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Essai sur le symbolisme de la cloche - La Campanologie

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- 197 —<br />

Et toutefois en ce<strong>la</strong> encore ne consiste point tout <strong>le</strong> prodige <strong>de</strong><br />

l'amour <strong>de</strong> Dieu pour <strong>le</strong>s hommes. C'est peu qu'il soit inexplicab<strong>le</strong><br />

par son excès; il faut <strong>de</strong> plus qu'il encoure en quelque sorte <strong>le</strong> mé­<br />

pris <strong>de</strong> ceux qu'il aime, pour ne <strong>le</strong>s savoir aimer que d'un amour<br />

qui ressemb<strong>le</strong> à <strong>de</strong> <strong>la</strong> folie.<br />

Aussi, est-ce <strong>sur</strong>tout sous ce rapport que se révè<strong>le</strong> dans Jésus-<br />

Christ <strong>le</strong> caractère <strong>le</strong> plus particulier <strong>de</strong> l'amour, qui est d'aimer<br />

sans me<strong>sur</strong>e, sans règ<strong>le</strong>, sans raison, ou plutôt, si ce n'était point ici<br />

une manière <strong>de</strong> par<strong>le</strong>r trop dure, d'aimer contrairement à <strong>la</strong> raison<br />

même, Quid possit, quid <strong>de</strong>beat non respivit vis amoris. Amor ignorât<br />

judicium, tnodum nescit : Amor non accipil <strong>de</strong> impossibilitate so<strong>la</strong>-<br />

tinm, née respicit <strong>de</strong> difficultate remedium* ( Petr. CHRYSOL.<br />

Serm.)<br />

Qui ne sait que <strong>le</strong>s hommes ont toujours attribué à tout grand<br />

amour ce caractère essentiel qui en fait au reste, à <strong>le</strong>urs propres<br />

yeux, tout <strong>le</strong> mérite et <strong>le</strong> prix ; et qu'ils ont constamment parlé avec<br />

une sorte d'admiration et presque avec un saint respect <strong>de</strong> <strong>la</strong> folie<br />

<strong>de</strong> l'amour? C'est pourquoi Dieu ne nous pouvait aimer d'un senti­<br />

ment d'amour infini comme lui-même, sans qu'il y parût comme<br />

une sainte démence <strong>de</strong> son cœur pour nous. Ce n'est pas à dire que<br />

cette démence ne soit en lui une souveraine sagesse, mais tel<strong>le</strong><br />

doit être nécessairement <strong>la</strong> manifestation <strong>de</strong> l'amour infini qu'il pa­<br />

raisse fou, si on <strong>le</strong> compare à toutes <strong>le</strong>s autres amours : Pudor sane<br />

réc<strong>la</strong>mât, sed superat amor. Nec ignoro quod honor régis judicium di-<br />

ligit, sedprceceps amor nec judicium prœsto<strong>la</strong>tur, nec consilio tempe-<br />

ratur, nec pudore frenatur 7 nec rationi subjicitur. (S. BERNARD.,<br />

Scrm. rx, in Cantica.)<br />

Quel amour en effet pourrait être mis en comparaison avec celui<br />

qui nous est exprimé <strong>sur</strong> <strong>la</strong> croix? Dieu semb<strong>le</strong> avoir voulu par cet<br />

excès confondre toutes <strong>le</strong>s idées que l'homme aurait pu se faire <strong>de</strong><br />

ce qui a rapport à l'amour, dont il se f<strong>la</strong>ttait peut-être <strong>de</strong> connaître<br />

toutes <strong>le</strong>s inventions et tous <strong>le</strong>s prodiges. Qu'on cherche parmi tous<br />

<strong>le</strong>s grands dévouements que peuvent avoir inspirés <strong>le</strong>s diverses af­<br />

fections <strong>de</strong> <strong>la</strong> nature, quelque chose qui approche du sacrifice <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

Croix; <strong>le</strong> prodige en est tel, qu'il semb<strong>le</strong> favoriser l'incrédulité, en

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