotisme florentin, un amour idéal et un tempérament inquiet lui ont fait une vie dramatique et, souvent, douloureuse. Son art exprime ses plus intimes sentiments. Il s'impose comme une confession émouvante, nous élève au sublime; en même temps, il offre des conceptions techniques neuves dont s'est nourri l'art moderne. MICHEL-ANGE, dans les premières années de sa carrière, a une imagination sereine, toute plastique. Aux formes élégantes, nerveuses, au souci de grâce, au besoin de fini minutieux en honneur avant lui, il substitue un idéal de grandeur simple et de force. II crée de beaux corps, aux poitrines larges, aux muscles puissants, animés par une force interne, conçus du dedans au dehors comme de magnifiques et parfaites machines. Ces colosses ont des têtes nobles et fortes, d'une beauté sévère : leurs regards traduisent une vie spirituelle intense. La Vierge et l'Enfant, inscrits dans un bas-relief rond. Enveloppée de larges et rythmiques draperies, la Vierge a l'ampleur d'une déesse antique, mais son visage a une expression grave et profonde. L'Enfant est un jeune géant aux formes hypertrophiées. Michel-Ange, au lieu de faire un modèle en terre MICHEL-ANOE. — La Vierge el VEnfant. — Bargello, Florence XIV. - MICHEL-ANGE, SCULPTEUR Ct. Amiittm. Micuri-Asor. — l.'Anrnre. — Eglise S»lnt-L»uren«, Florence. glaise ou en cire et d'en confier l'exécution à un praticien, a taillé directement ce bas-relief dans le marbre, méthode audacieuse, reprise de nos jours (taille directe), qui donne des hasards dangereux et des réussites imprévues. Il a, volontairement, laissé inachevé le champ zébré par le ciseau comme de hachures rudes, pour mettre en valeur le modelé et a, du même coup, donné, par l'indétermination, une ampleur indéfinie à son groupe. Plus tard, quand il crée, de 1513 à 1516,1e Moïse, Michel-Ange a nourri, à Rome, près du Laocoon, ses instincts dramatiques. Moïse, malgré sa taille gigantesque, ses muscles gonflés, n'éveille pas l'idée d'une énorme puissance physique; sa charpente athlétique extériorise son génie. Investi d'une mission divine, isolé des hommes qui ne lui ont pas obéi, il les regarde de loin et de haut, dédaigneux, menaçant, juge redoutable. Enfin, quand, dans Florence asservie, Michel- Ange, sur les tombeaux des Médicis, place les allégories des quatre parties du jour, il y exhale une philosophie désespérée. L'Aurore accablée s'arrache, avec une infinie tristesse, à l'oubli bienfaisant de la nuit. Ses formes magnifiées et palpitantes, le rythme hardi de son attitude proposent aux sculpteurs des exemples souverains et fort dangereux.

ROSKNTHAL. — Notre Musée. MICHEL-ANGE. — Moïse; Tombeau du pape Jules 11. — Saint-Pierre-aux-Liens, Rome. Cl. Bulloz.

ROSKNTHAL. — <strong>Notre</strong> Musée.<br />

MICHEL-ANGE. — Moïse; Tombeau du pape Ju<strong>les</strong> 11. — Saint-Pierre-aux-Liens, Rome.<br />

Cl. Bulloz.

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