IV. — JEAN GOUJON — LES A la véhémence dramatique de la sculpture bourguignonne avaient succédé,au 15 e siècle,un apaisement progressif et un goût grandissant du rythme. Le tombeau des ducs de Bretagne, à Nantes, <strong>par</strong> Michel Colombe, au début du 16 e siècle, associe aux traditions réalistes françaises une ampleur calme nouvelle. Cette alliance s'est encore marquée, dans la première moitié du 16» siècle. Mais peu à peu l'influence italo-antique et l'humanisme ont fait éliminer le costume contemporain, la recherche du caractère, pour y substituer le culte plastique du corps dénudé ou couvert de draperies; l'inspiration païenne l'a disputé aux thèmes religieux; à la pierre délaissée se sont substitués le marbre blanc ou le bronze. Deux maîtres, de génie très différent, dominent cette évolution : Jean Goujon et Germain Pilon. Étranger au pathétique, tout païen <strong>par</strong> son amour épuré pour la forme, JEAN GOUJON (1510-1567 ) s'est pleinement exprimé dans <strong>les</strong> Nymphes de la Fontaine des Innocents. Sujet antique traité avec originalité : <strong>les</strong> dieux et déesses des sources sont, dans <strong>les</strong> exemp<strong>les</strong> antiques, couchés. Sens admirable de la décoration : ces figures s'inscrivent avec aisance dans le rectangle étroit qu'el<strong>les</strong> occupent. Abondance de l'inspiration : variété d'attitude de ces figures; La Diane if Anel. — Musée du Louvre. n. Ruflni. unité gardée dans <strong>les</strong> types, <strong>les</strong> draperies, l'interpretation. Indifférence de la pensée, mais hymne à la jeunesse, à la beauté féminine et à la grâce. Pas d'imitation directe, toutefois, d'exemp<strong>les</strong> italiens, grecs. Choix des proportions longues, aimées <strong>par</strong> l'École de Fontainebleau, formes amp<strong>les</strong> et soup<strong>les</strong>, goût original de draperies légères, à plis minces, sinueuses. Exécution d'une science <strong>par</strong>faite : relief très peu senti, aux passages délicats, peu de méplats; visages qui évoquent <strong>les</strong> beautés et <strong>les</strong> coiffures à la mode. Ensemble d'une distinction unique; charme fluide, en accord subtil avec la signification. TOMBEAUX DE SAINT-DENIS La Diane appuyée sur un cerf, attribuée sans preuve à Jean Goujon, décorait une fontaine dans une cour du château d'Anet. Œuvre caractéristique de l'esprit du temps. Beau et original <strong>par</strong>ti décoratif. Formes élancées, élégantes, d'un modelé un peu âpre, réalisme de la figure, du cerf, des chiens. Le tombeau du moyen âge montre le ou <strong>les</strong> gisants sur le sariophage.C'cst le thème repris,magnifié,avec le cortège des pleurants, pour <strong>les</strong> ducs de Bourgogne, puis, avec <strong>les</strong> Vertus, pour <strong>les</strong> ducs de Bretagne. La Renaissance trouve des développements nouveaux. Jean Juste, Italien établi à Tours, crée, pour Louis XII, le tombeau triomphal dont la <strong>par</strong>faite expression est remarquable. CT. '.An' Nr-rtrm. PHILIBERT DELORME. — Tombeau de François I". — Saint-Denis. Le Tombeau de François 1", construit <strong>par</strong> PHILI- BERT DELORME. Un arc de triomphe de style ionique imaginé avec un instinct sûr de la simplicité, du rythme et de la grandeur : choix raffiné de profils et de proportions : la beauté désirée uniquement <strong>par</strong> le jeu des volumes. Science de l'antique, mais grande liberté : disposition des corps latéraux, dessin de l'entablement, diversifié <strong>par</strong> des rectang<strong>les</strong> de marbre noir. Sur <strong>les</strong> plinthes de ce monument original, Pierre Bontemps, en de beaux et réalistes bas-reliefs, a célébré <strong>les</strong> victoires du prince. Mais François I", en prière avec la reine et ceux de ses fils morts avant lui, s'humilie devant Dieu et, sous l'arc triomphal, <strong>les</strong> cadavres dénudés du roi et de la reine rappellent la vanité des grandeurs terrestres.
JEAN GOUJON. — Les Nymphes de la Fontaine des Innocents.
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