Télécharger - Conseil régional de Picardie

Quand ces agriculteurs font des céréales, ne vont-ils pas prendre plus d’eau qu'ils n'en
prenaient avant ? Ne vont-ils pas utiliser plus de produits chimiques qu'ils n'en utilisaient
avant ?
La question est à mon sens essentielle. Pourquoi je dis cela ? Cela me permettra de
faire le lien, puisqu'on nous parlait tout à l'heure des marxistes... En bon marxiste que je suis,
monsieur GUINIOT, je dis qu'il faut concrètement s'attaquer au virus, à cette maladie qui est à
l'origine de tous ces maux dont on parle depuis tout à l'heure, que nous avons toujours ciblés,
à savoir le libéralisme, l'ultralibéralisme, le capitalisme dans tout son ensemble, car c'est lui
qui, jusqu'à preuve du contraire, est à l'origine de tout cela, de la recherche de profit maximal,
de cette culture que l'on a vu partir dans tous les sens, à la recherche de tout... Je tiens tout de
même à le rappeler !
Effectivement, nous avons un outil qui s'appelle l'Agenda 21. Ce n'est encore qu'un
seul outil mais il y a en beaucoup d'autres, encore faut-il lui donner les moyens et l'amplifier,
de par les observations des uns et des autres, afin qu'il soit un outil qui puisse aider...
En même temps, et comme je le disais précédemment, il ne faut pas seulement vouloir
accompagner ce capitalisme, s’en accommoder ou, de temps en temps, vouloir mettre un
pansement ici ou là. Dans son intervention tout à l’heure, M. TOURNAY demandait si
l'Agenda 21 s'arrête aux portes des entreprises. Cela amène à une autre question, comment
impliquer les citoyens dans cet agenda, quand dans le même temps, les mêmes citoyens, qui,
je le rappelle, pour une grande partie sont aussi des salariés, subissent le non-respect de l'être
humain au sein de l'entreprise ?
Quand on nous dit traitement des déchets, de l'eau... Toutes ces choses dont on parle,
mais quand le pauvre garçon passe tout de même près de 8 heures par jour dans son
entreprise, voire plus pour ceux qui subissent les heures supplémentaires en ce moment, et
qu’il voit tout et n'importe quoi dans l'entreprise…! Ils sont à l'intérieur de l'entreprise et, par
exemple, subissent la notion d'utilisation de produits toxiques… Parce que c'est du n'importe
quoi ! On va dans tous les excès...
Je parle d'entreprises de logistique... On est en Picardie, la logistique se développe en
Picardie, mais dans quel état sont les salariés au sein de ces entreprises ? Quand un salarié,
tout seul, doit décharger un camion de 500 à 600 colis, en vrac, que les colis pèsent 50 kilos
mais qu’on lui dit : « J'ai le droit de te faire porter jusqu'à 55 kilos ! » C'est du n'importe
quoi, et n'importe qui, au bout de dix ans, est rincé ! Ce salarié est brisé.
J'ai entendu tout à l'heure la réflexion de M. le Président du CESR quant à la santé, la
pauvreté, la prévention des citoyens... Oui, mais la prévention ne passe pas uniquement en
dehors de l'entreprise, elle doit se faire aussi à l'intérieur.
Quand on parle de la DRIRE... Elle passe dans les entreprises, mais qui est informé ?
On ne le sait jamais ! Les représentants du personnel ne sont pas informés de leur passage... Je
prends l'exemple de mon entreprise, parce qu'il y a eu un incendie sur le toit, j’ai découvert
que selon un arrêté ministériel de 2002 sur l'environnement, mon entrepôt n’est pas aux
normes. Il devrait y avoir des murs coupe-feux, un système de caniveaux pour la récupération
de l'eau des sprinklers en cas d'incendie, etc. Rien ! Pourtant, la DRIRE dit être passée
plusieurs fois dans l'entreprise, mais il aurait fallu nous informer.
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