Télécharger - Conseil régional de Picardie

A partir du moment où nous ne sommes pas associés à la réflexion globale, et sachant
que les contrats que vous pouvez faire avec les différentes collectivités territoriales sont liés à
ce qui peut se passer à l'échelle du grand bassin parisien, dès lors que nous n'y sommes pas
associés, bien évidemment nous ne pouvons pas voter les déclinaisons de ces différentes
démarches que vous engagez seuls. Il est vrai qu’il est beaucoup plus facile de discuter quand
on n’a personne pour être éventuellement contredit. Pourtant, nous pourrions tous apporter
des points pour avancer. Je trouve vraiment regrettable que vous ne nous ayez pas consultés ni
entendus, même si je comprends que face à d'autres collectivités comme l'Ile-de-France, il est
hors de question que ce soit une cacophonie face à vos interlocuteurs, mais qu'au moins nous
soyons consultés et entendus avant que vous ne puissiez vous exprimer sur ces sujets. Cela n'a
pas été fait.
Quand on lit dans l'Agenda à 21, à tout bout de champ et de chapitre : « la
concertation », pour ma part je juge les faits en fonction des actes, or pour l’instant, nous
constatons que c'est le contraire qui se passe.
Concernant l'Agenda 21, nous avons pris acte que ce n'est qu'un document d'étape.
Nous attendrons encore un peu… Il semble que l'on va passer tout le mandat à attendre les
phases opérationnelles de vos différents schémas. Nous sommes patients et attendons de voir
ce que vous considérerez comme le document définitif.
Vos objectifs ne peuvent être raisonnablement atteints que si l'ensemble des acteurs,
notamment les maîtres d’ouvrage, s'entendent et s'engagent sur les mêmes objectifs. C'est là la
limite de vos agendas, vous n'êtes pas les seuls.
C'est bien le côté opérationnel qui intéresse et suscitera l'intérêt de la population et des
différents acteurs que vous avez l'intention de concerter. Même si ces objectifs sont
unanimement affichés –voyez, je suis toujours dans une démarche constructive- on peut
douter de vos réelles capacités à les mettre en œuvre sur le plan opérationnel, faute
d'engagements clairs de l'Etat, à qui il revient d'articuler et de les mettre en cohérence.
Tous vos agendas ne seront effectivement que des documents de pub, de mode, si
l'Etat ne tient pas le dixième des promesses qu'il a fait et dont la mise en œuvre doit constituer
véritablement le squelette des différents agendas régionaux.
Or, quand on lit les engagements pris dans le cadre du Grenelle de l'environnement,
notamment en matière de transport -domaine que je connais un peu mieux les autres-- avait
été promise ne serait-ce que la remise à niveau du réseau ferroviaire, pour simplement
empêcher les fermetures de ligne... Rien n'est tenu ! Je crois que beaucoup savent maintenant
à quoi s’en tenir concernant M. SARKOZY... Plus personne ne se fait beaucoup d'illusions,
mais il faut aussi avoir le courage de dire ce que vous devriez nous dire : que pouvez-vous
raisonnablement faire sans l'Etat ?
C'est bien la question que nous nous posons. Quelles sont les actions, relativement
limitées, il faut le dire, que nous pourrons mettre en œuvre sans l'Etat ? C'est ce qui va se
passer, et c'est ce qui se passe tous les jours dans tous les domaines. Les quelques chantiers
que nous avons en région, ceux qui progressent réellement, paradoxalement, sont ceux où
l'Etat est absent, y compris dans le domaine des infrastructures.
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