Essai sur le symbolisme de la cloche - La Campanologie

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où il les établit à jamais les légitimes continuateurs de ses mystè­
res. « Jésus », disent les évangélistes, « prit du pain, et, après
» avoir rendu grâces, il le bénît, le rompit et le donna à ses dis-
» ciples en disant : Prenez et mangez, ceci est mon corps qui est
» donné pour vous : faites cela en mémoire de moi » : Hoc facile
in meam commemorationem (Luc. xxii); ou, comme l'explique saint
Paul, « en mémoire surtout de la mort que je vais souffrir pour
» vous » : Quotiescumque manducabitis panem hune et calicembibetis,
mortem Domini annuntiabitis donec veniat. (I Cor. xi.)
Ainsi, le prêtre ne saurait se dissimuler que la première inten­
tion de Jésus-Christ, en instituant ce nouveau sacerdoce de la loi
évangéfîque, n'ait été d'en faire un perpétuel mémorial de sa mort.
Bien que toutes les divines actions du Sauveur fussent également
dignes de l'éternelle reconnaissance et de la pieuse adoration de tous
les siècles, dont aussi le saint Evangile est, comme on sait, le mys­
térieux abrégé, ça été néanmoins une volonté particulière de ï'hom­
me-Dieu , que ce fût surtout sa mort qui se perpétuât dans le sou­
venir des hommes, comme le testament le plus précieux et le
monument le plus expressif de son immense amour pour eux : Mor­
tem suam prœ vitee suce gestis aliis jubet Christus annuntiari, quia
morte consummatum est Christi lestamentum et ullima voluntas, ac
redemptio nostra, et eitremus Christi in nos amor, quopro nobis mor­
tem subiity quorum omnium memoriale est eucharistia. (COÏWEL. \ L\-
PID., I Cor. xi, 26). C'est aussi dans cet admirable dessein d'éter­
niser la mémoire de cet amour, et d'en laisser à jamais sur la terre
la plus grande marque qui fût possible à un Dieu, qu'il institua , la
nuit où il fut livré, et au milieu même des préparatifs qui se faisaient
pour le mettre à mort, un nouvel ordre de prêtres qui devaient
renouveler chaque jour, dans une mystérieuse action, l'immolation
volontaire par laquelle il allait consommer le salut du monde.
De là vient que ce nouveau sacrifice de Jésus-Christ qu'offre cha­
que jour dans ses temples l'Eglise de la terre, ne présente aux yeux
de notre foi que des caractères de mort et encore d'une mort san­
glante , ce qui ne peut manquer de produire en nous, si nous nous
rendons attentifs à ces mystères, une sorte de sainte tt religieuse