jgMBmfPMMSt XIII. - IHPIII ll'Hliil 1,1 IPI"-.! • 1 Cl. Pu!lai. LCOVARD DE VINCI. — La Vierge el sainte Anne. Musée du Louvre. LÉONARD DE VINCI (1452-1519) né en Toscane, élève de Verrocchio, ouvre, pour la peinture moderne, italienne, puis européenne, une période nouvelle. Tous <strong>les</strong> maîtres italiens, avant lui et près de lui, ont pratiqué plusieurs techniques. Il a été artiste universel : savant aux intuitions merveilleuses, penseur hardi et profond. Peintre, il s'est dégagé de la précision formelle, du goût ou de la nécessité de l'analyse minutieuse qui entravaient ses prédécesseurs. Il a réalisé l'unité d'effet, substitué à la lumière égale qui mettait dans la même évidence toute chose, une lumière ménagée, non d'après <strong>les</strong> lois physiques, mais d'après <strong>les</strong> volontés de l'esprit. Elle s'attache à l'essentiel, laisse dans la pénombre le secondaire, dans l'ombre l'inutile détail. C'est <strong>l'art</strong> du clair-obscur. <strong>Léon</strong>ard a peu produit <strong>par</strong>ce qu'il se posait, pour chaque œuvre, des problèmes nouveaux, mais ses œuvres touchent à la perfection. Dans La Cène, vers 1500, <strong>Léon</strong>ard a représenté, non la communion, mais un drame psychologique : le Christ vient d'annoncer qu'il a été trahi et, tandis que Judas se contraint à l'impassibilité, <strong>les</strong> apôtres, chacun selon son tempérament, réagissent devant l'atroce révélation. La figure du Christ, fort abîmée, a longtemps préoccupé <strong>l'art</strong>iste : il a voulu y mettre la résignation, le <strong>par</strong>don infini, sans doute aussi le sentiment de son isolement divin. Il est seul en effet : saint Jean, malgré la tradition, est sé<strong>par</strong>é de lui : ordonnés selon un rythme raffiné, <strong>les</strong> apôtres for- LÉONARD DE VINCI reliés ensemble <strong>par</strong> des gestes. Pour ne pas rompre cette ordonnance, Judas, rejeté, d'ordinaire, de l'autre côté de la table, figure <strong>par</strong>mi eux. La Vierge, l'enfant Jésus et sainte Anne, sous une ap<strong>par</strong>ence familière, ont été certainement réunis <strong>par</strong> <strong>Léon</strong>ard avec une intention mystique. Pour <strong>les</strong> yeux : groupement original et harmonieux; formes amp<strong>les</strong> et palpitantes enveloppées <strong>par</strong> l'air, modelées avec suavité; accords soup<strong>les</strong> et larges, lien étroit entre le croupe et le paysage. Mystère surtout dans la figure attirante et énigmatique de sainte Anne. La célébrité unique du portrait de Mona Lisa, femme du seigneur Joconde, La Joconde, ne vient ni de la beauté du modèle qui peut être discutée, ni de la facture irréprochable des mains, ni du paysage vrai et irréel. Mais, dans sa nouveauté, elle opposa, aux effigies scrutées dans tous leurs accidents, la conception supérieure d'un portrait d'âme. Elle continue à exercer sa fascination : malgré d'ingénieuses hypothèses, son expression indéfinissable ne sera jamais déchiffrée, elle restera un objet d'infinies méditations et d'interrogations passionnées. Cl. Bu/foi. ment, à droite et à gauche, deux groupes de trois, LÉONARD DE VINCI. — La Joconde. — Musée du Louvre.
ii\mmj-Â LÉONARD DE VINCI. - La Cène. - Couvent de Sainte-Marie-des-Qrâces, Milan. Cl. Anderson'
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