XI. - LES PEINTRES Seconde moitié du 15* siècle. Les peintres florentins bénéficient des efforts de leurs prédécesseurs. Dans une langue précise, aiguë, non sans sécheresse, ils célèbrent la jeunesse, l'enfance, le printemps, la richesse des costumes et des <strong>par</strong>ures. Prédilection pour <strong>les</strong> types élancés et <strong>les</strong> lignes sinueuses. La vie contemporaine et le portrait pénètrent <strong>l'art</strong> religieux. Les sujets antiques, <strong>les</strong> mythes païens ap<strong>par</strong>aissent sous l'influence des humanistes et des poètes. Benozzo Gozzoli, Filippino Lippl se complaisent dans cet art aimable. Botticelli en dégage tout le charme, mais son âme, tourmentée, tour à tour, <strong>par</strong> des rêves antiques, et, au temps de Savonavole, <strong>par</strong> l'exaltation religieuse, ne <strong>par</strong>vient pas complètement à s'exprimer. Ghirlandajo, moins complexe <strong>par</strong> nature, évolue vers un art plus détendu et plus ample. Inspiré <strong>par</strong> <strong>les</strong> poètes contemporains nourris d'antiquité et <strong>par</strong> la cour des Médicis, BOTTICELLI (1447-1510), pour célébrer Le Printemps, 1484, évoque <strong>les</strong> divinités classiques : il <strong>les</strong> imagine sans le secours des statues antiques. Dans un bois d'orangers, sous le regard de Vénus chaste et drapée, le Printemps, déesse souriante, vêtue d'une robe légère brodée de bouquets, s'avance, d'un pas dansant, semant <strong>les</strong> fleurs. Près d'elle accourt Flore caressée <strong>par</strong> Zéphyr; <strong>les</strong> Grâces, enlacées en gestes d'une élégance subtile, mènent un chœur lent; Mercure, de son caducée, fait tomber des fruits, et l'Amour plane sur ce printemps de la vie et de l'année. Arabesques des lignes sinueuses, soup<strong>les</strong>se des formes, cadence, volupté spiritualisée, vision raffinée et rare. Mais manque d'unité picturale; l'application de la facture, le détail puéril des fleurs et des broderies contrarient la spiritualité; la rigueur des contours arrête le mouvement; <strong>les</strong> visages souriants et inquiets laissent deviner des intentions mal exprimées. Point de ces contradictions dans la page sereine, où GHIRLANDAJO (1449-1494) magnifie La Naissance de la Vierge. Le thème de Lippi (p. 24), repris avec une ampleur noble. Décor, où se déploie le goût décoratif de la Renaissance. L'emprise païenne marquée <strong>par</strong> cette frise d'amours inattendue en une Ci. A nuer*un. GHIRLANDAJO. — La Naissance de la Vierge. Santa Maria Novella, Florence. FLORENTINS : BOTTICELLI scène religieuse. Ni mysticisme ni recueillement: l'intérêt reporté sur <strong>les</strong> visiteurs, portraits de la fille du donateur et de son escorte, profils purs, bel<strong>les</strong> ou savantes attitudes. Accord, ici, entre technique et intentions. Sens spontané de la grandeur, composition cadencée où s'annoncent, malgré le goût de l'individuel et du détail, I.*s grands <strong>par</strong>tis classiques. ci. iitnon. POLLAJUOLO (7). — Inconnue. — Mn**e Poldi-Pczzoll, Milan. Ce Charmant portrait, attribué à POLLAJUOLO : contour conduit d'un seul trait, distinction, finesse, luxe élégant, limpidité du regard; art incisif d'une précision métallique. A travers l'Italie, fleurissent, dans <strong>les</strong> cités grandes on petites, des éco<strong>les</strong> de peintres. Parfois, dans <strong>les</strong> recoins de l'Ombrle, des artistes s'attardent à des formu<strong>les</strong> périmées. Presque <strong>par</strong>tout, s'insinue la science florentine. Un Ombrle Pérugin développe, non san? mol<strong>les</strong>se, <strong>l'art</strong> suavequ'll enseignerai RaphaCI. AOrvieto, Slgnorelll orchestre des corps athlétiques qui impressionneront Michel-Ange. Dans <strong>les</strong> Marches, Plero délia Francesca définit, avec une volonté géométrique, <strong>les</strong> corps dans l'espace. Au nord de l'Italie, Vittore Pisano a été un coloriste charmant et un dessinateur aigu. Mantegna (1431-1506) est la plus puissante figure de son temps. Il unit le sens architectural, sculptural, l'intelligence de l'antique à l'observation naturaliste et à l'instinct dramatique. Sa supériorité s'affirme, peintre religieux, païen, portraitiste, témoin de la vie contemporaine. Il ap<strong>par</strong>aît comme un homme <strong>par</strong>mi des ado<strong>les</strong>cents.
BOTTICELLI. — Le Printemps. — Académie, Florence. Cl. Bultoz.
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