Télécharger - Conseil régional de Picardie

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27.06.2013 Views

Nous sommes toujours en attente du projet, et cela depuis près de deux ans, alors que vous avez mis en place la commission de suivi et d'évaluation des aides régionales accordées aux entreprises. Or, il faut soutenir sans états d'âme les entreprises, parce que le développement durable de la Picardie est indissociable du dynamisme de nos entreprises. Monsieur le Président, pouvez-vous nous dire quand cette réforme maintes fois promise et maintes fois reportée, et que tous les acteurs économiques attendent, nous sera présentée ? M. LE PRESIDENT : Je ne sais s’ils l’attendent, mais certains viennent déjà au guichet depuis un moment, sans que cette refonte n’ait eu lieu… Le document sera prêt d’ici une huitaine de jours. Madame la Présidente de la commission va le soumettre à concertation et mener cette concertation finale. Une fois qu'elle aura présenté le document et que la concertation aura eu lieu, il sera proposé à cette Assemblée pour délibération. Je suis saisi de deux motions. La première motion a été présentée par les Groupes Socialiste, Verts-PRG, Communiste et Progressiste. Motion présentée par le Groupe Socialiste, le Groupe VERTS-PRG, le Groupe Communiste et Progressiste : Pour un soutien au secteur industriel M. CARDON : Je ne vais pas lire le texte, puisque cela a été l'objet d'une partie de nos débats : pas d'avenir sans industrie. Nous en sommes ici convaincus depuis longtemps. Les initiatives de soutien ont été multiples. Celles liées à la recherche et développement : nous avons passé le budget de l'enseignement supérieur et de la recherche de 14 M€ en 2004 à près de 97 M€ en 2008 -c'est ce qui est inscrit dans le budget 2008-. Nous avons engagé une grande campagne de valorisation de l'industrie, qui est aujourd'hui méconnue à la fois des familles et des jeunes. Plus personne ne veut aller travailler dans l'industrie, il y a donc besoin de faire reconnaître ce qui se passe. Certes, les conditions de travail ne sont pas toujours exemplaires, mais elles ont évolué dans le temps et il y a besoin de travailler sur ces schémas. Je veux parler du Printemps de l’Industrie. Nous avons mis en place une cellule de crise, et 220 entreprises ont été reçues par les services : 22 000 emplois concernés. A chaque fois nous travaillons à aider les entreprises, à d’abord essayer de les sauver, en les conseillant et en leur donnant des outils afin qu'elles évoluent. A partir de tous ces exemples, vous voyez qu'en permanence nous y travaillons. Mais on voit bien qu'il y a dans l'actualité un certain nombre de cas, notamment d'entreprises où, très clairement, nous avons plutôt du mal à comprendre. On peut comprendre des difficultés industrielles, des difficultés économiques, des difficultés passagères, mais la logique de ce qui est en train de se passer pour l'Amiénois, chez Dunlop-Goodyear, est plutôt incompréhensible, et c’est extrêmement important. 44

C’est une forme de chantage aux salariés, que nous avons rencontrés et qui nous ont tous dit -y compris la CGT- être prêts à la négociation sur les 4x8, mais à condition d’être dans une véritable négociation, c'est-à-dire que d'un côté les salariés fassent un pas, mais aussi qu'en face, du côté du patronat, soit également fait un pas. Nous sommes donc en permanence à l'écoute de ces salariés. Mais la Région n'a pas la compétence de l'emploi. C'est d'abord à l'Etat de prendre l'ensemble de ses responsabilités, c'est à l'Etat de mobiliser ses services pour travailler sur ces dossiers, pour éclairer la population sur par exemple ce qui est en train de se passer, lorsque des négociations sont aujourd'hui menées sans que personne ne comprenne où veut en venir Dunlop-Goodyear, ce groupe américain. Mais c'est aussi à l'Europe d'enfin se doter d'une véritable politique industrielle, à l'Europe d'enfin prendre des mesures pour lutter contre un dumping social et fiscal qui crée, à l'interne comme à l'externe, une concurrence entre les pays, et qui met dans cette situation des territoires comme le nôtre. L'objectif de cette motion est de dire à tout le monde que chacun fasse son travail, que l'Etat assume ses responsabilités, que l'Europe prenne enfin un certain nombre de décisions. En tout cas, du côté du Conseil Régional de Picardie, nous continuerons à marteler que l'histoire de la Picardie a été l'industrie et que l'avenir de la Picardie passe par son industrie. M. LE PRESIDENT : Monsieur MEZIN… M. MEZIN : Monsieur le Président, d'abord, cela me permet d'indiquer que comme vous avez évoqué l'idée que peut-être on serait contre l'industrie, bien sûr que non. Ce que nous constatons, comme partout dans le monde dans les pays industriels, c'est que la place de l'industrie est en train de diminuer au profit d'autres secteurs économiques. Heureusement d'ailleurs... Le chiffre que je connais le mieux est celui d'Amiens : en 10 ans, on a fait 12 000 emplois et on a perdu 100 emplois industriels par an. Heureusement, les emplois tertiaires ont remplacé, parce que sinon nous aurions eu de grands discours sur l'industrie, mais pas d'emplois de remplacement. Bien sûr il faut soutenir l'industrie, vous le faites, nous le faisons, mais aussi développer le secteur tertiaire, vous ne le faites pas assez. Il n'y a pas de politique tertiaire, c'est dommage, c’est celle qui crée le plus d'emplois en Picardie et à Amiens. Concernant la motion, ce qui me surprend c’est que l’on parle d'harmonisation fiscale. Vous savez ce que cela veut dire dans une Europe qui peut-être demain votera cela à la majorité… Cela veut dire une baisse de la fiscalité sur les entreprises, puisque personne ne pense à une harmonisation qui se ferait par le haut. Je suis donc surpris de voir votre groupe souhaiter une harmonisation : cela se fait toujours de la majorité vers la minorité et nous avons la fiscalité la plus haute, vous souhaitez donc une minoration de la fiscalité. 45

C’est une forme <strong>de</strong> chantage aux salariés, que nous avons rencontrés et qui nous ont<br />

tous dit -y compris la CGT- être prêts à la négociation sur les 4x8, mais à condition d’être<br />

dans une véritable négociation, c'est-à-dire que d'un côté les salariés fassent un pas, mais aussi<br />

qu'en face, du côté du patronat, soit également fait un pas. Nous sommes donc en permanence<br />

à l'écoute <strong>de</strong> ces salariés.<br />

Mais la Région n'a pas la compétence <strong>de</strong> l'emploi. C'est d'abord à l'Etat <strong>de</strong> prendre<br />

l'ensemble <strong>de</strong> ses responsabilités, c'est à l'Etat <strong>de</strong> mobiliser ses services pour travailler sur ces<br />

dossiers, pour éclairer la population sur par exemple ce qui est en train <strong>de</strong> se passer, lorsque<br />

<strong>de</strong>s négociations sont aujourd'hui menées sans que personne ne comprenne où veut en venir<br />

Dunlop-Goodyear, ce groupe américain.<br />

Mais c'est aussi à l'Europe d'enfin se doter d'une véritable politique industrielle, à<br />

l'Europe d'enfin prendre <strong>de</strong>s mesures pour lutter contre un dumping social et fiscal qui crée, à<br />

l'interne comme à l'externe, une concurrence entre les pays, et qui met dans cette situation <strong>de</strong>s<br />

territoires comme le nôtre.<br />

L'objectif <strong>de</strong> cette motion est <strong>de</strong> dire à tout le mon<strong>de</strong> que chacun fasse son travail, que<br />

l'Etat assume ses responsabilités, que l'Europe prenne enfin un certain nombre <strong>de</strong> décisions.<br />

En tout cas, du côté du <strong>Conseil</strong> Régional <strong>de</strong> <strong>Picardie</strong>, nous continuerons à marteler que<br />

l'histoire <strong>de</strong> la <strong>Picardie</strong> a été l'industrie et que l'avenir <strong>de</strong> la <strong>Picardie</strong> passe par son industrie.<br />

M. LE PRESIDENT : Monsieur MEZIN…<br />

M. MEZIN : Monsieur le Prési<strong>de</strong>nt, d'abord, cela me permet d'indiquer que comme<br />

vous avez évoqué l'idée que peut-être on serait contre l'industrie, bien sûr que non. Ce que<br />

nous constatons, comme partout dans le mon<strong>de</strong> dans les pays industriels, c'est que la place <strong>de</strong><br />

l'industrie est en train <strong>de</strong> diminuer au profit d'autres secteurs économiques. Heureusement<br />

d'ailleurs...<br />

Le chiffre que je connais le mieux est celui d'Amiens : en 10 ans, on a fait<br />

12 000 emplois et on a perdu 100 emplois industriels par an. Heureusement, les emplois<br />

tertiaires ont remplacé, parce que sinon nous aurions eu <strong>de</strong> grands discours sur l'industrie,<br />

mais pas d'emplois <strong>de</strong> remplacement.<br />

Bien sûr il faut soutenir l'industrie, vous le faites, nous le faisons, mais aussi<br />

développer le secteur tertiaire, vous ne le faites pas assez. Il n'y a pas <strong>de</strong> politique tertiaire,<br />

c'est dommage, c’est celle qui crée le plus d'emplois en <strong>Picardie</strong> et à Amiens.<br />

Concernant la motion, ce qui me surprend c’est que l’on parle d'harmonisation fiscale.<br />

Vous savez ce que cela veut dire dans une Europe qui peut-être <strong>de</strong>main votera cela à la<br />

majorité… Cela veut dire une baisse <strong>de</strong> la fiscalité sur les entreprises, puisque personne ne<br />

pense à une harmonisation qui se ferait par le haut.<br />

Je suis donc surpris <strong>de</strong> voir votre groupe souhaiter une harmonisation : cela se fait<br />

toujours <strong>de</strong> la majorité vers la minorité et nous avons la fiscalité la plus haute, vous souhaitez<br />

donc une minoration <strong>de</strong> la fiscalité.<br />

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