Léon Rosenthal, Notre musée, l'art expliqué par les œuvres…
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TURNER. - Ulysse se moque de PolypMme. - National Gallery, Londres. Cl. A nderson.
Des les premières années du 19» siècle une révolution artistique se prépare. Lassitude progressive de l'esthétique anticisante; la vie contemporaine suggère réalisme (David), couleur, mouvement (Gros). Le Louvre, ouvert en 1793, enrichi par les conquêtes, révèle les multiples aspects de la beauté; la renaissance de l'esprit religieux, la découverte du moyen âge entraînent la réhabilitation de l'art gothique. La chute de l'Empire, la restauration politique et religieuse, le mal du siècle, l'influence des pays germaniques provoquent une effervescence générale : le Romantisme, réaction véhémente de la sensibilité, de l'individualisme contre les disciplines. Géricault, formé sous l'Empire même, est le premier champion de la libération, avec des tendances personnelles à un réalisme épique. Génie clair, puissant, épris de la réalité qu'il magnifie et de plastique, indépendant, passionné, GÉRICAULT (1791-1824), normand, provoque enthousiasme et scandale, en 1819, avec le Radeau de la Méduse. Un accident dramatique, prétexte à querelles politiques, dépouillé de caractère anecdotique et généralisé, se prête au développement de grands thèmes éternels : le désespoir paternel, l'angoisse, l'espoir, et est, ainsi, égalé aux drames classiques. Les traditions baroques, retrouvées au Louvre, sont renouées : composition pyramidale, combinaison des formes amplifiées, exaltation des volumes; pinceau fougueux; morceaux d'exécution magnifique; couleur chaude aujourd'hui assombrie GÉRICAULT. — Une Folle. — Musée de XL VI. — GÉRICAULT Cf. Ltmare. GÉRICAULT. — La Charrette. (mauvaise technique et mauvaises couleurs du 19 e s.), clair-obscur. Étude scientifique et passionnée de la faim, la maladie, la mort. Scrupules d'exactitude : le radeau reconstitué d'après les indications du charpentier de l'équipage, portraits des survivants. Une vigueur inouïe anime cette grande machine toute galvanisée par une pensée ardente servie par une vision intense, véhémente, grandiose. Cette peinture éloquente et émouvante déchaîna la colère des classiques qui trouvaient le sujet mesquin, mélodramatique, l'exécution vicieuse, incorrecte, spécieuse, hostile au culte du beau. Elle passionna la jeunesse qui, étrangère depuis la Restauration, à la tension héroïque de la Révolution et de l'Empire ne voyait plus qu'un formalisme glacial dam les règles de l'École. Avec elle s'ouvrent les grandes batailles artistiques du 19* siècle. La Folle fait partie d'une série peinte pour un médecin aliéniste. C'est une étude précise, clinique, d'un type de folie : la haine envieuse, décrite avec une intention scientifique, sans dessein philosophique, pittoresque, ni dramatique. Aucune mise en scène. Analyse aiguë, impitoyable des tares : rides, bouche baveuse, yeux chassieux, regard sournois, torve, sourire hideux. Horreur de ce diagnostic plus émouvant qu'une déclamation; magnifique exécution en pleine pâte, joie de peindre. Curiosité neuve, besoin de savoir qui caractérisera le 19° siècle. La lithographie, inventée par Senefelder (Bavière 1796), multiplie les épreuves d'un dessin tracé librement sur pierre. Géricault, le premier, à partir de 1817, en montre les magnifiques ressources. Passionné pour les animaux, surtout pour les chevaux, purs sang et bêtes de somme, de toute robe, de toute race, cavalier fougueux, Géricault confère ampleur et style à un simple attelage de charretier. Beauté des lignes et des volumes animés par les ressorts de la machine vivante, sobriété et relief des indications décisives.
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