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SESSION DU VENDREDI 29 FEVRIER 2008<br />

* * *<br />

SOMMAIRE<br />

- EXAMEN DES RAPPORTS DE SESSION 6<br />

Pages<br />

- Vacance <strong>de</strong> sièges <strong>de</strong> membre <strong>de</strong> la Commission Permanente publics 6<br />

- Prolongation du partenariat avec l’AFPA après 2008 8<br />

- Actions <strong>de</strong> mobilité transnationale – Stages à l’étranger 13<br />

- Contrat <strong>de</strong> développement Région – Département <strong>de</strong> l’Aisne 2008-2013 14<br />

- EXAMEN DE L’AGENDA 21 PICARDIE 14<br />

- Présentation générale par M. Arnaud CARON, Vice-Prési<strong>de</strong>nt chargé 14<br />

<strong>de</strong>s Finances et <strong>de</strong> la Planification<br />

- Intervention <strong>de</strong> M. Serge CAMINE, Prési<strong>de</strong>nt du <strong>Conseil</strong> Economique 17<br />

et Social Régional<br />

- Interventions <strong>de</strong>s conseillers régionaux 21<br />

- EXAMEN DES RAPPORTS DE SESSION (suite)<br />

- Délégation du <strong>Conseil</strong> Régional à son Prési<strong>de</strong>nt pour les marchés inférieurs à 40<br />

206 000 € HT conclus en application <strong>de</strong> l’article 28 du Co<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Marchés<br />

publics<br />

- QUESTIONS ORALES 42<br />

- MOTIONS 44


Le <strong>Conseil</strong> Régional <strong>de</strong> <strong>Picardie</strong>, dûment convoqué par son Prési<strong>de</strong>nt le<br />

vendredi 15 février 2008, s’est réuni le vendredi 29 février 2008 à 10 heures, salle <strong>de</strong>s<br />

délibérations - 11 Mail Albert 1 er à Amiens, sous la prési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong><br />

Monsieur Clau<strong>de</strong> GEWERC, Prési<strong>de</strong>nt du <strong>Conseil</strong> Régional<br />

Etaient présents : 43 élus<br />

Mme Fatima ABLA, MM. Alain BABAUT, Renaud BELLIERE, Jean-Luc BELPAUME,<br />

Daniel BEURDELEY, Mme Edith BOCHAND, MM. Franck BRIFFAUT,<br />

Laurent BROCHETON, Mme Michèle CAHU, MM. Didier CARDON, Arnaud CARON,<br />

Mme Monique CHAPEL, M. Olivier CHAPUIS-ROUX, Mmes Catherine CHATELAIN,<br />

Viviane CLAUX, MM. Pascal DACHEUX, Franck DELATTRE, Mmes<br />

Nathalie FAUVERGUE, Anne FERREIRA, M. Frédéric FILLION-QUIBEL, Mmes<br />

Annie FOUET, Renza FRESCH, Michèle FUSELIER, MM. Clau<strong>de</strong> GEWERC,<br />

Maxime GREMETZ, Michel GUINIOT, Thomas JOLY, Mmes Valérie KUMM,<br />

Christine LEFEVRE, Annie-Clau<strong>de</strong> LEULIETTE, M. Philippe MASSEIN, Mmes<br />

France MATHIEU, Isabelle MAUPIN, Colette MICHAUX, M. Eric MONTES, Mme<br />

Marie-Jeanne POTIN, M. Alain REUTER, Mmes Laurence ROSSIGNOL, Monique RYO,<br />

MM. Jean-Clau<strong>de</strong> SAINT-AUBIN, Gilles SEGUIN, Jean-Luc TOURNAY, Mmes<br />

Françoise VAN HECKE.<br />

Absents ou excusés : 14 élus<br />

Mme Caroline CAYEUX, délégation <strong>de</strong> vote à M. Jean-Clau<strong>de</strong> SAINT-AUBIN,<br />

M. Pierre DESCAVES, délégation <strong>de</strong> vote à M. Michel GUINIOT,<br />

Mme Clau<strong>de</strong> du GRANRUT, délégation <strong>de</strong> vote à M. Alain BABAUT,<br />

Mme Edith ERRASTI,<br />

M. Patrice FONTAINE,<br />

Mme Elodie LACHERIE-GOSSUIN,<br />

M. Francis LEC, délégation <strong>de</strong> vote à Mme Valérie KUMM,<br />

M. Antoine LEFEVRE,<br />

Mme Béatrice LEJEUNE, délégation <strong>de</strong> vote à Mme Michèle FUSELIER,<br />

Mme Marie-Dominique MESSEAN-DESMIS,<br />

M. Roger MEZIN,<br />

M. Franck PIA,<br />

Mme Béatrice <strong>de</strong> VILLENEUVE,<br />

M. Charles WATTELLE, délégation <strong>de</strong> vote à Mme Anne FERREIRA.<br />

Secrétaire <strong>de</strong> séance : Mme Valérie KUMM<br />

3


La séance est ouverte à 10 heures 24, sous la prési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> M. Clau<strong>de</strong> GEWERC,<br />

Prési<strong>de</strong>nt du <strong>Conseil</strong> Régional <strong>de</strong> <strong>Picardie</strong>.<br />

M. LE PRESIDENT : Je déclare la séance ouverte et je <strong>de</strong>man<strong>de</strong> préalablement au<br />

démarrage <strong>de</strong> nos travaux, à Mme Valérie KUMM d'assurer les fonctions <strong>de</strong> secrétaire <strong>de</strong><br />

séance et <strong>de</strong> faire l'appel nominatif <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong>s membres <strong>de</strong> notre Assemblée.<br />

(Mme Valérie KUMM procè<strong>de</strong> à l’appel.)<br />

POUVOIRS :<br />

Mme Caroline CAYEUX, délégation <strong>de</strong> vote à M. Jean-Clau<strong>de</strong> SAINT-AUBIN,<br />

M. Pierre DESCAVES, délégation <strong>de</strong> vote à M. Michel GUINIOT,<br />

Mme Clau<strong>de</strong> du GRANRUT, délégation <strong>de</strong> vote à M. Alain BABAUT,<br />

Mme Edith ERRASTI, absente<br />

M. Patrice FONTAINE, absent<br />

Mme Elodie LACHERIE-GOSSUIN, absente<br />

M. Francis LEC, délégation <strong>de</strong> vote à Mme Valérie KUMM,<br />

M. Antoine LEFEVRE,<br />

Mme Béatrice LEJEUNE, délégation <strong>de</strong> vote à Mme Michèle FUSELIER,<br />

Mme Marie-Dominique MESSEAN-DESMIS, absente<br />

M. Roger MEZIN,<br />

M. Franck PIA,<br />

Mme Béatrice <strong>de</strong> VILLENEUVE,<br />

M. Charles WATTELLE, délégation <strong>de</strong> vote à Mme Anne FERREIRA.<br />

MME KUMM : Monsieur le Prési<strong>de</strong>nt, nous sommes 43 présents.<br />

M. LE PRESIDENT : Je constate que nous sommes 43 membres présents. Le<br />

quorum requis est la majorité absolue <strong>de</strong>s membres du <strong>Conseil</strong> Régional soit 29, et ce en<br />

application <strong>de</strong> l'article L 4132-13 du Co<strong>de</strong> Général <strong>de</strong>s Collectivités Territoriales, il est donc<br />

atteint.<br />

Pour le bon déroulement <strong>de</strong> notre séance, j'invite les personnes présentes dans la salle<br />

à mettre leur téléphone portable en mo<strong>de</strong> silencieux -Et si c'est possible, le reste aussi en<br />

mo<strong>de</strong> silencieux ! Je vous remercie.-, et à limiter leurs allers et venues.<br />

Au préalable, je souhaite, au nom <strong>de</strong> chacun d'entre nous et en mon nom personnel, la<br />

bienvenue à notre nouvelle collègue, Mme Béatrice <strong>de</strong> VILLENEUVE, qui désormais va<br />

siéger parmi nous.<br />

Bienvenue, madame.<br />

Avant d'abor<strong>de</strong>r l'ordre du jour, je vous informe également que j'ai reçu un courrier <strong>de</strong><br />

Mme Monique RYO, prési<strong>de</strong>nte du groupe UDF, me <strong>de</strong>mandant <strong>de</strong> prendre acte du<br />

changement <strong>de</strong> dénomination <strong>de</strong> son groupe, qui se nomme désormais « Groupe Mouvement<br />

Démocrate - Nouveau Centre ».<br />

5


Je <strong>de</strong>man<strong>de</strong> donc aux services <strong>de</strong> tenir compte <strong>de</strong> cette modification dans la prise <strong>de</strong>s<br />

votes à venir.<br />

En outre, je vous rappelle que vous avez été <strong>de</strong>stinataires <strong>de</strong>s procès-verbaux <strong>de</strong>s<br />

sessions du 10, 13 et 14 décembre 2007, et du 25 janvier 2008 ; si ces documents n'appellent<br />

pas d'observation particulière <strong>de</strong> votre part, ces procès-verbaux sont considérés comme<br />

arrêtés, en application <strong>de</strong> l'article L 4132-12, du Co<strong>de</strong> Général <strong>de</strong>s Collectivités Territoriales.<br />

Ainsi, nous allons pouvoir commencer l'examen <strong>de</strong> l'ordre du jour <strong>de</strong> notre session. Je<br />

vous informe que chaque vice-prési<strong>de</strong>nt va présenter les rapports dans son domaine <strong>de</strong><br />

compétence ; l'ordre <strong>de</strong>s commissions est le suivant : 3 et 5.<br />

Néanmoins, dans un souci d'efficacité, je vous propose d'examiner dès à présent le<br />

rapport n°202-08-2, afin <strong>de</strong> compléter la commission permanente.<br />

- EXAMEN DES RAPPORTS DE SESSION<br />

0202 – 08 – Affaires Juridiques<br />

2 - Vacance <strong>de</strong> sièges <strong>de</strong> membre <strong>de</strong> la Commission Permanente publics<br />

M. LE PRESIDENT : Je vous rappelle que 4 sièges <strong>de</strong> membre <strong>de</strong> la commission<br />

permanente restent à pourvoir, celui occupé par Mme Brigitte FOURE, démissionnaire <strong>de</strong> son<br />

mandat <strong>de</strong> conseillère <strong>régional</strong>e le 3 janvier 2008, et les trois autres sièges laissés vacants<br />

suite à la délibération n°202-08-1 du <strong>Conseil</strong> Régional du 26 janvier 2007.<br />

Aussi, conformément à l'article L 4133-6 du Co<strong>de</strong> Général <strong>de</strong>s Collectivités<br />

Territoriales et au rapport que je vous ai adressé le 15 février 2008, je vous propose <strong>de</strong><br />

compléter la commission permanente afin <strong>de</strong> pourvoir les 4 sièges vacants précités.<br />

Je mets cette proposition aux voix <strong>de</strong> l'Assemblée.<br />

Je vous rappelle que le vote sur cette proposition intervient, conformément à l'article<br />

L 4132-13 du Co<strong>de</strong> Général <strong>de</strong>s Collectivités Territoriales, au scrutin majoritaire, à main<br />

levée.<br />

Je vais vous redonner lecture <strong>de</strong>s délégations <strong>de</strong> vote qui m'ont été transmises :<br />

Mme Caroline CAYEUX, délégation <strong>de</strong> vote à M. Jean-Clau<strong>de</strong> SAINT-AUBIN,<br />

M. Pierre DESCAVES, délégation <strong>de</strong> vote à M. Michel GUINIOT,<br />

Mme Clau<strong>de</strong> du GRANRUT, délégation <strong>de</strong> vote à M. Alain BABAUT,<br />

M. Francis LEC, délégation <strong>de</strong> vote à Mme Valérie KUMM,<br />

M. Antoine LEFEVRE, délégation <strong>de</strong> vote à M. Roger MEZIN,<br />

Mme Béatrice LEJEUNE, délégation <strong>de</strong> vote à Mme Michèle FUSELIER,<br />

M. Franck PIA, délégation <strong>de</strong> vote à Mme Béatrice <strong>de</strong> VILLENEUVE,<br />

M. Charles WATTELLE, délégation <strong>de</strong> vote à Mme Anne FERREIRA.<br />

Je mets aux voix cette proposition… Monsieur GREMETZ…?<br />

6


M. GREMETZ : D’une part, vous n'aurez pas la commission permanente complétée<br />

car nous ne présenterons pas <strong>de</strong> candidature, pas pour 150 € <strong>de</strong> plus... Cela ne nous gêne pas,<br />

pour nous l'argent ne compte pas, nous sommes <strong>de</strong>s militants.<br />

D’autre part, vous savez que le référé qui a été fait est instruit par le <strong>Conseil</strong> d'Etat, et<br />

nous n'allons pas vous faire le plaisir <strong>de</strong> régler la question <strong>de</strong> compléter la commission<br />

permanente ! Il n'y aurait d’ailleurs pas <strong>de</strong> problème si tout le mon<strong>de</strong> n'était pas à la<br />

commission permanente, vous pourriez désigner d'autres membres, mais là ce n'est pas le cas<br />

(pour 150 € <strong>de</strong> plus, je le rappelle !). Merci messieurs.<br />

Enfin, si vous le permettez, dans l'enchaînement, je dois partir et je veux annoncer<br />

pourquoi. Nous allons présenter ce matin, avec M. CARESMEL et M. HURÉ, la venue <strong>de</strong><br />

l'entreprise UNIPACKAGING à Abbeville, que nous avons été cherchés à Arras. Et en même<br />

temps, en liaison avec ABELIA DECORS, à qui nous avons permis, malgré vous, d'obtenir un<br />

chèque <strong>de</strong> 65 000 €, une entreprise qui malgré vous vient s'installer à Abbeville et qui va<br />

prendre en priorité les salariés d'ABELIA DECORS. Là, c'est agir ! Ce n'est pas du pipeau...<br />

Merci.<br />

M. LE PRESIDENT : J’interviendrai tout à l'heure sur UNIPACKAGING.<br />

Je déclare le scrutin ouvert.<br />

Il est procédé au vote à main levée sur le rapport qui est adopté par 46 Pour (19 PS<br />

+ 8 Verts-PRG + 4 Communiste et Progressiste + 4 Aimer la <strong>Picardie</strong> + 3 MoDem –<br />

Nouveau Centre + 8 FN) et 3 Abstentions (3 Communiste et Républicain)<br />

M. LE PRESIDENT : Ma proposition visant à compléter la commission permanente<br />

est donc adoptée et je vous en remercie.<br />

Je vous rappelle que Mme <strong>de</strong> VILLENEUVE, MM. GREMETZ, BELPAUME et<br />

TOURNAY ne sont actuellement pas membres <strong>de</strong> la commission permanente.<br />

Dans ces conditions, et conformément à l’article L 4133-5 du Co<strong>de</strong> Général <strong>de</strong>s<br />

Collectivités Territoriales, je les invite à déposer sur mon bureau, dans l'heure qui suit, leur<br />

candidature aux quatre sièges vacants <strong>de</strong> la commission permanente.<br />

Je vous précise qu'à l'expiration du délai d'une heure, si une seule candidature a été<br />

déposée pour chaque poste à pourvoir, les sièges vacants seront pourvus, sous réserve du<br />

respect <strong>de</strong> l'obligation prévue <strong>de</strong> transmission <strong>de</strong> notre délibération au contrôle <strong>de</strong> légalité.<br />

Je précise que la ou les nouveaux membres <strong>de</strong> la commission permanente pourront<br />

siéger lors <strong>de</strong> la commission permanente du 28 mars prochain.<br />

Je vous rappelle en effet l'obligation <strong>de</strong> respecter le délai d'information <strong>de</strong>s élus <strong>de</strong><br />

12 jours avant la tenue <strong>de</strong> la commission permanente pour l'envoi <strong>de</strong>s rapports, prévu par<br />

l'article L 4132-18 du Co<strong>de</strong> Général <strong>de</strong>s Collectivités Territoriales, et du 27 du règlement<br />

intérieur.<br />

7


Il est 10 heures 33 et je donnerai alors lecture, à 11 heures 33, <strong>de</strong>s candidatures<br />

déposées.<br />

Dans l'intervalle, et dans un souci d'efficacité, je vous propose que notre Assemblée<br />

poursuive ses travaux.<br />

Je <strong>de</strong>man<strong>de</strong> l'accord <strong>de</strong> l'Assemblée. Tout le mon<strong>de</strong> en est-il d'accord ? Y a-t-il <strong>de</strong>s<br />

votes contre ? Des abstentions ?<br />

Tout le mon<strong>de</strong> est d'accord, ma proposition est adoptée. Nous allons donc commencer<br />

à examiner les autres rapports inscrits à l'ordre du jour. L’ordre <strong>de</strong>s commissions est le<br />

suivant : 3 et 5.<br />

Je viens <strong>de</strong> recevoir le pouvoir <strong>de</strong> M. GREMETZ à M. BELPAUME.<br />

COMMISSION INTERIEURE N° 3<br />

«Education, Formation tout au long <strong>de</strong> la vie, Apprentissage, Lycées, Patrimoine<br />

scolaire, Insertion, Lutte contre les discriminations, Enseignement Supérieur –<br />

Recherche»<br />

1 – FORMATION PROFESSIONNELLE ET APPRENTISSAGE<br />

11 – FORMATION PROFESSIONNELLE<br />

11-02 – Dispositifs <strong>de</strong> qualification<br />

1 – Prolongation du partenariat avec l’AFPA après 2008<br />

M. CARDON : Ce rapport a pour objectif <strong>de</strong> nous permettre <strong>de</strong> continuer à traiter<br />

l'AFPA <strong>de</strong> manière différenciée par rapport aux autres organismes.<br />

Depuis maintenant quatre ans, la loi a transféré partiellement le fonctionnement d'un<br />

certain nombre <strong>de</strong> stages <strong>de</strong>s AFPA aux Régions <strong>de</strong> France -à peu près 60 % du travail réalisé<br />

par les AFPA aujourd'hui dans notre pays- date d'août 2004. C'est la fameuse loi <strong>de</strong><br />

décentralisation.<br />

Mettre dès le 1 er janvier 2009 l'AFPA sur le registre du marché d’appels d'offres met<br />

en risque, d'abord l'AFPA elle-même, mais également l'ensemble <strong>de</strong> tous les autres<br />

organismes <strong>de</strong> formation.<br />

Toutes les régions <strong>de</strong> France, y compris celle <strong>de</strong> l'Est…<br />

M. LE PRESIDENT : L'Alsace.<br />

M. CARDON : …qui n'est pas présidée par un socialiste <strong>de</strong> gauche, Adrien<br />

ZELLER !<br />

8


Toutes les régions <strong>de</strong> France ont <strong>de</strong>mandé à l'Etat <strong>de</strong> pouvoir poursuivre cette<br />

dérogation mise en place <strong>de</strong> 2004 à fin 2008, afin d'éviter <strong>de</strong> créer <strong>de</strong>s catastrophes humaines,<br />

et surtout d'avoir un impact sur le marché <strong>de</strong> la formation qui risquerait <strong>de</strong> mettre en difficulté<br />

l'AFPA comme les autres organismes, l'AFPA perdant sans doute <strong>de</strong>s marchés, mais sans<br />

doute en gagnant d'autres.<br />

Nous prenons cette délibération en <strong>de</strong>mandant que durant <strong>de</strong>ux années<br />

supplémentaires, on puisse avoir un mo<strong>de</strong> contractuel par subvention pour le traitement <strong>de</strong> la<br />

formation <strong>de</strong> l'AFPA.<br />

Je rappelle les spécificités <strong>de</strong> l'AFPA :<br />

- Un traitement global <strong>de</strong> la personne, c'est-à-dire que c'est un traitement <strong>de</strong> la<br />

personne dans son entier, <strong>de</strong>s services sociaux, <strong>de</strong>s services psychologiques, <strong>de</strong>s<br />

accompagnements particuliers. C’est donc un traitement <strong>de</strong> personnes qui sont généralement<br />

les personnes les plus fragiles.<br />

- Une qualité dans le domaine industriel qui est reconnue <strong>de</strong> tous.<br />

- Des interventions, telle la possibilité d'ai<strong>de</strong>r à l'hébergement, d'accueillir un certain<br />

nombre <strong>de</strong> populations qui ont à être mobiles durant <strong>de</strong>s stages <strong>de</strong> formation continue, dont<br />

certains peuvent durer plusieurs mois.<br />

Nous souhaitons préserver cet outil comme l'élément central d'un service public <strong>de</strong> la<br />

formation professionnelle en région, et donc, pour cela, nous sollicitons vos votes afin que<br />

l'on prolonge cette relation contractuelle <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ans, après 2008.<br />

M. LE PRESIDENT : Monsieur BELPAUME a <strong>de</strong>mandé la parole.<br />

M. BELPAUME : Merci, monsieur le Prési<strong>de</strong>nt.<br />

Comment ne pas commencer mon propos par : « Nous avons eu tort d'avoir raison<br />

trop tôt ! »<br />

En effet, lors du vote <strong>de</strong> la convention tripartite Etat/Région/AFPA en session, le<br />

vendredi 13 octobre 2006, au nom <strong>de</strong> mon groupe, j'avais soulevé à l’époque <strong>de</strong>s inquiétu<strong>de</strong>s<br />

concernant le <strong>de</strong>venir <strong>de</strong> l'AFPA et <strong>de</strong> ses salariés.<br />

Nous avons toujours dit et rappelé avec force que nous <strong>de</strong>vions être un pôle <strong>de</strong><br />

résistance face à l'Etat et à cette loi <strong>de</strong> transfert <strong>de</strong> compétences sans moyens financiers, et <strong>de</strong><br />

rajouter à l'époque :<br />

« - Qu'allons nous reprendre ?<br />

- Quels cadres et limites envisagerons-nous pour cette structure ?<br />

- Quel sera le poids <strong>de</strong> la rémunération <strong>de</strong>s stagiaires pour le futur ?<br />

- Comment concevoir l'AFPA dans la gestion <strong>de</strong> la formation, alors que nous avons<br />

déjà <strong>de</strong> très nombreux partenaires (CFA, CFAI, INTERFOR, etc.) ?<br />

9


- Serons-nous capables <strong>de</strong> suivre face à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> financement faite par l'AFPA<br />

sans augmenter les impôts ?<br />

- Resterons-nous sur le mo<strong>de</strong> actuel <strong>de</strong> subventionnement <strong>de</strong> l’Etat avec l'AFPA, ou le<br />

ferons-nous par moitié avec les appels d'offres le moment venu ?<br />

Cela nous amènerait à nous retrouver en opposition avec les autres structures<br />

existantes, puisque ce que nous donnerions à l'un, nous ne pourrions pas le donner à l'autre !<br />

Je ne parlerai pas d'un passé proche comme celui <strong>de</strong> l’AREAF, mais faudrait-il faire un PSE<br />

pour cette structure, ou par ricochet, selon l'option <strong>de</strong> financement choisie <strong>de</strong> l'AFPA, le faire<br />

subir à une autre ?<br />

Concrètement, serons-nous capables d'absorber cette très grosse structure sans avoir<br />

à la modifier tant financièrement que structurellement ? »<br />

Depuis, nous pouvons dire que cela ne s'arrange pas !<br />

Vous parliez <strong>de</strong> toutes les régions, il y en a peut-être une qui n'a pas pu la faire… En<br />

effet, comment ne pas parler <strong>de</strong> l'AFPA Région Gua<strong>de</strong>loupe, qui a été liquidée. 140 personnes<br />

licenciées, les choses sont allées très vite. Six semaines <strong>de</strong> grève en début d'année 2007,<br />

redressement judiciaire, 4 mois <strong>de</strong> pério<strong>de</strong> d'observation sous tutelle d'un administrateur n'ont<br />

pas permis <strong>de</strong> voir émerger une véritable volonté politique <strong>de</strong> redresser la situation.<br />

En novembre 2007, j’ai reçu un courriel qui disait : « Aujourd'hui, la Gua<strong>de</strong>loupe est<br />

la seule région à ne pas possé<strong>de</strong>r une structure AFPA ! A quand la suivante ? »<br />

Nous le disions avec force hier, nous le rappelons aujourd'hui avec la même<br />

détermination, notre région doit tout mettre en œuvre pour pouvoir conserver ce formidable<br />

outil <strong>de</strong> formation <strong>de</strong> qualité et ses salariés.<br />

Non, la <strong>Picardie</strong> ne peut et ne doit être la prochaine région sans AFPA !<br />

Qu'apportera une prolongation <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ans ? Est-ce que l'Etat voudra signer ?<br />

En sachant que vous dites que madame la Ministre chargée <strong>de</strong> l'Economie, <strong>de</strong>s<br />

Finances et <strong>de</strong> l’Emploi a précisé dans un courrier qu’à partir du 1 er janvier 2009, les relations<br />

entre les régions et l’AFPA <strong>de</strong>vraient se faire exclusivement dans le cadre <strong>de</strong>s marchés<br />

publics !<br />

Nous avions déjà dit que l’Etat <strong>de</strong>vait payer la réhabilitation du patrimoine immobilier<br />

qui, si mes souvenirs sont bons, n'était pas en très bon état. Nous avions précisé que <strong>de</strong>vant<br />

répondre aux appels d'offres et au vu <strong>de</strong> sa structure, l’AFPA ne pourrait s'aligner sur les<br />

autres structures… En un mot, que ce soit dans un sens ou un autre, les salariés <strong>de</strong> l'AFPA ou<br />

<strong>de</strong>s autres organismes <strong>de</strong> formation seraient les seuls à en payer les conséquences en termes<br />

d'emplois.<br />

Aujourd’hui, nous sommes <strong>de</strong>stinataires d'un texte qui fait suite à une réunion le<br />

13 février 2008 <strong>de</strong> plusieurs organisations syndicales (CGT, CFDT, CGT-FO, SUD-<br />

Solidaires, CFE-CGC et CFTC) <strong>de</strong> l'AFPA.<br />

10


Monsieur le Prési<strong>de</strong>nt, chers collègues, l'inquiétu<strong>de</strong> est gran<strong>de</strong>, ils constatent que la<br />

situation <strong>de</strong> l'association et <strong>de</strong> son personnel se dégra<strong>de</strong> chaque jour un peu plus.<br />

Il y a une incertitu<strong>de</strong> sur le cadre juridique dans lequel l'AFPA est située pour l'avenir,<br />

et la même incertitu<strong>de</strong> pèse sur tous les éléments fondamentaux <strong>de</strong> l'AFPA.<br />

Pour eux, et en ce qui nous concerne nous sommes d'accord, l'ordre du jour est simple,<br />

c'est la préparation concrète et accélérée du transfert <strong>de</strong>s personnels <strong>de</strong> l'orientation, la mise<br />

en concurrence <strong>de</strong>s formations, la mise en vente du patrimoine, la fermeture d'établissements<br />

et <strong>de</strong>s suppressions d'emplois.<br />

Ils ont <strong>de</strong>mandé une réunion extraordinaire du comité central d'entreprise. Les<br />

organisations syndicales appellent leurs représentants, entre autres, à envoyer <strong>de</strong>s délégations<br />

en direction <strong>de</strong>s préfets, <strong>de</strong>s conseils régionaux et <strong>de</strong>s élus, avec <strong>de</strong>s communications aux<br />

médias.<br />

Ils préparent une manifestation nationale au Ministère <strong>de</strong> tutelle.<br />

Nous vous <strong>de</strong>mandons, monsieur le Prési<strong>de</strong>nt, <strong>de</strong> ne pas attendre. Vous <strong>de</strong>vez prendre<br />

contact avec les syndicats existants à l'AFPA <strong>Picardie</strong>.<br />

Avec eux, nous <strong>de</strong>vons élaborer une stratégie pour préserver le statut et les missions<br />

<strong>de</strong> cet outil d'un grand service public <strong>de</strong> la formation, sinon ce sera encore une fois les<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong>urs d'emplois, particulièrement les moins qualifiés d'entre eux ou les salariés actifs<br />

qui feront les frais <strong>de</strong> ce démantèlement.<br />

Notre collectivité doit être aux côtés <strong>de</strong> ceux qui luttent, elle ne peut se réfugier dans<br />

l'idée que c'est la faute <strong>de</strong> l'Etat, <strong>de</strong> l'Europe… L'heure est aux prises <strong>de</strong> décisions concrètes,<br />

d'actions envers l'Etat, et non à l'attentisme ou aux négociations que l'on entend souvent en ce<br />

moment, « gagnant/gagnant », qui laissent toujours les mêmes perdants, les salariés et les plus<br />

démunis.<br />

Nous vous avions déjà alerté sur le danger qu'encourait ce grand service public <strong>de</strong> la<br />

formation, comme le déclarent les organisations syndicales, la menace se fait <strong>de</strong> plus en plus<br />

présente. Cela m'amène, au nom <strong>de</strong> mon groupe, à vous poser les questions suivantes :<br />

Qu'avez-vous fait <strong>de</strong>puis octobre 2006 ? Quels contacts et quelles actions avez-vous<br />

déterminées avec les syndicats ? Que pensez-vous <strong>de</strong> nos propositions, notamment d'engager<br />

l'action avec les syndicats, qu'une représentation pluraliste du <strong>Conseil</strong> Régional pourrait<br />

rencontrer, pour en déterminer les formes et les moyens ?<br />

C'est en fonction <strong>de</strong> ces réponses que nous déterminerons notre vote.<br />

Merci.<br />

M. CARDON : Monsieur BELPAUME, <strong>de</strong>puis 2004, pas 2006, nous n'avons cessé <strong>de</strong><br />

travailler avec l'AFPA. Je rencontre personnellement l'ensemble <strong>de</strong>s syndicats <strong>de</strong> l'AFPA tous<br />

les six mois et nous faisons un point d'étape : leurs informations, mes informations… Nous<br />

leur communiquons régulièrement les textes produits par l'Association <strong>de</strong>s Régions <strong>de</strong> France<br />

qui, <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s mois et <strong>de</strong>s années -et le Prési<strong>de</strong>nt s'exprimera sur le sujet- pilonne les<br />

gouvernements qui se sont succédés afin que l'AFPA sorte du dispositif dans lequel on l'a<br />

conduite à partir <strong>de</strong> la loi d’août 2004. Nous avons donc <strong>de</strong>s rencontres régulières avec<br />

l’AFPA.<br />

11


Dernièrement, la Région est intervenue afin que les syndicats <strong>de</strong> l'AFPA puissent<br />

participer à un temps <strong>de</strong> travail avec le Comité <strong>de</strong> Coordination <strong>de</strong> la Formation<br />

Professionnelle en région.<br />

Ils sont intervenus, nous avons débattu entre nous et <strong>de</strong>vant eux. L'Etat s'est exprimé,<br />

la Région s'est exprimée, dans <strong>de</strong>s termes fort proches <strong>de</strong> ceux que vous venez <strong>de</strong> tenir.<br />

Résister est une chose, et politiquement nous résisterons sur ce dossier jusqu'au bout.<br />

C'est la Région <strong>Picardie</strong> qui a été à l’initiative <strong>de</strong> la création du groupe <strong>de</strong>s Régions <strong>de</strong> France<br />

sur le service public <strong>de</strong> formation professionnelle, dont l'AFPA, je le redis, serait la colonne<br />

vertébrale principale, avec les GRETA et un certain nombre d'autres outils, comme les<br />

directions d'éducation permanente dans les universités.<br />

Mais nous avons aussi travaillé localement. D'abord, nous nous sommes battus, nous<br />

faisons partie <strong>de</strong>s trois ou quatre régions <strong>de</strong> France qui, dans le contrat <strong>de</strong> projets, ont pu<br />

obtenir <strong>de</strong>s financements pour effectivement réhabiliter l'immobilier. Seules trois ou<br />

quatre régions <strong>de</strong> France ont réussi, et en <strong>Picardie</strong>, nous avons réussi ce challenge.<br />

Nous avons ensuite travaillé avec la direction et avec les syndicats à une évolution <strong>de</strong><br />

l'offre <strong>de</strong> formation <strong>de</strong> l'AFPA. Sachant que lorsqu'ils interviennent dans <strong>de</strong>s domaines<br />

comme la bureautique ou le tourisme, la concurrence est déjà démultipliée, nous leur avons<br />

<strong>de</strong>mandé, sans aucune suppression <strong>de</strong> postes, <strong>de</strong> faire évoluer par la formation interne, leurs<br />

formateurs vers d'autres formations plus porteuses aujourd'hui.<br />

Nous avons élargi l'offre <strong>de</strong> l’AFPA <strong>de</strong>puis notre arrivée, et elle est aujourd'hui le<br />

premier formateur pour la Région. Nous les avons isolés du marché en donnant la part<br />

<strong>régional</strong>e -augmentée en 2007 <strong>de</strong> près <strong>de</strong> 1 M€- sur les formations industrielles dont ils sont<br />

les seuls aujourd'hui en capacité <strong>de</strong> pouvoir les dispenser dans <strong>de</strong> bonnes conditions.<br />

Nous n'avons cessé <strong>de</strong> travailler à ce que les choses évoluent. Dernièrement, sous<br />

l'impulsion <strong>de</strong> Clau<strong>de</strong> GEWERC, nous avons travaillé à ce que l'AFPA construise <strong>de</strong>s<br />

diplômes autour du composite, <strong>de</strong>s énergies renouvelables et <strong>de</strong>s matériaux qui permettent<br />

dans les bâtiments d'avoir une meilleure isolation thermique et phonique.<br />

Tous ces chantiers sont en cours d'avancée. Ainsi, et on nous le répète régulièrement<br />

au niveau national, la <strong>Picardie</strong> est l’un <strong>de</strong>s lieux où l'AFPA a le plus évolué.<br />

A la limite, je pense que même si le rapport que nous proposons <strong>de</strong> voter aujourd’hui<br />

n'était pas accepté, nous sommes l'une <strong>de</strong>s régions pour laquelle ce serait le plus facile <strong>de</strong><br />

placer l'AFPA sur le marché. Effectivement, ils sont maintenant exclusivement sur <strong>de</strong>s<br />

formations industrielles pour lesquelles, compte tenu <strong>de</strong>s machines, <strong>de</strong>s outils et <strong>de</strong>s<br />

formateurs nécessaires à ces formations, peu d'organismes sont aujourd'hui en capacité <strong>de</strong><br />

faire concurrence à l'AFPA.<br />

Donc s’agissant <strong>de</strong> résister, <strong>de</strong> préparer l'avenir et <strong>de</strong> projeter l'AFPA comme l'outil du<br />

service public <strong>de</strong> la formation professionnelle, oui, la Région <strong>Picardie</strong>, par rapport à toutes les<br />

régions <strong>de</strong> France, est aujourd'hui exemplaire.<br />

Je suis régulièrement sollicité par mes collègues pour savoir comment nous travaillons<br />

avec l'AFPA en <strong>Picardie</strong>. Nous servons d'exemple à toute la France.<br />

12


Voilà ce que je voulais vous dire, en vous <strong>de</strong>mandant, pour les salariés qui savent<br />

l'initiative que nous sommes en train <strong>de</strong> prendre aujourd’hui, <strong>de</strong> contraindre le gouvernement<br />

à se positionner sur un dossier qui va être voté dans toutes les régions <strong>de</strong> France.<br />

C'est important que nous soyons tous avec les salariés pour ce vote, et c'est ce que je<br />

vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong>rai, monsieur BELPAUME, <strong>de</strong> faire aujourd'hui.<br />

M. LE PRESIDENT : Non seulement je partage ce que vient <strong>de</strong> dire M. CARDON,<br />

mais je voudrais dire à M. BELPAUME : heureusement que l'on avait voté le rapport 2006,<br />

sinon on serait aujourd'hui dans la situation <strong>de</strong> fragilité que connaissent d'autres régions.<br />

Vous avez parlé <strong>de</strong>s personnels <strong>de</strong> l'AFPA et vous avez bien fait, mais je voudrais<br />

surtout parler <strong>de</strong>s publics et <strong>de</strong>s conditions d'accueil. Peu d’endroits sont capables d’héberger,<br />

<strong>de</strong> nourrir <strong>de</strong>s gens en difficulté, qui sont loin <strong>de</strong> leur lieu <strong>de</strong> domicile pour être en formation.<br />

Dans une région organisée comme la nôtre, il y a une spécificité <strong>de</strong> l'AFPA qui est un<br />

outil extrêmement important. Et je vous le dis, quelles que soient les modalités que les<br />

gouvernements -celui-là, le prochain, je n’en sais rien…- déci<strong>de</strong>ront, nous sommes en train <strong>de</strong><br />

travailler à <strong>de</strong>s portes <strong>de</strong> sortie qui nous permettrons, si le gouvernement ne donnait pas<br />

satisfaction, <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir moteur.<br />

Vous avez parlé tout à l'heure <strong>de</strong>s investissements. Le gouvernement a décidé <strong>de</strong> cé<strong>de</strong>r<br />

300 M€ <strong>de</strong> l'immobilier <strong>de</strong> l'AFPA pour financer les investissements. Mais <strong>de</strong> faire en même<br />

temps que ces investissements et la propriété <strong>de</strong> l'AFPA soient délégataires à un organisme<br />

que l'Etat va créer… C'est-à-dire que l'on découvrirait <strong>de</strong>main que les régions <strong>de</strong>vraient louer<br />

à ces organismes...<br />

C'est une curieuse mayonnaise qu'ils sont en train <strong>de</strong> nous préparer. Mais je vous<br />

rassure, nous travaillons à d'autres portes <strong>de</strong> sortie. La seule chose que je vous dis, c'est que le<br />

mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> formation aujourd'hui opéré par l'AFPA doit être pérenne en <strong>Picardie</strong>, et nous ferons<br />

en sorte qu'il le soit. C'est l'engagement que je prends.<br />

J'ai reçu le pouvoir <strong>de</strong> M. LEFEVRE à M. MEZIN, et <strong>de</strong> M. PIA à Mme <strong>de</strong><br />

VILLENEUVE.<br />

Il est procédé au vote à main levée sur le rapport qui est adopté par 37 Pour (19 PS<br />

+ 8 Verts-PRG + 3 Communiste et Républicain + 4 Communiste et Progressiste + 3 MoDem<br />

– Nouveau Centre) et 16 Abstentions (8 Aimer la <strong>Picardie</strong> + 8 FN)<br />

2 – ENSEIGNEMENT<br />

28 – AUTRES SERVICES PERISCOLAIRES ET ANNEXES<br />

28-05 - Ai<strong>de</strong>s aux étudiants<br />

1 – Actions <strong>de</strong> mobilité transnationale – Stages à l’étranger<br />

M. CARDON : C'est un rapport qui permet <strong>de</strong>s prolongations <strong>de</strong> délai pour un certain<br />

nombre d'étudiants qui n'ont pas pu produire leurs pièces, et <strong>de</strong>s dérogations aux règles un peu<br />

strictes, notamment dans les délais puisque l’on se cale sur les programmes européens.<br />

Ce rapport nous permet d'ajuster nos engagements par rapport à quelques cas et <strong>de</strong><br />

sol<strong>de</strong>r ce dossier prochainement.<br />

M. LE PRESIDENT : Y a-t-il <strong>de</strong>s interventions ?<br />

13


Il est procédé au vote à main levée sur le rapport qui est adopté par 45 Pour (19 PS<br />

+ 8 Verts-PRG + 3 Communiste et Républicain + 4 Communiste et Progressiste + 8 Aimer la<br />

<strong>Picardie</strong> + 3 MoDem – Nouveau Centre) et 8 voix Contre (8 FN)<br />

COMMISSION INTERIEURE N°5<br />

« Finances - Planification - Organisation<br />

Patrimoine <strong>régional</strong> (hors scolaire) – Affaires européennes –<br />

Coopération décentralisée »<br />

0 – SERVICES GENERAUX<br />

02 –ADMINISTRATION GENERALE<br />

0202 – ADMINISTRATION GENERALE DE LA COLLECTIVITE<br />

1 - Contrat <strong>de</strong> développement Région – Département <strong>de</strong> l’Aisne 2008-2013<br />

M. LE PRESIDENT : C'est la même démarche que celle que nous avons eue avec le<br />

département <strong>de</strong> l'Oise. Je ne vais pas refaire la même déclaration, je l'avais faite à ce moment,<br />

elle était générique pour les trois départements.<br />

Vous avez là les propositions qui vous sont faites. Si certains souhaitent intervenir, ils<br />

le peuvent.<br />

Il n'y a pas d'intervention, je mets aux voix.<br />

Il est procédé au vote à main levée sur le rapport qui est adopté par 45 Pour (19 PS<br />

+ 8 Verts-PRG + 3 Communiste et Républicain + 4 Communiste et Progressiste + 8 Aimer la<br />

<strong>Picardie</strong> + 3 MoDem – Nouveau Centre) et 8 Abstentions (8 FN)<br />

M. LE PRESIDENT : Monsieur BRIFFAUT, cela ne va pas être facile dans l’Aisne !<br />

M. BRIFFAUT : Si vous m'interpellez je vais répondre.<br />

M. LE PRESIDENT : Non, je dis seulement que cela ne va pas être facile, c’est tout !<br />

M. BRIFFAUT : La faute à qui…?<br />

- EXAMEN DE L’AGENDA 21 PICARDIE<br />

M. CARON : Monsieur le Prési<strong>de</strong>nt, monsieur le Prési<strong>de</strong>nt du CESR, mes chers<br />

collègues, ce document, projet soumis à concertation d'Agenda 21 <strong>Picardie</strong>, est un projet qui a<br />

été maintenant lancé il y a plus d'un an et <strong>de</strong>mi.<br />

Vous vous souvenez qu'en mars <strong>de</strong>rnier, nous avions voté un rapport d'étape qui lui<br />

aussi avait donné lieu à un rapport du CESR.<br />

14


Vous vous souvenez que ce document avait déjà été soumis à une concertation avec<br />

l'ensemble <strong>de</strong>s acteurs <strong>de</strong> la Région sur les trois départements. Une enquête avait été faite<br />

dans Agir en <strong>Picardie</strong>, qui avait donné lieu à plusieurs centaines <strong>de</strong> réponses volontaires <strong>de</strong> la<br />

part <strong>de</strong>s citoyens picards.<br />

Le document qui vous est aujourd'hui soumis, à partir <strong>de</strong> ce document d'étape d'il y a<br />

un petit peu moins d'un an maintenant, définit la stratégie <strong>régional</strong>e du développement durable<br />

et décline le développement durable, cet objectif politique global que nous avons pour la<br />

région et qui est si souvent transcrit par le Prési<strong>de</strong>nt par l’expression « écorégion solidaire ».<br />

Le développement durable est décliné en 26 objectifs que nous avons, en fonction <strong>de</strong><br />

nos compétences, en fonction <strong>de</strong> nos capacités financières, et en fonction <strong>de</strong> nos marges <strong>de</strong><br />

progrès, croisés avec ces marges <strong>de</strong> progrès, pour aboutir sur 5 grands chantiers, qui sont les<br />

déclinaisons opérationnelles en actions <strong>de</strong>s champs dans lesquels il est le plus pertinent que<br />

nous agissions pour aller dans le sens du développement durable.<br />

Ces grands chantiers seront maintenant soumis à concertation, avec une conférence<br />

citoyenne sur le modèle <strong>de</strong> ce qui a été fait par l'Etat concernant les OGM. Il s'agit donc <strong>de</strong><br />

sélectionner un panel <strong>de</strong> citoyens qui sont formés, qui ensuite peuvent rendre un avis informé<br />

sur le document dont il est question.<br />

Il y aura <strong>de</strong>s sondages scientifiques qui seront réalisés, <strong>de</strong>s réunions publiques, <strong>de</strong>s<br />

informations et <strong>de</strong>s concertations qui seront faites avec le CRJ et l'ensemble <strong>de</strong>s acteurs <strong>de</strong> la<br />

Région.<br />

Mais dès maintenant, les 12 critères du développement durable sont déclinés dans ce<br />

document et ont pour objectif <strong>de</strong> pouvoir mesurer objectivement la qualité <strong>de</strong> nos politiques<br />

publiques et <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong>s dispositifs dont dispose le <strong>Conseil</strong> Régional, au regard <strong>de</strong>s<br />

exigences du développement durable. Ces critères seront donc déclinés en grilles adaptées à<br />

chacune <strong>de</strong>s situations, adaptées à chacun <strong>de</strong> nos partenaires, <strong>de</strong> l'association à l'entreprise, en<br />

passant par la collectivité territoriale.<br />

Les versions seront donc adaptées afin d'établir, c'est un objectif pour l'année<br />

prochaine, une éco-conditionnalité <strong>de</strong> plus en plus dure, qui nous permettra <strong>de</strong> mettre <strong>de</strong> plus<br />

en plus nos actes en politique en accord avec nos paroles sur le développement durable.<br />

Mais le développement durable, cela suppose aussi une démarche d'exemplarité. Il ne<br />

s'agit pas <strong>de</strong> continuer, durant <strong>de</strong>s années, à dire que les autres doivent être exemplaires à ce<br />

niveau-là, sans l’être soi-même.<br />

Nous avons déjà commencé <strong>de</strong>puis 2004 cette démarche d'exemplarité, que ce soit au<br />

niveau <strong>de</strong> la formation <strong>de</strong> nos collaborateurs au <strong>Conseil</strong> Régional, que ce soit au niveau <strong>de</strong> la<br />

politique d'achat et <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> publique. Nous avons, dès le nouveau Co<strong>de</strong> <strong>de</strong>s marchés<br />

publics <strong>de</strong> 2006, utilisé toutes les possibilités qu'il offrait pour aller dans le sens <strong>de</strong> critères<br />

écologiques et <strong>de</strong> critères d'insertion <strong>de</strong> plus en plus poussés dans l'ensemble <strong>de</strong> nos contrats.<br />

Nous travaillons également sur la mobilité <strong>de</strong>s agents avec un plan <strong>de</strong> déplacement<br />

d'administration.<br />

15


Toutes ces actions, pour l'instant dispersées, vont être regroupées dans une démarche<br />

<strong>de</strong> certification Iso 14000, qui marquera le sérieux et notre volonté d'engagement définitif<br />

dans une démarche <strong>de</strong> management environnemental.<br />

Plus loin encore, il s'agit d'aller vers une culture du résultat et <strong>de</strong> l’évaluation <strong>de</strong>s<br />

politiques publiques et <strong>de</strong> nos dispositifs. Dans un contexte où l'argent public est <strong>de</strong> plus en<br />

plus rare, il s'agit bien entendu d'aller vers l'efficacité <strong>de</strong>s politiques publiques, c'est-à-dire la<br />

réalisation <strong>de</strong>s objectifs que nous nous assignons, mais il s'agit également d'améliorer sans<br />

cesse l'efficience <strong>de</strong> ces politiques publiques, c'est-à-dire l'efficacité qu’elles ont par rapport<br />

au coût qu'elles représentent pour les finances publiques.<br />

C'est un objectif aussi du développement durable qui nous permettra d'intervenir là où<br />

c'est nécessaire. Je crois que nous avons eu tout à l'heure, avec ce dont nous parlions, un bon<br />

exemple <strong>de</strong> l'utilité que peut avoir l'intervention <strong>de</strong> notre niveau <strong>de</strong> collectivité territoriale.<br />

L'Agenda 21 formalise notre objectif politique global <strong>de</strong> développement durable en<br />

chantiers déclinés, qui sont définis plus précisément dans ce document, sur <strong>de</strong>s champs<br />

d'actions pertinents du <strong>Conseil</strong> Régional, en fonction <strong>de</strong> nos compétences, <strong>de</strong> nos capacités<br />

financières et <strong>de</strong> nos capacités d'entraînement <strong>de</strong> partenaires.<br />

Ce document lance la concertation sur ces chantiers dans l'ensemble <strong>de</strong> la région, il<br />

définit par ailleurs les critères du développement durable et la méthodologie <strong>de</strong> leur<br />

utilisation, aussi bien à l'externe avec nos partenaires quand il s'agit d'agir sur les politiques<br />

publiques, qu'à l'interne en ce qui concerne le fonctionnement du <strong>Conseil</strong> Régional comme<br />

institution.<br />

Je crois que dans un contexte où, aujourd'hui, plus personne ne viendrait à nier<br />

l'urgence du développement durable, c'est-à-dire en fait la prégnance du changement<br />

climatique qui est à l'œuvre actuellement, l'importance <strong>de</strong> la disparition <strong>de</strong>s espèces, nous ne<br />

rappellerons jamais assez que nous sommes en train <strong>de</strong> vivre la sixième disparition massive<br />

d'espèces. Quand on regar<strong>de</strong> la planète à l'échelle géologique, quand on voit l'importance <strong>de</strong>s<br />

pollutions diffuses, également à l’échelle <strong>de</strong> la planète, et aussi l'importance <strong>de</strong>s inégalités qui<br />

croissent partout, qui croissent à l’échelle mondiale mais qui croissent aussi dans notre région,<br />

avec sans cesse plus d'exclusions, <strong>de</strong>s nouveaux phénomènes comme celui <strong>de</strong>s travailleurs<br />

pauvres, mais aussi un sentiment <strong>de</strong> relégation tout à fait justifié pour certaines personnes<br />

dans nos villes en <strong>Picardie</strong>, on comprend bien la nécessité du développement durable, et on<br />

comprend bien que désormais, chacun s'accor<strong>de</strong> à dire qu'il faut faire du développement<br />

durable.<br />

C’est un mot qui aujourd'hui peut paraître galvau<strong>de</strong>r, et je m'attends à avoir <strong>de</strong>s<br />

critiques <strong>de</strong> ce genre-là, mais nous avons voulu, avec ce document, lui donner un sens et<br />

signifier notre engagement définitif dans une mise en œuvre effective du développement<br />

durable, pour satisfaire cet objectif politique que nous nous sommes donnés, <strong>de</strong> faire <strong>de</strong> la<br />

région <strong>Picardie</strong> une « écorégion solidaire ».<br />

M. LE PRESIDENT : La parole est à M. CAMINE, Prési<strong>de</strong>nt du <strong>Conseil</strong><br />

Economique et Social Régional.<br />

16


M. CAMINE : Monsieur le Prési<strong>de</strong>nt, mesdames, messieurs les conseillers, j'ai le<br />

plaisir <strong>de</strong> vous présenter le rapport avis du CESR sur le projet d'Agenda 21 du <strong>Conseil</strong><br />

Régional <strong>de</strong> <strong>Picardie</strong>, soumis à concertation, et ce rapport a été adopté à l'unanimité lors <strong>de</strong><br />

notre session <strong>de</strong> mardi <strong>de</strong>rnier.<br />

L'ensemble <strong>de</strong>s membres du CESR soutient la démarche d’Agenda 21 mise en œuvre<br />

par le <strong>Conseil</strong> Régional, qui constitue une démarche citoyenne <strong>de</strong> développement et <strong>de</strong><br />

préparation <strong>de</strong> l'héritage que nous laisserons aux générations futures.<br />

Cet avis fait suite au travail qui a été réalisé par le CESR sur le diagnostic conjoint sur<br />

le SRADDT et l'Agenda 21, que nous avions présenté en date <strong>de</strong>s 13 et 14 mars 2007.<br />

Monsieur le Prési<strong>de</strong>nt, vous nous avez associés à vos travaux dès la phase <strong>de</strong><br />

diagnostic <strong>de</strong> l'Agenda 21 et du SRADDT en septembre 2006, alors que cette saisine ne vous<br />

était pas imposée. Nous avons retrouvé certaines <strong>de</strong> nos préconisations dans le document<br />

soumis à votre Assemblée en mars 2007 et intitulé « Agenda 21 <strong>Picardie</strong>, rapport d'étape ».<br />

En particulier, je souligne la mise en œuvre d'une démarche <strong>de</strong> développement durable<br />

transversale, qui jusqu'alors faisait défaut en <strong>Picardie</strong>.<br />

Concernant le projet d'avis d'Agenda 21 soumis ce jour à l'Assemblée <strong>régional</strong>e, le<br />

CESR avait déjà indiqué en 2007 qu'il était en accord avec les grands objectifs et les quatre<br />

défis qui sont déclinés. Je m'attacherai donc au développement <strong>de</strong> l'Agenda 21 interne, la<br />

région exemplaire, comme vous l'avez soulignée, et aux partenariats à établir à travers<br />

l'agenda externe, la région partenaire, et à la procédure <strong>de</strong> mise en œuvre et d'évaluation <strong>de</strong><br />

l'Agenda 21.<br />

Concernant l'Agenda 21 interne, que vous nommez la région exemplaire, le CESR a<br />

pris note <strong>de</strong>s objectifs du <strong>Conseil</strong> Régional en vue, d'une part, <strong>de</strong> renforcer la coordination et<br />

la transversalité pour la conception et la mise en œuvre <strong>de</strong>s politiques <strong>régional</strong>es, et ensuite,<br />

d’évaluer les politiques afin <strong>de</strong> déterminer si les objectifs poursuivis et les impacts sont<br />

pertinents.<br />

Le CESR prend acte <strong>de</strong> cette volonté exprimée par le <strong>Conseil</strong> Régional d'intégrer le<br />

concept <strong>de</strong> développement durable dans son fonctionnement interne, <strong>de</strong> mettre en place un<br />

système <strong>de</strong> management et <strong>de</strong> suivi.<br />

Le CESR a relevé que le <strong>Conseil</strong> Régional mettra en place une démarche <strong>de</strong> progrès et<br />

<strong>de</strong> responsabilité, tant pour la formation <strong>de</strong>s agents et <strong>de</strong>s élus que pour l'orientation <strong>de</strong> la<br />

comman<strong>de</strong> publique en faveur <strong>de</strong>s produits et services respectueux <strong>de</strong> l'environnement.<br />

Le CESR considère que ces orientations qui nécessitent une pédagogie forte<br />

correspon<strong>de</strong>nt aux objectifs d'un Agenda 21 exemplaire. Il préconise que leur mise en œuvre<br />

résulte d'un travail <strong>de</strong> concertation mené en interne, au sein d'ateliers thématiques spécifiques,<br />

chargé d'appliquer <strong>de</strong> manière pragmatique l'exemplarité qu'entend donner le <strong>Conseil</strong><br />

Régional dans les domaines qui relèvent pleinement <strong>de</strong> sa décision et <strong>de</strong> son action.<br />

Je souhaiterais à cette occasion vous informer que les membres et le cabinet du CESR<br />

se sont déjà engagés dans cette voie.<br />

17


Concernant le <strong>de</strong>uxième volet intitulé « région partenaire », l'Agenda 21 local externe,<br />

le CESR a examiné tant la question <strong>de</strong>s phases préparatoires du document, y compris la<br />

procédure <strong>de</strong> concertation, que les défis et chantiers proposés par le <strong>Conseil</strong> Régional. Le<br />

CESR confirme qu'il partage dans ses gran<strong>de</strong>s lignes le diagnostic réalisé dans ce cadre.<br />

Le <strong>Conseil</strong> Régional <strong>de</strong> <strong>Picardie</strong> a ouvert la phase <strong>de</strong> concertation sur le projet<br />

d'Agenda 21 par la saisine du CESR. Le CESR souhaite que le dispositif <strong>de</strong> cette nouvelle<br />

phase <strong>de</strong> concertation soit le plus large possible et permette une appropriation et une<br />

déclinaison <strong>de</strong> la démarche Agenda 21 dans l'ensemble <strong>de</strong>s territoires.<br />

Il est également important d'assurer une bonne cohérence avec l'ensemble <strong>de</strong>s<br />

dispositifs Agenda 21 infrarégionaux existants et à venir.<br />

En effet, le CESR estime important <strong>de</strong> confronter votre Agenda 21 avec les initiatives<br />

<strong>de</strong>s autres collectivités, et en particulier celles <strong>de</strong>s villes, <strong>de</strong>s intercommunalités, <strong>de</strong>s<br />

départements, mais également avec celles <strong>de</strong> l'Etat.<br />

Et, dans la perspective d'une déclinaison territoriale <strong>de</strong> son Agenda 21, il paraît<br />

logique que le <strong>Conseil</strong> Régional s'appuie sur les pays <strong>de</strong> <strong>Picardie</strong>. D'une part, ces pays<br />

constituent aujourd'hui le socle <strong>de</strong> la politique territoriale <strong>régional</strong>e, et d'autre part, la<br />

démarche pays s'inscrit pleinement dans la logique d'Agenda 21, à travers <strong>de</strong>ux dispositions<br />

issues <strong>de</strong> la loi <strong>de</strong> 1999 : d'une part, la charte <strong>de</strong> développement durable qui exprime le projet<br />

<strong>de</strong> territoire, et d’autre part, la mise en place d'un conseil <strong>de</strong> développement.<br />

En juin <strong>de</strong>rnier, le <strong>Conseil</strong> Régional a organisé une rencontre réunissant l'ensemble<br />

<strong>de</strong>s pays <strong>de</strong> <strong>Picardie</strong>. Le CESR espère une nouvelle rencontre dont l'objet serait <strong>de</strong> présenter<br />

l'Agenda 21 <strong>régional</strong> aux pays <strong>de</strong> <strong>Picardie</strong> et <strong>de</strong> les impliquer dans cette démarche. Cette<br />

rencontre permettrait d'intégrer les pays au processus <strong>de</strong> concertation, mais aussi <strong>de</strong> les inciter<br />

à mettre en place <strong>de</strong>s agendas 21 locaux, à l'échelle <strong>de</strong> leur territoire.<br />

Le CESR considère que pour ces territoires encore jeunes, un agenda 21 local<br />

constituerait un document fondateur, résultat d'une démarche volontariste.<br />

Par ailleurs, le CESR estime que les conseils <strong>de</strong> développement, auxquels il est très<br />

attaché, <strong>de</strong>vraient intégrer cette démarche agenda 21 <strong>régional</strong>, afin qu'ils puissent être force <strong>de</strong><br />

propositions et démultiplier les effets <strong>de</strong> l'agenda 21 <strong>régional</strong> auprès <strong>de</strong>s pays.<br />

Enfin, concernant le public, le CESR rappelle que les prochaines concertations sous<br />

forme <strong>de</strong> conférences citoyennes sont prévues pour fixer et partager les objectifs. Ces<br />

<strong>de</strong>rnières auront à i<strong>de</strong>ntifier clairement les problèmes et les solutions concrètes à atteindre, à<br />

long et à court termes. Le CESR souhaite que soit porté à sa connaissance le résultat <strong>de</strong> ces<br />

conférences citoyennes.<br />

Concernant maintenant les 5 chantiers retenus par le <strong>Conseil</strong> Régional, le CESR a<br />

souhaité réaliser un certain nombre d'apports et <strong>de</strong> préconisations pour l'avenir.<br />

18


Votre Assemblée pourra donc s'en saisir dès lors qu'elle franchira l'étape <strong>de</strong> mise en<br />

œuvre <strong>de</strong> l'Agenda 21 par une déclinaison en plan d'actions. Mais je souhaiterais, monsieur le<br />

Prési<strong>de</strong>nt, mettre l'accent sur <strong>de</strong>ux secteurs dont le CESR estime qu'ils <strong>de</strong>vraient être<br />

davantage valorisés en <strong>Picardie</strong> : il s'agit, et je ne vous surprendrai pas puisque vous<br />

connaissez les positions du CESR, <strong>de</strong> l'agriculture et <strong>de</strong> la santé.<br />

Compte tenu <strong>de</strong> la place <strong>de</strong> l'agriculture en <strong>Picardie</strong>, le CESR estime que ce volet<br />

agricole doit être mis en valeur au sein <strong>de</strong>s actions découlant du futur agenda 21 <strong>régional</strong>. Je<br />

vous rappelle que nous nous sommes prononcés à plusieurs reprises pour une ai<strong>de</strong><br />

significative du <strong>Conseil</strong> Régional pour favoriser l'installation <strong>de</strong>s exploitants qui veulent<br />

produire bio, sans autre critère retenu que celui environnemental.<br />

Mais aussi, nous rappelons l'importance du pôle <strong>de</strong> compétitivité à vocation mondiale,<br />

Industries et Agro ressources, qui intervient en tant que promoteur du développement durable,<br />

notamment en favorisant l'émergence <strong>de</strong> nouveaux marchés pour <strong>de</strong>s produits bio sourcés,<br />

c'est-à-dire incorporant <strong>de</strong>s matières premières d'origine renouvelable.<br />

Le prolongement <strong>de</strong>s actions d'IAR concerne les différentes dimensions sociétales<br />

(nouvelles formations, produits à empreinte écologique réduite, éco-conception…), mais aussi<br />

la chimie verte du végétal qui s'inscrit dans cette dimension.<br />

Les acteurs <strong>de</strong> la recherche et du développement en <strong>Picardie</strong> qui sont en train <strong>de</strong> se<br />

structurer autour <strong>de</strong> cette thématique vont renforcer la position <strong>de</strong> la région et, <strong>de</strong> ce fait, cette<br />

structuration doit être encouragée et accompagnée.<br />

Pour ce qui est <strong>de</strong> la santé, l'Agenda 21 adopté au sommet <strong>de</strong> Rio en juin 1992 énonce<br />

dans sa section 1, consacrée aux dimensions sociales et économiques, une intervention<br />

nécessaire en matière <strong>de</strong> lutte contre la pauvreté, <strong>de</strong> modification <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />

consommation, mais aussi <strong>de</strong> protection et <strong>de</strong> promotion <strong>de</strong> la santé.<br />

Pour le CESR, la santé pourrait constituer un chantier à part entière <strong>de</strong> l'Agenda 21.<br />

Doivent être encouragés les éléments qui ai<strong>de</strong>nt à préserver la santé, mais aussi<br />

dénoncés pour être combattus, ceux qui provoquent la maladie et parfois entraînent la mort. Il<br />

y a bien sûr les facteurs sociologiques et ceux liés à l'environnement immédiat, comme le<br />

logement, le travail, l’information, la formation, la recherche, l'enseignement, la culture, etc.<br />

La santé, l'équilibre et le bien-être <strong>de</strong>s Picards sont <strong>de</strong>s facteurs fondamentaux <strong>de</strong><br />

réussite. Que serait une région qui produit sans se préoccuper <strong>de</strong> l'être humain et <strong>de</strong> sa survie<br />

et <strong>de</strong>s générations futures ?<br />

Ces <strong>de</strong>ux apports vous étant délivrés, monsieur le Prési<strong>de</strong>nt, je vais poursuivre mon<br />

propos sur le sujet <strong>de</strong> l'application du développement durable aux investissements et aux<br />

financements en <strong>Picardie</strong>.<br />

La « région partenaire » a arrêté une liste <strong>de</strong> 12 critères, « socle commun sur les<br />

exigences retenues par la Région en matière <strong>de</strong> développement durable ». Ces critères sont<br />

accompagnés d'une grille d'appréciation qui, dans un premier temps, doit permettre aux<br />

porteurs <strong>de</strong> projets <strong>de</strong> mieux appréhen<strong>de</strong>r les attentes <strong>de</strong> la Région, <strong>de</strong> répondre aux objectifs<br />

arrêtés par celle-ci, mais aussi <strong>de</strong> les ai<strong>de</strong>r à mieux intégrer la notion <strong>de</strong> développement<br />

durable.<br />

19


Cette charte 2008 doit permettre par la suite <strong>de</strong> passer à une phase ou l'écoconditionnalité<br />

serait <strong>de</strong> plus en plus stricte et <strong>de</strong>viendrait déterminante dans l'instruction <strong>de</strong>s<br />

dossiers.<br />

Le CESR insiste sur l'importance du travail <strong>de</strong> communication qu'il convient d'opérer<br />

autour <strong>de</strong> la méthodologie retenue par le <strong>Conseil</strong> Régional. Il s’agit d'informer correctement<br />

les personnes amenées à remplir un dossier et <strong>de</strong> montrer que les critères ainsi établis ne sont<br />

pas <strong>de</strong>s obstacles supplémentaires à l'obtention <strong>de</strong>s crédits régionaux.<br />

Egalement, le renouvellement <strong>de</strong>s programmations FRAPP -Fonds Régionaux d'Appui<br />

aux Pays <strong>de</strong> <strong>Picardie</strong>- aura lieu en 2008 et le <strong>Conseil</strong> Régional peut saisir cette opportunité<br />

pour articuler l'Agenda 21 et la politique territoriale <strong>régional</strong>e, en particulier, nous vous<br />

invitons à revoir la programmation du FRAPP en fonction <strong>de</strong>s 12 critères <strong>de</strong> développement<br />

durable i<strong>de</strong>ntifiés dans le cadre <strong>de</strong> l'Agenda 21.<br />

J’achèverai mon propos avec la gouvernance et l'évaluation <strong>de</strong> l'Agenda 21 interne et<br />

externe.<br />

La gouvernance <strong>de</strong> pilotage et l'évaluation constituent le cœur du dispositif. Le CESR<br />

considère que ces <strong>de</strong>ux éléments essentiels <strong>de</strong>vraient être bien détaillés par le <strong>Conseil</strong><br />

Régional. Nous préconisons la mise en place d'un comité d'orientation qui constituerait un<br />

lieu d'impulsion et <strong>de</strong> suivi <strong>de</strong> l'Agenda 21 dans sa globalité.<br />

Ce comité aurait notamment pour mission <strong>de</strong> suivre les objectifs définis, <strong>de</strong> proposer<br />

les différents ajustements et adaptations rendus nécessaires au fur et à mesure <strong>de</strong> la montée en<br />

puissance <strong>de</strong> cette démarche.<br />

Il pourrait également constituer un lieu d'alerte quant aux difficultés qui pourraient<br />

être rencontrées dans la phase <strong>de</strong> mise en œuvre <strong>de</strong> l'Agenda 21.<br />

Le CESR préconise aussi la mise en place d'une mission Agenda 21 qui aurait en<br />

charge le suivi technique, en lien avec le comité d'orientation. Cette mission pourrait inclure<br />

une mission d'évaluation et d'appui sur le développement durable prévu au projet <strong>régional</strong>.<br />

La définition d'une métho<strong>de</strong> d'évaluation apparaît aussi clairement déterminante. Elle<br />

suppose la mise en place d'indicateurs spécifiques qui peuvent être <strong>de</strong>s indicateurs <strong>de</strong><br />

développement durable.<br />

Le CESR insiste sur la nécessité <strong>de</strong> définir et/ou <strong>de</strong> créer rapi<strong>de</strong>ment ces indicateurs,<br />

qui pourraient ensuite être mutualisés à l'ensemble <strong>de</strong>s partenaires qui s'engageraient dans une<br />

démarche d'agenda 21 local.<br />

En conclusion, le CESR, après avoir largement débattu et souvent avec passion <strong>de</strong><br />

l'ensemble du projet d'agenda 21 <strong>régional</strong>, est favorable à l'application <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier.<br />

Le CESR sera attentif à la suite <strong>de</strong> la démarche menant à l'élaboration d'un programme<br />

d'actions qui exprimera pleinement la stratégie <strong>de</strong> développement durable dans sa dimension<br />

opérationnelle. Et, monsieur le Prési<strong>de</strong>nt, soyez sûr que le CESR est prêt à vous accompagner<br />

dans cette démarche.<br />

20


M. LE PRESIDENT : Je vous remercie.<br />

La parole vous sera donnée, je n'ai pas prévu <strong>de</strong> parole spécifique par groupe. Je<br />

considère que sur ce sujet, M. CARON vous présente aujourd'hui un rapport d'étape,<br />

extrêmement élaboré mais c’est un rapport d'étape. Le rapport définitif sera déposé sur ce<br />

bureau dans environ une année, et là, tous les conseillers régionaux qui souhaitent le faire<br />

pourront prendre la parole.<br />

Qui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> la parole ? Madame CLAUX…<br />

MME CLAUX : La démarche <strong>de</strong> l'Agenda 21 repose sur le concept <strong>de</strong><br />

développement durable. Je cite : « Le développement durable est un développement qui<br />

satisfait les besoins <strong>de</strong> la génération actuelle sans priver les générations futures <strong>de</strong> la<br />

possibilité <strong>de</strong> satisfaire leurs propres besoins. »<br />

Ce concept a mis l'accent sur le fait que l'appauvrissement <strong>de</strong> la majorité <strong>de</strong> la<br />

population est une <strong>de</strong>s raisons principales <strong>de</strong>s problèmes environnementaux à l’échelle <strong>de</strong> la<br />

planète.<br />

Ce concept permet <strong>de</strong> mettre le doigt sur la contradiction explosive <strong>de</strong> notre temps.<br />

Jamais l'humanité n'avait disposé d'autant <strong>de</strong> moyens matériels, <strong>de</strong> technologies, <strong>de</strong> savoir, <strong>de</strong><br />

culture, jamais les progrès <strong>de</strong> la productivité du travail n'avaient été aussi gigantesques, mais<br />

jamais les inégalités sociales du développement humain ne s'étaient autant approfondies, au<br />

point que la majorité <strong>de</strong> la population humaine s'appauvrit.<br />

Donc, jamais les conséquences environnementales <strong>de</strong> l'activité humaine n’ont été aussi<br />

problématiques qu'à notre époque.<br />

Concernant la Région <strong>Picardie</strong>, nous ne pouvons que partager les soucis <strong>de</strong> mise en<br />

œuvre, au travers <strong>de</strong>s politiques <strong>de</strong> la collectivité, <strong>de</strong>s recommandations et principes du<br />

développement durable, à court et long termes.<br />

On ne peut que partager le souci <strong>de</strong> préserver la planète et également, les priorités qui<br />

en découlent : l'emploi, l'éducation, la formation, la recherche, la culture, la lutte contre les<br />

exclusions, un territoire solidaire, attractif, un environnement <strong>de</strong> qualité. Toutes ces<br />

préoccupations sont au cœur <strong>de</strong> nos politiques et déclinées sous l'angle du développement<br />

durable.<br />

Notre groupe considère que la Région peut déjà mettre à son actif un bilan non<br />

négligeable, comme le fait le préambule du projet soumis à la concertation, il convient<br />

évi<strong>de</strong>mment <strong>de</strong> poursuivre. Nous partageons l’approche globale <strong>de</strong> l'aménagement du<br />

territoire, respectant les principes <strong>de</strong> développement durable, favorisant la mixité sociale,<br />

préservant le cadre <strong>de</strong> vie, les ressources naturelles, luttant contre l'étalement urbain et<br />

limitant les déplacements.<br />

Nous soutenons les mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> transports durables. Concernant le transport ferroviaire,<br />

et comme le souligne avec justesse l’avis du CESR, la démarche <strong>de</strong> développement durable<br />

est largement engagée pour les voyageurs, sous l'impulsion <strong>de</strong>s régions et en particulier <strong>de</strong> la<br />

nôtre, avec les TER. Mais le bilan est tout autre pour les marchandises, alors qu'il est<br />

impératif <strong>de</strong> développer <strong>de</strong>s alternatives sérieuses au fret routier.<br />

21


Notre collègue Daniel BEURDELEY, en visitant l'an <strong>de</strong>rnier Port 2000 au Havre, a pu<br />

constater que les 9/10 èmes <strong>de</strong>s marchandises transitaient encore par la route, le rail et la Seine<br />

étant délaissés.<br />

L'axe ferroviaire Le Havre-Rouen-Amiens-Laon-Reims est bien indispensable, mais<br />

où est le financement, après les gran<strong>de</strong>s annonces du Grenelle <strong>de</strong> l'environnement ? Où en est<br />

le fret SNCF, qui subit à nouveau <strong>de</strong>s coupes sombres et les fermetures <strong>de</strong> sites ? L'exemple<br />

est proche <strong>de</strong> nous, avec l'entretien <strong>de</strong>s wagons à Longueau, qui coûte 140 emplois et qui<br />

s'arrête prochainement.<br />

Voilà concrètement l'illustration <strong>de</strong> tout le chemin qui reste à parcourir.<br />

Nous réaffirmons que le maintien et le développement <strong>de</strong>s services publics sur tout le<br />

territoire sont essentiels pour éviter la désertification <strong>de</strong>s campagnes, ainsi qu'une offre <strong>de</strong><br />

logements suffisante et <strong>de</strong> qualité.<br />

L'équilibre entre le lieu habitat/travail, habitat/formation, a besoin d'être recherché<br />

pour améliorer la qualité <strong>de</strong> la vie et réduire les nuisances.<br />

Sur le plan <strong>de</strong> la formation, l'élévation du niveau <strong>de</strong> qualification, la lutte contre<br />

l'exclusion et contre l'illettrisme restent <strong>de</strong>s actions essentielles pour réduire les inégalités.<br />

Sur le plan économique, l'économie <strong>de</strong> ressources naturelles, la recherche et<br />

l'innovation et la recherche <strong>de</strong> l'intérêt général doivent prévaloir. L'engagement <strong>de</strong> tous les<br />

acteurs est nécessaire.<br />

Rapi<strong>de</strong>ment, <strong>de</strong>s actions partagées dans les domaines sociaux et environnementaux<br />

peuvent se mettre en œuvre au travers <strong>de</strong>s contrats d'objectifs et <strong>de</strong> moyens et <strong>de</strong> la charte <strong>de</strong><br />

progrès que nous souhaitons voir contractualiser avec les entreprises sollicitant <strong>de</strong>s ai<strong>de</strong>s.<br />

Nous partageons également l'idée <strong>de</strong> faire <strong>de</strong> la région, une région exemplaire dans ses<br />

pratiques, au travers <strong>de</strong> la sensibilisation <strong>de</strong> ses élus et du personnel sur le développement<br />

durable, <strong>de</strong> la lutte contre les discriminations, du plan <strong>de</strong> formation, <strong>de</strong> la gestion<br />

prévisionnelle <strong>de</strong>s emplois, du plan d'égalité hommes/femmes, du développement <strong>de</strong>s<br />

instances paritaires, <strong>de</strong>s économies d'énergie dans les locaux et les lycées, <strong>de</strong>s achats<br />

responsables, <strong>de</strong> la lutte contre les gâchis et du suivi et <strong>de</strong> l'évaluation <strong>de</strong>s politiques.<br />

Pour avancer, il est nécessaire d'informer et <strong>de</strong> débattre avec nos concitoyens, <strong>de</strong> se<br />

concerter avec tous les acteurs concernés du territoire, afin d'établir un diagnostic partagé et<br />

d'avancer <strong>de</strong>s solutions pour l'environnement et les hommes.<br />

M. LE PRESIDENT : Monsieur TOURNAY a la parole.<br />

M. TOURNAY : Attentifs aux problèmes environnementaux et sociaux, nous ne<br />

pouvons que féliciter les auteurs pour la qualité <strong>de</strong> ce travail et la liste <strong>de</strong>s ambitions et projets<br />

proposés. Mais n'est-ce justement pas là le problème ?<br />

La vision est belle, la liste est longue : « répondre aux évolutions sociales, aux<br />

mutations mondiales, aux enjeux environnementaux… ». Qui s'opposerait ?<br />

22


Cinq chantiers sont mis en œuvre. Si l’on regar<strong>de</strong> <strong>de</strong> plus près, qu'en est-il ? Là aussi,<br />

on retrouve la même liste <strong>de</strong> thèmes auxquels personne ne s'opposerait.<br />

Une fois <strong>de</strong> plus, <strong>de</strong>s vœux, <strong>de</strong>s souhaits, mais la réalité <strong>de</strong> l'action sera confiée à<br />

d'autres acteurs qui n’ont pas les mêmes objectifs, a priori, que le <strong>Conseil</strong> Régional :<br />

Chambres <strong>de</strong> commerce, Départements, Communes…<br />

Où sera la cohérence dans les faits ?<br />

Une grille d'évaluation ? Soit, mais n'est-ce pas plutôt un carcan ? Une limite imposée<br />

à nos propres choix ?<br />

Que faire quand il y aura contradiction entre critères ? Quelle est la validité juridique<br />

<strong>de</strong> cette grille ? Bref, au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> l'utilité espérée, ne risque-t-on pas <strong>de</strong> museler l’initiative, <strong>de</strong><br />

stériliser et <strong>de</strong> trop formater les choix ?<br />

Surtout, élaborer une stratégie, c'est faire <strong>de</strong>s choix. Ici, le cadre est proposé mais les<br />

choix ne sont pas faits ou trop vagues.<br />

choix.<br />

Nous avons pris <strong>de</strong>s engagements <strong>de</strong>vant nos électeurs : ceux-ci gui<strong>de</strong>ront nos propres<br />

Nous souhaitons que la Région s'engage clairement sur quelques gran<strong>de</strong>s mesures<br />

conformes à l'Agenda 21 auquel je le rappelle, nous adhérons pour l'essentiel.<br />

Assez parlé, assez réfléchi, agissons pour ancrer cette région à gauche, conformément<br />

aux promesses :<br />

- Des chantiers, peut-être, mais surtout, initier une mobilisation pour l'habitat social,<br />

une filière bâtiment avec <strong>de</strong>s objectifs d'emploi, <strong>de</strong>s formations clairement définies.<br />

- C'est vrai que le développement durable est une chance pour l'écologie : mais quels<br />

produits, quels marchés ?<br />

faire ?<br />

- Protection et promotion <strong>de</strong>s services publics : hôpitaux, transport, qu'allons nous<br />

Il nous faut également répondre à <strong>de</strong>s questions précises :<br />

- Les multinationales et les délégations <strong>de</strong> services publics (déchetteries), subventions<br />

ou non ?<br />

- Le troisième aéroport : non conforme au développement durable ? L'aéroport <strong>de</strong><br />

Beauvais ?<br />

- L'agriculture : qu'en est-il <strong>de</strong> la réalité <strong>de</strong> la pollution <strong>de</strong>s nappes phréatiques, <strong>de</strong>s<br />

subventions ?<br />

- Nos usines : quel rôle pour la DRIRE, quelle perception aurait-elle <strong>de</strong> cette grille ?<br />

Quand il faudra choisir : pollution ou emploi ? Répondons clairement : que ferons-nous ?<br />

23


- Pourquoi ne pas mettre en avant quelques critères essentiels <strong>de</strong> cette grille :<br />

contribution (d'ailleurs ce mot est faible) au maintien ou à la création d'emploi… notamment.<br />

Enfin, et surtout, nous sommes particulièrement sensibles au constat suivant : est-ce<br />

que l'Agenda 21 s'arrête aux portes <strong>de</strong>s entreprises ? Tout est dit sur le rôle du citoyen, mais le<br />

salarié ne semble pas faire partie <strong>de</strong> ceux-ci !<br />

C'est au cœur même <strong>de</strong> l'entreprise que nous souhaitons promouvoir l'Agenda 21 :<br />

« organiser la gouvernance ». Oui, mais avec les salariés.<br />

Imposer <strong>de</strong> nouveaux droits pour protéger contre la capitalisme prédateur :<br />

information continue, consultation, pour une démocratie participative, non seulement <strong>de</strong>s<br />

citoyens mais <strong>de</strong>s salariés.<br />

C'est ainsi que nous mobiliserons nos entreprises, que nous protégerons l'emploi, lui<br />

aussi durable, que nous améliorerons la qualité <strong>de</strong>s services publics.<br />

L'Agenda 21, d'accord, mais faisons au moins quelques choix clairs et à gauche.<br />

M. LE PRESIDENT : Merci. Monsieur SAINT-AUBIN a la parole.<br />

M. SAINT-AUBIN : Monsieur le Prési<strong>de</strong>nt, monsieur le Prési<strong>de</strong>nt du CESR, mes<br />

chers collègues, en préambule, je souhaiterais que nous soient communiqués les résultats <strong>de</strong> la<br />

première enquête auprès <strong>de</strong> la population concernant le développement durable.<br />

Monsieur CARON en a beaucoup parlé lors <strong>de</strong> la présentation <strong>de</strong> l'Agenda 21 en<br />

commission, mais nous, élus, n'avons aucunes données au sujet <strong>de</strong> cette enquête ; il semble<br />

d'ailleurs qu'il en soit <strong>de</strong> même pour le CESR qui soulève lui aussi cette question au sein <strong>de</strong><br />

son avis.<br />

Nous aimerions également avoir connaissance du planning financier.<br />

Au sens strict du terme, l'Agenda 21 correspond au plan <strong>de</strong> développement durable<br />

mis en place par les collectivités territoriales. En réalité, d'autres secteurs se sont appropriés le<br />

terme Agenda 21 pour qualifier leurs projets <strong>de</strong> développement durable, tels certains<br />

établissements publics ou entreprises.<br />

Un tel projet doit être imaginé avec la plus large participation <strong>de</strong> la population et <strong>de</strong>s<br />

acteurs -associations, entreprises, administrations, chambres consulaires- qui doivent<br />

s'impliquer dans cette démarche.<br />

Il nous appartient en tant qu'élus, dans nos décisions politiques, <strong>de</strong> mettre en œuvre et<br />

d'impulser cette démarche nouvelle. Il ne s'agit pas d'appliquer une doctrine politique, mais <strong>de</strong><br />

faire <strong>de</strong> la prospective à chaque prise <strong>de</strong> décision et d'imaginer l'avenir.<br />

C'est en définitive une nouvelle façon <strong>de</strong> penser le mon<strong>de</strong> et <strong>de</strong> gérer un pays, une<br />

région, une ville, une entreprise.<br />

24


Notre collectivité doit s'engager plus particulièrement à soutenir la recherche et le<br />

développement, à stimuler la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> en produits et services écologiques -c'est notamment le<br />

rôle <strong>de</strong>s incitations fiscales à une autre échelle- et enfin à faire baisser les prix <strong>de</strong>s produits<br />

propres par rapport aux produits qui le sont moins.<br />

Mais avant toute autre chose, nous <strong>de</strong>vons nous engager dans la dématérialisation <strong>de</strong>s<br />

documents. Pourquoi ne pas envisager, pour les élus qui le souhaitent, <strong>de</strong> leur faire parvenir<br />

les rapports <strong>de</strong>s sessions et commissions permanentes par voie informatique, ou en utilisant<br />

un cd-rom, comme c'est parfois le cas ?<br />

A ce sujet, je constate que nos remarques n'ont pas été vaines lors <strong>de</strong> la commission 2<br />

élargie, car hier, les services nous proposaient cette possibilité : la région exemplaire est déjà<br />

en marche !<br />

Toutefois, quelques interrogations subsistent, et notamment au niveau <strong>de</strong> la<br />

convergence <strong>de</strong>s projets. Vous n'êtes pas sans savoir que le développement durable est<br />

maintenant au cœur <strong>de</strong>s politiques que mènent les autres collectivités.<br />

Comment allez-vous organiser cette convergence d'intérêts ? Quelle va être la position<br />

<strong>de</strong> la Région fasse aux autres collectivités, face à l'Etat et à l'Europe ?<br />

Le CESR, dans sa gran<strong>de</strong> sagesse, nous rappelle qu'il est indispensable <strong>de</strong> trouver une<br />

juste articulation et d'harmoniser les différentes démarches. Il ajoute, et je le cite toujours<br />

qu'« un Agenda 21 ne doit pas constituer une mise sous tutelle <strong>de</strong>s autres projets locaux. », ce<br />

qui nous porte à nous interroger sur la notion <strong>de</strong> gouvernance qui traverse le document que<br />

vous nous proposez.<br />

Nous espérons que ce que vous enten<strong>de</strong>z par gouvernance est bien un système qui<br />

articule et associe <strong>de</strong>s institutions politiques, <strong>de</strong>s acteurs sociaux, <strong>de</strong>s organisations privées,<br />

dans <strong>de</strong>s processus d'élaboration et <strong>de</strong> mise en œuvre <strong>de</strong> choix collectifs, capables <strong>de</strong><br />

provoquer une adhésion active <strong>de</strong>s citoyens, et que vous ne confon<strong>de</strong>z pas gouvernance et<br />

ingérence, monsieur le Prési<strong>de</strong>nt.<br />

Bien que très intéressant, le document que vous nous proposez n'est pas abordable<br />

pour le grand public. Nous espérons vraiment que vous ferez preuve <strong>de</strong> pédagogie pour<br />

expliquer à nos concitoyens ce qu'est le développement durable et pourquoi il est nécessaire<br />

<strong>de</strong> faire évoluer nos pratiques et comportements, sans pour autant les effrayer, et cela bien<br />

avant la fin <strong>de</strong> votre mandat.<br />

L'Agenda 21 local est un outil <strong>de</strong> transcription dans la réalité du développement<br />

durable. Si au final il s'agit d'un plan d'actions programmées, la métho<strong>de</strong> d'élaboration est<br />

aussi importante que le résultat final, car en réalité les <strong>de</strong>ux sont interdépendants.<br />

C'est pourquoi nous vous proposons <strong>de</strong> prendre exemple sur la Région Ile-<strong>de</strong>-France<br />

pour utiliser <strong>de</strong>s indicateurs <strong>de</strong> développement durable propres à la <strong>Picardie</strong>, plutôt que notre<br />

bon vieux PIB qui pour le coup semble un peu désuet. Et, toujours au sujet <strong>de</strong> la<br />

méthodologie et <strong>de</strong>s indicateurs, nous vous engageons à suivre les préconisations du CESR<br />

qui propose d'utiliser les indicateurs <strong>de</strong> développement durable d'Eurostat.<br />

25


En résumé, l'ambition d'un tel programme nécessite la mobilisation <strong>de</strong> tous, il s'agit<br />

d'une démarche pérenne. Un Agenda 21 doit constamment évoluer pour améliorer son<br />

efficacité, d'où l'utilité d'une évaluation continue <strong>de</strong>s actions mises en place. C'est pourquoi<br />

nous <strong>de</strong>vrions considérer le rapport qui nous est présenté aujourd'hui comme un nouveau<br />

rapport d'étape et, a priori, nous ne somme pas les seuls à envisager les choses sous cet angle,<br />

puisque le CESR indique que le projet <strong>de</strong> charte 2008 ne constitue que les prémisses du futur<br />

Agenda 21 <strong>régional</strong>, qui doit se mettre progressivement en place et dont le véritable moteur<br />

reste la concertation.<br />

Monsieur le Prési<strong>de</strong>nt, le groupe Aimer la <strong>Picardie</strong> votera votre proposition ; c'est à<br />

nous, élus, qu'il incombe <strong>de</strong> permettre la transformation <strong>de</strong> la société et par là même,<br />

l’évolution <strong>de</strong> notre comportement.<br />

Parce que le défi qui s'offre à nous est aussi une véritable chance, il est temps <strong>de</strong><br />

proposer aux Picar<strong>de</strong>s et aux Picards un modèle plus sobre, un modèle du mieux vivre.<br />

Merci.<br />

M. LE PRESIDENT : Monsieur BELLIERE a la parole.<br />

M. BELLIERE : Monsieur le Prési<strong>de</strong>nt, monsieur le Prési<strong>de</strong>nt du CESR, avec les<br />

pays, la Région dispose du meilleur relais d'échanges pour décliner le volet externe <strong>de</strong><br />

l'Agenda 21, partant du principe, incontestable en ce domaine, que l'exemple vient d'en haut.<br />

Mais si l'exemple vient d'en haut, c'est bien <strong>de</strong>s niveaux les plus élémentaires que<br />

dépendra ou non la réussite <strong>de</strong>s démarches, mesures ou applications proposées et retenues.<br />

Il y a nécessité d'affirmer notre volonté d'échanges avec les pays. Il y a également<br />

nécessité absolue d’utiliser un langage commun et simple pour permettre une communication<br />

et surtout un échange entre tous les échelons, <strong>de</strong> la région au citoyen, en passant par les autres<br />

collectivités également engagées dans l'élaboration d'Agenda 21.<br />

Deux volets doivent composer un Agenda 21 : le volet interne et le volets externe. Ils<br />

sont ici rebaptisés Région exemplaire et Région partenaire. On peut se poser la question <strong>de</strong><br />

savoir si cela ajoute à la compréhension.<br />

S'ajoute un troisième volet : la stratégie <strong>régional</strong>e <strong>de</strong> développement durable, avec<br />

4 défis et 26 objectifs. Il est donc impératif <strong>de</strong> bien comprendre ces objectifs qui <strong>de</strong>viendront<br />

les médias pour sensibiliser et faire comprendre la finalité, mais aussi les axes <strong>de</strong> cette<br />

démarche.<br />

De façon pratique, les 10 points permettant <strong>de</strong> qualifier un Agenda 21 vont du très<br />

concret, je pense aux effets du changement climatique, compréhensibles pour chacun d'entre<br />

nous, à l'épanouissement <strong>de</strong> l'être humain ou la transversalité <strong>de</strong>s approches qui sont <strong>de</strong><br />

nature à en décourager plus d’un, car nous entrons dans <strong>de</strong>s domaines conceptuels ou<br />

philosophiques.<br />

Con<strong>de</strong>nser le volet <strong>de</strong> la stratégie pour n’en retenir que l’essentiel et donner envie<br />

qu'on le lise me paraît le premier travail nécessaire pour que le citoyen ou l’élu lambda, dont<br />

je fais partie, ait envie <strong>de</strong> comprendre et <strong>de</strong> relayer cette démarche.<br />

26


Il y a donc un passage <strong>de</strong> l'intention à la réalisation qui va être bien difficile si l’on ne<br />

veut pas laisser <strong>de</strong> côté beaucoup <strong>de</strong> bonnes volontés ou simplement décourager <strong>de</strong>s acteurs<br />

<strong>de</strong> terrain qui privilégient souvent l’action, le concret et l’efficacité.<br />

En limitant le nombre <strong>de</strong> chantiers pour la mise en œuvre opérationnelle du<br />

développement durable en <strong>Picardie</strong>, le <strong>Conseil</strong> Régional permet certainement d'éviter un<br />

premier écueil. Vous savez qu'un sommet bas paraît toujours plus facile à atteindre qu'un<br />

sommet haut, mais cette première escala<strong>de</strong> donne souvent le goût <strong>de</strong> continuer.<br />

Voyons les 5 chantiers du volet externe :<br />

Energie-climat, urbanisme et bâtiments durables sont <strong>de</strong>s domaines très concrets.<br />

Très concrets également, ces trois autres axes : université et innovation, réseaux et<br />

échanges, et enfin participer au développement durable <strong>de</strong> l'agriculture picar<strong>de</strong>, bien en<br />

phase avec les pôles <strong>de</strong> compétitivité.<br />

On peut regretter que le Canal Seine Nord, les Agros-ressources et l'aéroport soient si<br />

peu abordés, ne serait-ce que dans <strong>de</strong>s pistes <strong>de</strong> réflexion, mais sans doute faut-il éviter un<br />

débat à l'issue incertaine, entre les différentes composantes <strong>de</strong> votre majorité.<br />

Nous restons en attente <strong>de</strong> savoir quels seront les moyens financiers qui seront<br />

mobilisés, mais il est vrai que nous n'en sommes –hélas, serait-on tenté <strong>de</strong> dire- qu'aux<br />

prémices, alors que les DOB annoncent cet agenda <strong>de</strong>puis 2005.<br />

Le cadre méthodologique s’articule autour <strong>de</strong> 12 critères à cibler pour le<br />

développement durable en <strong>Picardie</strong> : 12 critères reposant sur 4 piliers, avec <strong>de</strong>s grilles<br />

d’évaluation à trois niveaux : la mission d’évaluation et d’appui, joliment baptisée EVEA,<br />

aura intérêt à faire simple si elle veut être audible. Il en va <strong>de</strong> l'avenir <strong>de</strong> cet Agenda 21 et <strong>de</strong><br />

sa compréhension par les partenaires qui <strong>de</strong>vront s'engager dans cette même démarche.<br />

La région doit être le gui<strong>de</strong>, chacun ici en est convaincu. La majorité <strong>de</strong>s autres<br />

collectivités ou partenaires est en attente <strong>de</strong> notre expérimentation et <strong>de</strong> notre expertise future.<br />

Si vraiment nous voulons réinventer la <strong>Picardie</strong>, faisons simple et compréhensible, car si les<br />

agendas 21 ont actuellement beaucoup <strong>de</strong> mal à se mettre en place, c'est en partie parce que<br />

personne n'y comprend rien, trouve la démarche très paperassière, dispendieuse en temps, et<br />

n'en mesure pas l'utilité.<br />

La notion même <strong>de</strong> développement durable est confuse pour nombre d'entre nous, et<br />

les publicitaires, en la mettant à toutes les sauces, n'en améliorent pas forcément non plus la<br />

compréhension.<br />

Alors à défaut <strong>de</strong> réinventer la <strong>Picardie</strong>, inventons donc cet outil pratique et une<br />

communication simple et claire sur ce sujet. Pensez-vous que nous pourrions utilement<br />

conditionner <strong>de</strong>s ai<strong>de</strong>s au respect <strong>de</strong> critères complexes et administrativement lourds à gérer ?<br />

Rattrapons également le temps perdu, car je doute qu'à ce jour nous trouvions<br />

beaucoup <strong>de</strong> Picards, beaucoup d’élus concernés par ce projet, or nous <strong>de</strong>vons aujourd'hui<br />

entrer dans la co-organisation.<br />

27


M. LE PRESIDENT : Merci. Madame KUMM a la parole.<br />

MME KUMM : Monsieur le Prési<strong>de</strong>nt, monsieur le Prési<strong>de</strong>nt du CESR, mes chers<br />

collègues, j'entends ici et là qu'en réalisant son Agenda 21, notre Région cé<strong>de</strong>rait à une forme<br />

<strong>de</strong> mo<strong>de</strong> qui n’aurait que peu <strong>de</strong> sens. Mais si notre civilisation est quelque chose au bord du<br />

suici<strong>de</strong>, alors cette mo<strong>de</strong> nous convient parce qu'il y a urgence, parce que la maison brûle et<br />

qu'il est plus que temps d’agir pour un développement qui sache répondre aux besoins du<br />

présent sans compromettre la capacité <strong>de</strong>s générations futures à pourvoir à leurs propres<br />

besoins.<br />

Je le dis avec d'autant plus <strong>de</strong> conviction que l'automne <strong>de</strong>rnier fut largement occupé<br />

par ce qu'il est convenu d'appeler le « Grenelle <strong>de</strong> l'Environnement », qui promettait une<br />

révolution, pardon une rupture, en matière <strong>de</strong> prise en compte du développement durable, que<br />

l'ensemble <strong>de</strong>s partenaires, à l'issue <strong>de</strong>s débats, exprimèrent dans l'ensemble une satisfaction<br />

mesurée et que <strong>de</strong>puis il ne s’est rien passé, comme si le ministre d’Etat en charge du dossier<br />

avait sombré sous les promesses.<br />

En réalité, mes chers collègues, il n'est victime que d'une opération <strong>de</strong> communication,<br />

et en cela il s'y connaît, qui montre à quel point pour transformer <strong>de</strong>s paroles en actes, il faut<br />

<strong>de</strong>s moyens, et qu'une fois encore ils ne suivent pas, laissant les propositions à l’état<br />

d'intentions, celles-ci étant parfois et <strong>de</strong>puis directement remises en cause -je pense par<br />

exemple au moratoire sur les OGM qui s'est évanoui dans le sable <strong>de</strong>s mirages du désert-.<br />

Bref, si nous avions trouvé quelques raisons <strong>de</strong> partager <strong>de</strong>s analyses, nos différences<br />

s'affirment franchement pour ce qui est du passage aux actes, seuls à même <strong>de</strong> rendre<br />

confiance à nos concitoyens confrontés aux extravagances du pouvoir.<br />

C'est la première raison qui fait qu'au groupe Socialiste, nous suivons avec un grand<br />

intérêt le travail d'élaboration <strong>de</strong> notre Agenda 21, et plus encore les moyens et les outils <strong>de</strong> sa<br />

pertinence pour sa traduction concrète dans le quotidien <strong>de</strong> nos concitoyens.<br />

Pourquoi ? Avant tout parce qu’il nous impose, à nous collectivité <strong>régional</strong>e, une<br />

dynamique <strong>de</strong> territoire qui exige <strong>de</strong> s'ouvrir à la population et à l'ensemble <strong>de</strong>s acteurs du<br />

territoire, fondée sur <strong>de</strong>s choix concertés, responsables et transparents.<br />

Oui, par avance nous sommes comptables <strong>de</strong> nos décisions sociales, culturelles,<br />

économiques et environnementales pour les générations futures, et je suis <strong>de</strong> celles qui croient<br />

que le respect <strong>de</strong> l'environnement, qui est le cœur <strong>de</strong> cet agenda, passe par un grand nombre<br />

<strong>de</strong> changements comportementaux que nous <strong>de</strong>vons encourager, accompagner, mieux,<br />

provoquer, parce que nous avons, ensemble, l'ambition <strong>de</strong> construire une écorégion<br />

exemplaire.<br />

L'environnement est une formidable occasion, peut-être la <strong>de</strong>rnière, <strong>de</strong> redonner du<br />

sens au progrès. C'est du moins ce que nous sommes enclins à croire, pour remettre l’homme<br />

au cœur <strong>de</strong> son <strong>de</strong>stin : celui <strong>de</strong> progresser encore et toujours vers plus <strong>de</strong> justice et d'égalité.<br />

Et cet Agenda 21, en intégrant fortement les données environnementales, économiques<br />

et sociales, <strong>de</strong>vient un instrument crédible pour lutter contre un libéralisme échevelé, qui n'a<br />

d'autres perspectives que le profit maximum dans un temps minimum, pilleur au quotidien <strong>de</strong><br />

richesses qui appartiennent à tous, gaspilleur <strong>de</strong> ressources qui met en péril la vie <strong>de</strong> nos<br />

enfants, créateur <strong>de</strong> pénuries qui menacent <strong>de</strong>s continents entiers.<br />

28


Indubitablement, la politique est présente dans le développement durable, elle<br />

manifeste même les clivages qui dès aujourd'hui la structurent et qui <strong>de</strong>main renouvelleront sa<br />

noblesse.<br />

Pour cette raison aussi, nous adhérons à cette démarche d'Agenda 21 qui a aussi pour<br />

mérite <strong>de</strong> remettre les valeurs humanistes en débat, celle d'un mon<strong>de</strong> solidaire aux faibles et<br />

exigeant aux forts.<br />

Si le jugement fait l'histoire, alors l'analyse comman<strong>de</strong> aussi <strong>de</strong> saluer un mérite<br />

supplémentaire à ce document <strong>de</strong> référence et d’en faire, pour nous, une troisième raison <strong>de</strong> le<br />

soutenir. C'est celui <strong>de</strong> permettre à notre région <strong>de</strong> s'ouvrir à ce qui l'entoure immédiatement<br />

et au-<strong>de</strong>là, et <strong>de</strong> sortir du déterminisme et <strong>de</strong> l'inertie dont nous sommes frappés.<br />

Rien n'est écrit, rien n'est fatal, nous avons les forces pour tirer vers le haut nos<br />

territoires et nos populations, et parce que c'est l'une <strong>de</strong>s ambitions <strong>de</strong> cet agenda, nous<br />

approuvons la volonté affichée <strong>de</strong> construire avec nos concitoyens, une région sans complexe,<br />

débarrassée <strong>de</strong> son sens historique du sacrifice, convaincue qu'il faut sortir <strong>de</strong> la résignation<br />

pour mieux faire valoir ses atouts, ses qualités et ses talents.<br />

Oui, notre Agenda 21 est un véritable instrument <strong>de</strong> changement, le fil rouge <strong>de</strong> nos<br />

politiques, <strong>de</strong> toutes nos politiques : environnementale, quand nous finançons un plan énergieclimat<br />

pour le moins exemplaire, sociale, quand l'éco-conditionnalité fait évoluer les<br />

conditions <strong>de</strong> travail vers plus <strong>de</strong> respect humain, économique, quand les entreprises<br />

s'engagent à réduire <strong>de</strong> manière conséquente et efficace leurs rejets dans l'atmosphère. Oui,<br />

véritablement, nous ne payons pas <strong>de</strong> mots et nos actions sont concrètes pour rendre crédible<br />

cette démarche qui n'est pas qu'un coup <strong>de</strong> pub.<br />

Notre <strong>Picardie</strong> peut <strong>de</strong>venir la terre <strong>de</strong>s possibles, du bien vivre et du développement<br />

écologiquement supportable et raisonné, parce qu'elle sait être ouverte aux autres et peut<br />

s'ouvrir vers les autres ; elle en a l'expérience, et l’expérience, elle, ne se trompe jamais.<br />

Merci.<br />

M. LE PRESIDENT : J'interromps ces prises <strong>de</strong> parole. Je vous confirme qu'a été<br />

déposé sur mon bureau une seule candidature pour les 4 postes à pourvoir.<br />

Dans ces conditions, Mme <strong>de</strong> VILLENEUVE est membre <strong>de</strong> la commission<br />

permanente, et je vous invite maintenant à reprendre l'examen <strong>de</strong> nos dossiers.<br />

J'ai une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> prise <strong>de</strong> parole <strong>de</strong> Mme CAHU, puis <strong>de</strong> M. BRIFFAUT.<br />

MME CAHU : Monsieur le Prési<strong>de</strong>nt, monsieur le Prési<strong>de</strong>nt du CESR, chers<br />

collègues, <strong>de</strong>puis la conception en 1992 <strong>de</strong> l'Agenda 21, issu <strong>de</strong> la déclaration <strong>de</strong> Rio sur<br />

l’environnement et le développement adoptée par 178 Etats, 16 années sont passées, dont<br />

chacune a montré, parfois dramatiquement, la nécessité <strong>de</strong> penser autrement le développement<br />

à l’échelle <strong>de</strong> la planète : la question du développement durable était posée.<br />

29


Pour rappel, je vous citerai ce que le rapport Brundtland, qui est à l'origine <strong>de</strong><br />

l'Agenda 21, explicitait : « C’est un mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> développement qui répond aux besoins <strong>de</strong>s<br />

générations présentes, en commençant par ceux les plus démunis, sans compromettre la<br />

capacité <strong>de</strong>s générations futures à répondre aux leurs. »<br />

Je pense qu'il n'est jamais inutile <strong>de</strong> revenir aux fondamentaux <strong>de</strong> l'Agenda 21 qui<br />

s'expliquent bien dans ce rapport Brundtland.<br />

Les collectivités locales françaises, et en particulier les régions, ont pris l'importance<br />

que nous connaissons et <strong>de</strong> lour<strong>de</strong>s responsabilités en matière <strong>de</strong> développement, <strong>de</strong><br />

l'économique au culturel, en passant par l'éducation, le logement, la formation, l'aménagement<br />

du territoire, l'agriculture, la recherche. Il était urgent pour la <strong>Picardie</strong> <strong>de</strong> mettre en œuvre<br />

efficacement l'Agenda 21.<br />

Le groupe Verts/PRG en avait fait un point fort <strong>de</strong> son programme politique,<br />

l'adoption <strong>de</strong> l'Agenda 21 sera pour nous une réalisation concrète <strong>de</strong> notre engagement pour<br />

cette mandature.<br />

Nous nous réjouissons que cette proposition soit portée par la majorité, et nous<br />

souhaitons vivement que l'Agenda 21 soit reconnu d'utilité publique et porté par l'ensemble<br />

<strong>de</strong>s groupes politiques du <strong>Conseil</strong> Régional <strong>de</strong> <strong>Picardie</strong>, pour affirmer, au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s clivages et<br />

<strong>de</strong>s idéologies, qu'il faut engager notre région dans un véritable changement <strong>de</strong> culture du<br />

développement.<br />

Le développement durable n'est pas un slogan, c'est une démarche urgente, complexe<br />

et transversale, qui fait appel à nos intelligences et à notre courage politique. Au cœur du<br />

développement durable, il y a l'homme et son environnement. C'est une démarche écologique,<br />

au sens noble du terme, qui rappelle aussi l'urgence <strong>de</strong> répondre aux dérèglements<br />

climatiques, pas seulement pour s’y adapter. Je rappelle qu'un <strong>de</strong>gré d'augmentation du climat<br />

entraîne 200 kilomètres <strong>de</strong> changements climatiques, du sud vers le nord, avec toutes les<br />

conséquences environnementales et humaines...<br />

L'Agenda 21 est aussi une démarche qui implique <strong>de</strong> repenser autrement l'économie :<br />

pour rappel également, 80 % <strong>de</strong>s richesses sont détenus aujourd'hui par 20 % <strong>de</strong> la population<br />

mondiale.<br />

Une démarche sociale et responsable qui incite à comparer les indices <strong>de</strong><br />

développement humain avec le produit intérieur brut. Mais aussi, une démarche citoyenne qui<br />

engage à une gouvernance démocratique où le citoyen, avec les élus représentants du peuple,<br />

débat et déci<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'aménagement du territoire et du développement qui en résulte.<br />

Il nous fallait cesser <strong>de</strong> segmenter les politiques publiques, le social d'un côté, le<br />

sanitaire <strong>de</strong> l'autre, l'économique ailleurs. Il nous faut maintenant changer notre manière <strong>de</strong><br />

concevoir et <strong>de</strong> déci<strong>de</strong>r ces politiques publiques.<br />

Décloisonner, c'est notamment, un exemple parmi beaucoup d'autres, avoir une<br />

politique <strong>de</strong> construction et <strong>de</strong> rénovation <strong>de</strong>s lycées dans laquelle le <strong>Conseil</strong> Régional <strong>de</strong><br />

<strong>Picardie</strong> s'est engagé, une politique respectueuse <strong>de</strong> l'environnement, avec récupération <strong>de</strong>s<br />

eaux <strong>de</strong> pluie, <strong>de</strong>s éco-constructions aux normes HPE -Hautes Performances Energétiques-.<br />

30


C'est aussi un moyen efficace <strong>de</strong> former <strong>de</strong>s élèves aux métiers <strong>de</strong> l'éco-construction,<br />

qui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt une qualification et une exigence <strong>de</strong> haut niveau. Depuis trop longtemps les<br />

métiers du bâtiment sont délaissés, alors qu'ils constituent dans leur version écologique un<br />

véritable réservoir d'emplois qualifiés, non délocalisables.<br />

Monsieur le Prési<strong>de</strong>nt, les exemples sont nombreux, l'Agenda 21 traverse toutes les<br />

compétences <strong>de</strong> la Région avec ces 26 objectifs, je ne peux toutes les citer, chacune est<br />

passionnante.<br />

J’attire votre attention sur l'engagement <strong>de</strong> la <strong>Picardie</strong> à l'international, en lien fort<br />

avec l'Agenda 21, en particulier dans notre politique <strong>de</strong> coopération décentralisée, qui s'appuie<br />

sur les engagements du millénaire <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong> la pauvreté dans le mon<strong>de</strong>. Une politique<br />

d'aménagement du territoire et <strong>de</strong> co-développement, élaborée en soutien à la décentralisation<br />

et à la bonne gouvernance, dans une démarche constante <strong>de</strong> développement durable et <strong>de</strong><br />

démocratie participative.<br />

Quelle valeur et quel enrichissement <strong>de</strong> retour pour la <strong>Picardie</strong> que <strong>de</strong> participer avec<br />

ses populations et ses élus à un tel développement ? Car les cadres logiques <strong>de</strong> nos<br />

programmes <strong>de</strong> coopération intègrent et s'appuient sur les préconisations <strong>de</strong> l'Agenda 21.<br />

Pour conclure, monsieur le Prési<strong>de</strong>nt, le groupe Verts PRG se réjouit <strong>de</strong> cette ambition<br />

politique remarquable pour la <strong>Picardie</strong> qu'est l'Agenda 21, et <strong>de</strong> voir ainsi que les<br />

préoccupations écologiques sont aujourd'hui partagées, en tout cas dans leurs<br />

questionnements, par l'ensemble <strong>de</strong>s forces démocratiques.<br />

C'est dans cette perspective que nous voyons, à travers les espaces <strong>de</strong> concertation qui<br />

vont s'ouvrir cette année, la possibilité <strong>de</strong> sortir du conflit stérilisant et paralysant, pour entrer<br />

dans le dialogue constructif, le débat et la concertation, dans l'intérêt <strong>de</strong>s populations.<br />

C'est véritablement une mondialisation autrement que propose l'Agenda 21 <strong>de</strong> la<br />

<strong>Picardie</strong>. Du territoire <strong>régional</strong> au mondial, nous affirmons notre préoccupation d'une<br />

citoyenneté du mon<strong>de</strong>, responsable et partagée. Il n'y a pas <strong>de</strong> petite décision pour inverser le<br />

désordre du mon<strong>de</strong>, qu'il soit écologique ou économique. Le développement durable nous<br />

engage à déci<strong>de</strong>r autrement.<br />

Comme il est d'usage, permettez-moi <strong>de</strong> citer un homme politique qui a marqué le<br />

mon<strong>de</strong> dans son engagement pour le développement, l'autonomie et la culture <strong>de</strong> la paix, il<br />

s'agit <strong>de</strong> Gandhi qui disait : « Soyons nous-mêmes le changement que nous voudrions voir<br />

dans le mon<strong>de</strong> », soulignant ainsi l'importance <strong>de</strong> l'exemplarité et <strong>de</strong> changement <strong>de</strong> pratiques<br />

individuelles et collectives à intégrer dans nos sociétés, pour voir émerger un mo<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

développement plus responsable et plus solidaire. Engageons nous dans cette voie.<br />

M. LE PRESIDENT : Monsieur GUINIOT a la parole.<br />

M. GUINIOT : Juste quelques mots, monsieur le Prési<strong>de</strong>nt...<br />

Monsieur le Prési<strong>de</strong>nt, votre projet, la présentation <strong>de</strong> cet Agenda 21, puisque vous<br />

l'appelez ainsi, c'est effectivement le fourre-tout, et vous y fourrez vraiment n'importe quoi,<br />

pour vous faire plaisir certainement… Le développement durable est la nouvelle mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> ce<br />

printemps...!<br />

31


Mais le pire, c'est qu'à peu près tous les groupes politiques embrayent sur ce thème !<br />

Pour ne pas être en reste ou paraître démodé, vous voulez donner le sentiment que vous allez<br />

changer le mon<strong>de</strong>, le comportement global <strong>de</strong> l'humanité, <strong>de</strong>s hommes et <strong>de</strong>s femmes <strong>de</strong> cette<br />

planète... L'intention pourrait être louable, mais ceci n'est qu'utopie.<br />

Tous sont pour : les mondialistes, les altermondialistes, les capitalistes, les marxistes,<br />

les tenants du libéralisme et ceux du dirigisme, tous cè<strong>de</strong>nt à la manipulation <strong>de</strong>s esprits, du<br />

politiquement correct… La prétendue droite, d'ailleurs, craignant d'être à la traîne <strong>de</strong> la vraie<br />

gauche !<br />

L'utilisation d'un vocabulaire presque ésotérique, <strong>de</strong>s mots pour <strong>de</strong>s mots, c'est la<br />

version verte du langage technocratique <strong>de</strong>s énarques, langage pourtant si éloigné du peuple.<br />

Votre document parle <strong>de</strong> tout. C'est vrai qu’une fois qu'on l'a lu, il faut s'attaquer à une<br />

boîte <strong>de</strong> Doliprane ! On a du mal à s'en remettre... Car votre objectif politique, c'est en fait<br />

l'endoctrinement <strong>de</strong>s générations à venir, endoctrinement, bien sûr, pour les diriger vers une<br />

pensée <strong>de</strong> gauche.<br />

Dans cet Agenda 21, tout y passe : la disparition <strong>de</strong>s espèces -on n'y parle pas <strong>de</strong>s<br />

diplodocus, mais cela viendra...- la modification du climat, dont on sait qu'il y a <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s<br />

régulières, et même certains chercheurs sérieux, qui ne sont pas du Front National, ont bien<br />

évi<strong>de</strong>mment évoqué ces modifications régulières au fil <strong>de</strong>s millénaires <strong>de</strong> notre planète, les<br />

travailleurs pauvres, la discrimination bien sûr -on n'allait pas l'oublier celle-ci !- les échanges<br />

locaux dynamisés grâce aux mo<strong>de</strong>s doux... J'ai cherché, je n'ai pas trouvé !<br />

M. LE PRESIDENT : Cela ne m'étonne pas !<br />

M. GUINIOT : Les déplacements doux... J'ai fini par penser que le type qui avait écrit<br />

ça, ou alors avait vraiment fumé, ou alors faisait <strong>de</strong> la publicité pour Mir Laine, je ne sais<br />

pas...<br />

Les achats sociaux responsables ou les achats éco-responsables, le projet <strong>de</strong> bourg<br />

rural et durable... Vous en avez construit beaucoup, vous, <strong>de</strong>s comme ça, monsieur le<br />

Prési<strong>de</strong>nt ?<br />

M. LE PRESIDENT : Oui, tous les jours !<br />

M. GUINIOT : Tous les jours, je n'en doute pas ! Je suis à peu près certain que cela<br />

va marcher, mais encore faut-il qu'il n'y ait pas un conflit, comme malheureusement on en a<br />

connu dans notre région, parce que les bourgs durables, après 14-18, ou même 1870 ou 1940,<br />

il n'en est pas resté beaucoup !<br />

Vous voulez tout régenter : du moment que l’on pensera à gauche ce sera bien, et le<br />

pire, c'est que la droite tombe dans le panneau !<br />

L’Agenda 21, et je conclurai là car on aura tellement à dire au moment du projet<br />

définitif qu’il faudra y consacrer plusieurs jours, ce sont les <strong>de</strong>ux cantiques <strong>de</strong> la religion<br />

verte. On croit certainement que plus on les chante, plus on a <strong>de</strong> chance <strong>de</strong> pénétrer le cerveau<br />

du citoyen, en tout cas <strong>de</strong> le détruire. C'est effectivement la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s sectes.<br />

32


Monsieur le Prési<strong>de</strong>nt, nous ne voterons pas votre « machin » qui ne servira à rien,<br />

parce que le temps que vous allez essayer <strong>de</strong> mettre tout cela en place, avec la complicité<br />

passive du gouvernement <strong>de</strong> droite, puisque comme l’a rappelé tout à l'heure Mme KUMM,<br />

on a donné <strong>de</strong>s gages à la gauche -après lui avoir pris ses ténors, on donne un peu !-...<br />

Jamais rien ne se fera, monsieur le Prési<strong>de</strong>nt, parce que ce n'est pas à partir <strong>de</strong> la<br />

<strong>Picardie</strong> que vous changerez le mon<strong>de</strong>, certainement pas.<br />

Nous ne voterons pas votre projet fumeux qui ne servira à rien, si ce n'est qu'à<br />

consommer du papier, qui lui aurait été bien plus durable s'il était resté sous la forme<br />

d'arbres !<br />

Merci, monsieur le Prési<strong>de</strong>nt.<br />

M. MONTES (hors micro) : C’est comme les dinosaures, il y a…<br />

M. LE PRESIDENT : Je ne me souviens pas <strong>de</strong> vous avoir donné la parole !<br />

Monsieur BRIFFAUT…<br />

M. BRIFFAUT : Dans tout spectacle il y a toujours le fou du roi, on peut compter sur<br />

M. MONTES pour assurer cette mission.<br />

Quelques éléments supplémentaires, suite à la réflexion sur l'Agenda 21. Cela sera<br />

évi<strong>de</strong>mment dans la continuité <strong>de</strong> ce que vient <strong>de</strong> dire Michel.<br />

Par la même occasion, puisque vous m'avez interpellé tout à l'heure sur une<br />

délibération, je voudrais intervenir. C’est d'ailleurs une <strong>de</strong>s nombreuses délibérations qui<br />

touchent à la mise en œuvre <strong>de</strong> certains aspects <strong>de</strong> cet Agenda 21.<br />

Vous avez donc fait passer un contrat visant à contractualiser avec le Département <strong>de</strong><br />

l'Aisne un certain nombre <strong>de</strong> politiques. Pourquoi nous sommes-nous abstenus ? Je vais vous<br />

répondre, puisque vous m'avez interpellé.<br />

Sur ce contrat, rien à redire sur le fond, mais nous disons que nous tombons dans le<br />

panneau, dans la mesure où il constitue une démarche par défaut, qui participe à acter le<br />

désengagement <strong>de</strong> l'Etat. C'est le principal inconvénient et qui me gêne. C'est d’ailleurs ce que<br />

l'Etat veut nous obliger à faire et il y parvient !<br />

Bien évi<strong>de</strong>mment, je comprends et nous estimons nous aussi que nous soyons tentés<br />

<strong>de</strong> nous substituer dans la mesure où on ne peut pas ne rien faire. Je suis bien d'accord, c'est là<br />

toute la difficulté, et c'est pourquoi nous n'avons pas voté contre. Il y a une différence entre un<br />

vote contre et une abstention.<br />

Le problème est que notre groupe est en droit <strong>de</strong> vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r, monsieur le<br />

Prési<strong>de</strong>nt, <strong>de</strong> nous associer à votre démarche, par exemple lorsque vous invitez les différents<br />

acteurs du grand bassin parisien à une grand-messe, à débattre <strong>de</strong>s problèmes <strong>de</strong> fond <strong>de</strong> la<br />

région, on touche là l'aménagement du territoire. Vous ne nous invitez pas et vous le faites<br />

avec votre seule majorité, sans y associer aucun élu <strong>de</strong>s différents groupes d'opposition.<br />

33


A partir du moment où nous ne sommes pas associés à la réflexion globale, et sachant<br />

que les contrats que vous pouvez faire avec les différentes collectivités territoriales sont liés à<br />

ce qui peut se passer à l'échelle du grand bassin parisien, dès lors que nous n'y sommes pas<br />

associés, bien évi<strong>de</strong>mment nous ne pouvons pas voter les déclinaisons <strong>de</strong> ces différentes<br />

démarches que vous engagez seuls. Il est vrai qu’il est beaucoup plus facile <strong>de</strong> discuter quand<br />

on n’a personne pour être éventuellement contredit. Pourtant, nous pourrions tous apporter<br />

<strong>de</strong>s points pour avancer. Je trouve vraiment regrettable que vous ne nous ayez pas consultés ni<br />

entendus, même si je comprends que face à d'autres collectivités comme l'Ile-<strong>de</strong>-France, il est<br />

hors <strong>de</strong> question que ce soit une cacophonie face à vos interlocuteurs, mais qu'au moins nous<br />

soyons consultés et entendus avant que vous ne puissiez vous exprimer sur ces sujets. Cela n'a<br />

pas été fait.<br />

Quand on lit dans l'Agenda à 21, à tout bout <strong>de</strong> champ et <strong>de</strong> chapitre : « la<br />

concertation », pour ma part je juge les faits en fonction <strong>de</strong>s actes, or pour l’instant, nous<br />

constatons que c'est le contraire qui se passe.<br />

Concernant l'Agenda 21, nous avons pris acte que ce n'est qu'un document d'étape.<br />

Nous attendrons encore un peu… Il semble que l'on va passer tout le mandat à attendre les<br />

phases opérationnelles <strong>de</strong> vos différents schémas. Nous sommes patients et attendons <strong>de</strong> voir<br />

ce que vous considérerez comme le document définitif.<br />

Vos objectifs ne peuvent être raisonnablement atteints que si l'ensemble <strong>de</strong>s acteurs,<br />

notamment les maîtres d’ouvrage, s'enten<strong>de</strong>nt et s'engagent sur les mêmes objectifs. C'est là la<br />

limite <strong>de</strong> vos agendas, vous n'êtes pas les seuls.<br />

C'est bien le côté opérationnel qui intéresse et suscitera l'intérêt <strong>de</strong> la population et <strong>de</strong>s<br />

différents acteurs que vous avez l'intention <strong>de</strong> concerter. Même si ces objectifs sont<br />

unanimement affichés –voyez, je suis toujours dans une démarche constructive- on peut<br />

douter <strong>de</strong> vos réelles capacités à les mettre en œuvre sur le plan opérationnel, faute<br />

d'engagements clairs <strong>de</strong> l'Etat, à qui il revient d'articuler et <strong>de</strong> les mettre en cohérence.<br />

Tous vos agendas ne seront effectivement que <strong>de</strong>s documents <strong>de</strong> pub, <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>, si<br />

l'Etat ne tient pas le dixième <strong>de</strong>s promesses qu'il a fait et dont la mise en œuvre doit constituer<br />

véritablement le squelette <strong>de</strong>s différents agendas régionaux.<br />

Or, quand on lit les engagements pris dans le cadre du Grenelle <strong>de</strong> l'environnement,<br />

notamment en matière <strong>de</strong> transport -domaine que je connais un peu mieux les autres-- avait<br />

été promise ne serait-ce que la remise à niveau du réseau ferroviaire, pour simplement<br />

empêcher les fermetures <strong>de</strong> ligne... Rien n'est tenu ! Je crois que beaucoup savent maintenant<br />

à quoi s’en tenir concernant M. SARKOZY... Plus personne ne se fait beaucoup d'illusions,<br />

mais il faut aussi avoir le courage <strong>de</strong> dire ce que vous <strong>de</strong>vriez nous dire : que pouvez-vous<br />

raisonnablement faire sans l'Etat ?<br />

C'est bien la question que nous nous posons. Quelles sont les actions, relativement<br />

limitées, il faut le dire, que nous pourrons mettre en œuvre sans l'Etat ? C'est ce qui va se<br />

passer, et c'est ce qui se passe tous les jours dans tous les domaines. Les quelques chantiers<br />

que nous avons en région, ceux qui progressent réellement, paradoxalement, sont ceux où<br />

l'Etat est absent, y compris dans le domaine <strong>de</strong>s infrastructures.<br />

34


Sous toutes ces réserves, et en complément <strong>de</strong> ce qu’a dit Michel, effectivement, nous<br />

ne pouvons pas vous donner quitus sur ce document d'étape.<br />

M. LE PRESIDENT : Monsieur DACHEUX a la parole.<br />

M. DACHEUX : Merci, monsieur le Prési<strong>de</strong>nt.<br />

C'est avec beaucoup d'intérêt que j'ai écouté les uns et les autres. Vous m'avez fait<br />

l'honneur <strong>de</strong> me confier la délégation environnement, et cela fait maintenant quatre ans que je<br />

suis à ce poste.<br />

Evi<strong>de</strong>mment, lorsqu'on parle d'un Agenda 21 et <strong>de</strong> développement durable, le pilier<br />

environnement est un pilier essentiel à cet agenda et à toutes les perspectives que nous<br />

souhaitons mettre en œuvre.<br />

J'ai voulu simplement là, au fil <strong>de</strong> ce que j'ai entendu, <strong>de</strong>s remarques <strong>de</strong>s uns et <strong>de</strong>s<br />

autres, essayé <strong>de</strong> redonner un petit peu <strong>de</strong> concret à un document qui est dans le verbe, et c'est<br />

normal, mais aussi pour appuyer sur l'engagement qui est le nôtre <strong>de</strong>puis quatre ans. Même<br />

s'il a fallu du temps pour formuler les choses, c’est nécessaire, cela fait d’ailleurs partie du<br />

principe <strong>de</strong> cet Agenda 21 que d'être dans la gouvernance et dans le partage <strong>de</strong>s idées. Il est<br />

évi<strong>de</strong>mment nécessaire qu'un long moment s'écoule entre l'idée et la réalisation.<br />

Je voulais seulement citer un certain nombre <strong>de</strong> chantiers qui sont déjà menés ou qui<br />

s'ouvrent, et qui souvent se font dans le partage, avec mes différents collègues en charge<br />

d'autres responsabilités au sein <strong>de</strong> cet exécutif.<br />

Je parlerai par exemple <strong>de</strong> ce qui se passe au niveau <strong>de</strong>s lycées, avec bien sûr <strong>de</strong>s<br />

réalisations exemplaires qui se mènent régulièrement, la <strong>de</strong>rnière en date présenté au public<br />

étant celle <strong>de</strong> la cité scolaire, avec un projet très ambitieux <strong>de</strong> réalisation <strong>de</strong> bâtiments, ainsi<br />

que la réalisation <strong>de</strong> chaufferie bois.<br />

Je voudrais également citer qu'aujourd'hui, 15 lycées picards ont été i<strong>de</strong>ntifiés comme<br />

étant potentiellement à l'origine <strong>de</strong> réseaux chaleur qui pourront, d'une part, permettre<br />

l'installation d'une chaufferie bois, mais aussi, d’autre part, <strong>de</strong> pouvoir délivrer <strong>de</strong>s calories à<br />

leur environnement le plus proche, c'est-à-dire d'autres établissements scolaires, comme <strong>de</strong>s<br />

collèges, ou pourquoi pas <strong>de</strong>s piscines ou que sais-je encore. Tout cela est un travail qui s'est<br />

déjà fait.<br />

Avec les entreprises, un « plan <strong>régional</strong> environnement et entreprises », qui permet<br />

aux acteurs économiques <strong>de</strong> s'interroger sur leurs pratiques, d'i<strong>de</strong>ntifier éventuellement <strong>de</strong>s<br />

points <strong>de</strong> progrès.<br />

Egalement, un fonds <strong>régional</strong> d'investissement climat -dont l'acronyme, je n'y suis<br />

pour rien, fait FRIC !- pour permettre aux entreprises d'investir dans <strong>de</strong>s technologies et <strong>de</strong>s<br />

savoir-faire qui leur permettent <strong>de</strong> diminuer leur impact sur le climat.<br />

Le partage et la bonne compréhension <strong>de</strong>s enjeux, avec les semaines <strong>régional</strong>es <strong>de</strong><br />

l'environnement, que nous avons dopées et relookées -et le travail n'est pas fini- permettant au<br />

milieu associatif et à l'ensemble <strong>de</strong> nos concitoyens <strong>de</strong> se sentir concernés et <strong>de</strong> voir en quoi<br />

ils peuvent agir.<br />

35


L'exposition énergie climat, qui sera inaugurée dans un an, avec l'ambition <strong>de</strong> drainer<br />

un maximum <strong>de</strong> publics pour qu'ils comprennent bien les enjeux.<br />

La politique <strong>de</strong> l'eau, que j'ai initiée en partenariat avec Michèle, avec les pays... Cette<br />

politique s'inscrit, comme M. BELLIERE l’a souhaité, en partenariat avec les pays, c'est-àdire<br />

qu'il s'agit d'interpeller les pays, un par un, sur le patrimoine eau dans leur territoire, afin<br />

qu'ils comprennent les enjeux sociaux, économiques et environnementaux, pour que <strong>de</strong>main<br />

ils <strong>de</strong>viennent acteurs <strong>de</strong> la pérennisation <strong>de</strong> ce patrimoine qui est issu du passé, et que nous<br />

souhaitons léguer à nos enfants.<br />

La politique « quartier <strong>de</strong> la gare » qui est maintenant en route : le souci que nous<br />

avons <strong>de</strong> bien sûr maintenir un transport ferroviaire à la hauteur <strong>de</strong>s enjeux <strong>de</strong> <strong>de</strong>main, mais<br />

également <strong>de</strong> voir, autour <strong>de</strong>s gares picar<strong>de</strong>s, s'installer les services et les habitats que nos<br />

concitoyens sont en droit d'attendre.<br />

Et puis, <strong>de</strong>s plans climats territoriaux, c'est-à-dire à nouveau la nécessité que nous<br />

avons, et en tous les cas notre but, que nos objectifs soient partagés avec les territoires.<br />

Enfin, un tout petit mot sur l'agriculture, pour rassurer M. le Prési<strong>de</strong>nt du CESR et lui<br />

dire que <strong>de</strong>puis quatre ans, sans faillir, nous soutenons l'agriculture biologique malgré<br />

certaines voix parfois dissonantes, mais ce n'est pas que cela que nous mettons en œuvre pour<br />

le soutien <strong>de</strong> cette agriculture. Nous avons aussi un outil qui s'appelle gestion <strong>de</strong> territoire,<br />

pour permettre au plus grand nombre <strong>de</strong> réinstaller <strong>de</strong>s haies sur les champs, malgré le<br />

désengagement <strong>de</strong> l'Etat.<br />

Le maintien <strong>de</strong> l'élevage, dont nous sommes convaincus qu'il est indispensable à nos<br />

territoires, et la structure Agro-Transfert, qui s'est réformée en soutien au pôle Industries et<br />

Agro-ressources, qui s'appelle maintenant ressources et territoires et qui resitue bien les<br />

enjeux <strong>de</strong> production agricole par rapport aux enjeux territoriaux <strong>de</strong> préservation <strong>de</strong>s<br />

ressources naturelles, comme étant un enjeu inévitable et primordial.<br />

Voilà, j'ai voulu remettre quelques-uns <strong>de</strong> ces éléments, il y en a d'autres, cela ne se<br />

voulait pas exhaustif, mais je tenais à le dire pour que l'on sente à quel point nous sommes<br />

dans le concret et que la démarche est engagée <strong>de</strong>puis <strong>de</strong> nombreuses années. Cette<br />

formulation <strong>de</strong> l'Agenda 21 est maintenant nécessaire pour en faire la synthèse.<br />

M. LE PRESIDENT : Je vous remercie. Monsieur BELPAUME a la parole.<br />

M. BELPAUME : Merci, monsieur le Prési<strong>de</strong>nt.<br />

Je vais tout <strong>de</strong> suite reprendre les propos qui viennent d'être donnés sur l'agriculture.<br />

Je ne reprendrai pas précisément les termes, mais on nous dit que l'agriculture va très bien, ou<br />

que l'on essaie <strong>de</strong> l'améliorer, j'ai bien entendu.<br />

Mais il y a quelque temps, puisque l'on est en plein salon <strong>de</strong> l'agriculture, on a aussi<br />

entendu nos agriculteurs du département <strong>de</strong> la Somme dire que compte tenu du tarif auquel<br />

était repris leur lait, ils avaient abandonné la production <strong>de</strong> lait. Et, pour ceux qui avaient les<br />

moyens <strong>de</strong> le faire, ils étaient repartis sur une agriculture dite classique, plus rentable, celle<br />

<strong>de</strong>s céréales. On l’a encore vu hier à là télévision.<br />

36


Quand ces agriculteurs font <strong>de</strong>s céréales, ne vont-ils pas prendre plus d’eau qu'ils n'en<br />

prenaient avant ? Ne vont-ils pas utiliser plus <strong>de</strong> produits chimiques qu'ils n'en utilisaient<br />

avant ?<br />

La question est à mon sens essentielle. Pourquoi je dis cela ? Cela me permettra <strong>de</strong><br />

faire le lien, puisqu'on nous parlait tout à l'heure <strong>de</strong>s marxistes... En bon marxiste que je suis,<br />

monsieur GUINIOT, je dis qu'il faut concrètement s'attaquer au virus, à cette maladie qui est à<br />

l'origine <strong>de</strong> tous ces maux dont on parle <strong>de</strong>puis tout à l'heure, que nous avons toujours ciblés,<br />

à savoir le libéralisme, l'ultralibéralisme, le capitalisme dans tout son ensemble, car c'est lui<br />

qui, jusqu'à preuve du contraire, est à l'origine <strong>de</strong> tout cela, <strong>de</strong> la recherche <strong>de</strong> profit maximal,<br />

<strong>de</strong> cette culture que l'on a vu partir dans tous les sens, à la recherche <strong>de</strong> tout... Je tiens tout <strong>de</strong><br />

même à le rappeler !<br />

Effectivement, nous avons un outil qui s'appelle l'Agenda 21. Ce n'est encore qu'un<br />

seul outil mais il y a en beaucoup d'autres, encore faut-il lui donner les moyens et l'amplifier,<br />

<strong>de</strong> par les observations <strong>de</strong>s uns et <strong>de</strong>s autres, afin qu'il soit un outil qui puisse ai<strong>de</strong>r...<br />

En même temps, et comme je le disais précé<strong>de</strong>mment, il ne faut pas seulement vouloir<br />

accompagner ce capitalisme, s’en accommo<strong>de</strong>r ou, <strong>de</strong> temps en temps, vouloir mettre un<br />

pansement ici ou là. Dans son intervention tout à l’heure, M. TOURNAY <strong>de</strong>mandait si<br />

l'Agenda 21 s'arrête aux portes <strong>de</strong>s entreprises. Cela amène à une autre question, comment<br />

impliquer les citoyens dans cet agenda, quand dans le même temps, les mêmes citoyens, qui,<br />

je le rappelle, pour une gran<strong>de</strong> partie sont aussi <strong>de</strong>s salariés, subissent le non-respect <strong>de</strong> l'être<br />

humain au sein <strong>de</strong> l'entreprise ?<br />

Quand on nous dit traitement <strong>de</strong>s déchets, <strong>de</strong> l'eau... Toutes ces choses dont on parle,<br />

mais quand le pauvre garçon passe tout <strong>de</strong> même près <strong>de</strong> 8 heures par jour dans son<br />

entreprise, voire plus pour ceux qui subissent les heures supplémentaires en ce moment, et<br />

qu’il voit tout et n'importe quoi dans l'entreprise…! Ils sont à l'intérieur <strong>de</strong> l'entreprise et, par<br />

exemple, subissent la notion d'utilisation <strong>de</strong> produits toxiques… Parce que c'est du n'importe<br />

quoi ! On va dans tous les excès...<br />

Je parle d'entreprises <strong>de</strong> logistique... On est en <strong>Picardie</strong>, la logistique se développe en<br />

<strong>Picardie</strong>, mais dans quel état sont les salariés au sein <strong>de</strong> ces entreprises ? Quand un salarié,<br />

tout seul, doit décharger un camion <strong>de</strong> 500 à 600 colis, en vrac, que les colis pèsent 50 kilos<br />

mais qu’on lui dit : « J'ai le droit <strong>de</strong> te faire porter jusqu'à 55 kilos ! » C'est du n'importe<br />

quoi, et n'importe qui, au bout <strong>de</strong> dix ans, est rincé ! Ce salarié est brisé.<br />

J'ai entendu tout à l'heure la réflexion <strong>de</strong> M. le Prési<strong>de</strong>nt du CESR quant à la santé, la<br />

pauvreté, la prévention <strong>de</strong>s citoyens... Oui, mais la prévention ne passe pas uniquement en<br />

<strong>de</strong>hors <strong>de</strong> l'entreprise, elle doit se faire aussi à l'intérieur.<br />

Quand on parle <strong>de</strong> la DRIRE... Elle passe dans les entreprises, mais qui est informé ?<br />

On ne le sait jamais ! Les représentants du personnel ne sont pas informés <strong>de</strong> leur passage... Je<br />

prends l'exemple <strong>de</strong> mon entreprise, parce qu'il y a eu un incendie sur le toit, j’ai découvert<br />

que selon un arrêté ministériel <strong>de</strong> 2002 sur l'environnement, mon entrepôt n’est pas aux<br />

normes. Il <strong>de</strong>vrait y avoir <strong>de</strong>s murs coupe-feux, un système <strong>de</strong> caniveaux pour la récupération<br />

<strong>de</strong> l'eau <strong>de</strong>s sprinklers en cas d'incendie, etc. Rien ! Pourtant, la DRIRE dit être passée<br />

plusieurs fois dans l'entreprise, mais il aurait fallu nous informer.<br />

37


C'est donc la question que nous mettons à l'intérieur <strong>de</strong> cet Agenda 21. Il faut <strong>de</strong>s<br />

rencontres avec les représentants du personnel, avec tous ces organismes, il faut pouvoir<br />

parler avec eux. Quand on les rencontre sur la formation professionnelle, pourquoi ne leur<br />

pose-t-on pas aussi la question <strong>de</strong> savoir si les normes <strong>de</strong> leurs bâtiments, <strong>de</strong> leurs entreprises<br />

sont respectées ? A-t-on la faculté <strong>de</strong> leur poser cette question ? Non, malheureusement !<br />

Je vous le dis, il y a un outil, mais cet outil ne peut pas simplement se calquer à un<br />

autre gros Agenda 21. Il doit aussi être adapté à ce qui se passe dans notre région, puisque<br />

l’on nous parle d'un agenda local. Je vous prie <strong>de</strong> croire que dans notre région, bon nombre <strong>de</strong><br />

salariés sont en souffrance dans leur entreprise, ont <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> travail pitoyables.<br />

Quand on les fait travailler en 4x8 ou 5x8, excusez-moi du peu, ce ne sont pas une carotte ou<br />

tout autre légume bio qui vont me les retaper pour que le len<strong>de</strong>main matin ils puissent<br />

retourner au boulot...!<br />

M. GUINIOT : Monsieur le Prési<strong>de</strong>nt, s'il vous plaît...<br />

M. LE PRESIDENT : Non, vous avez eu la parole, vous l'avez utilisée, terminé...!<br />

M. GUINIOT : Lui aussi !<br />

M. LE PRESIDENT : Non, c'était M. TOURNAY qui était intervenu, et pas<br />

M. BELPAUME. Vous avez eu <strong>de</strong>ux interventions également, c'est clos !<br />

Je voudrais dire que d'abord, je remercie les services et M. CARON <strong>de</strong> la qualité du<br />

travail qui est accompli. J'ai entendu <strong>de</strong>s choses fort contradictoires... On vient d'avoir une<br />

conclusion qui vous démontre que l'Agenda 21, cela va être aussi le Co<strong>de</strong> du Travail !<br />

On ne peut tout mélanger. Je rappelle que cette Assemblée n'est pas une assemblée<br />

législative, qui fait la loi en région. La loi se fait ailleurs, et vous êtes bien placé pour savoir<br />

par qui ! Ce n'est pas l'objet.<br />

L'objet aujourd'hui, au travers <strong>de</strong> cet agenda, et je me félicite <strong>de</strong> l'intervention <strong>de</strong><br />

M. DACHEUX, c’est que <strong>de</strong>s mesures concrètes sont déjà prises <strong>de</strong>puis 2004. Vous n'avez<br />

pas rappelé le plan isolation avec le prêt à taux zéro, qui constitue également une mesure<br />

concrète, accessible à l'ensemble <strong>de</strong> nos concitoyens.<br />

Je ne l'ai pas entendu non plus, mais dans les 15 ans qui viennent, le problème ne sera<br />

pas le coût du loyer ou le remboursement <strong>de</strong> la maison qui existera toujours et qui pèsera sur<br />

les foyers les plus mo<strong>de</strong>stes, mais ce sera le coût <strong>de</strong> l'énergie. Comment avoir <strong>de</strong> l'eau ?<br />

Comment se chauffer, s'éclairer ?<br />

Et si les mesures que nous prenons ne sont pas prises en amont... Et je remercie<br />

l'ensemble <strong>de</strong>s services, avec les élus, d'avoir travaillé à l’élaboration <strong>de</strong> ce document. Il y a<br />

encore peu <strong>de</strong> temps, on rigolait d’un baril à 16 dollars, puis 32 dollars, et maintenant au-<strong>de</strong>là<br />

<strong>de</strong> 100 dollars... Mais <strong>de</strong>s économistes sérieux vous disent que dans moins <strong>de</strong> 15 ans, il<br />

atteindra 350 dollars ! Alors le travail fait sur le pôle IAR, en termes <strong>de</strong> substitution, <strong>de</strong><br />

remplacement <strong>de</strong> l'énergie fossile : la Région <strong>Picardie</strong> est au cœur <strong>de</strong> ce dispositif !<br />

C’est donc là, effectivement, et monsieur le Prési<strong>de</strong>nt vous avez parfaitement raison,<br />

que nous jouons notre rôle pour préparer un autre avenir.<br />

38


Je suis désolé, monsieur BELPAUME, même si je partage beaucoup <strong>de</strong> choses que<br />

vous dites, pour autant ce n'est pas <strong>de</strong> notre compétence. On ne peut que protester, je n'ai pas<br />

les moyens <strong>de</strong> faire.<br />

Il y a eu un jeu un peu subtil <strong>de</strong> la part <strong>de</strong> notre ami SAINT-AUBIN sur<br />

« gouvernance » ou « ingérence ». Je crois qu'il n'a pas bien entendu le discours du Prési<strong>de</strong>nt<br />

du CESR, qui m'invite, sur le FRAPP, à mettre en œuvre les 12 mesures ! Si je le fais, je viens<br />

d'en parler avec la vice-prési<strong>de</strong>nte qui en a la charge, on ne sera pas à 95 % <strong>de</strong> taux <strong>de</strong><br />

consommation <strong>de</strong>s crédits, on ne sera pas à 40, ça, ce serait <strong>de</strong> l'ingérence.<br />

On n'a pas choisi d'aller d'une façon aussi radicale vers ces mesures, mais, oui, elles<br />

<strong>de</strong>vront se mettre en œuvre, autrement cela n'a pas <strong>de</strong> sens. On ne peut pas avoir que <strong>de</strong>s<br />

pétitions <strong>de</strong> principe, et pas au moment où on agit. La région qui est exemplaire, qui fait que<br />

les lycées construits aujourd’hui le sont en HQE, que les travaux réalisés le sont dans le même<br />

ensemble et que l'on ai<strong>de</strong> les gens à le faire… On dirait : « Continuez à vous amuser, faites<br />

comme avant ! »<br />

L'ingérence serait <strong>de</strong> mettre brutalement en place ces mesures, ce que nous faisons, ce<br />

sera d'avancer d'un pas décidé, mais pas brutal.<br />

Quant à M. BRIFFAUT, il me dit ne pas avoir été invité… Quand on invite les<br />

8 prési<strong>de</strong>nts du grand bassin parisien avec les 8 vice-prési<strong>de</strong>nts, on n'a effectivement pas jugé<br />

utile <strong>de</strong> l'inviter, c'est vrai. Mais quand les 8 prési<strong>de</strong>nts du grand bassin parisien se réunissent<br />

avec les vice-prési<strong>de</strong>nts chargés <strong>de</strong>s transports, je rappelle que M. BEURDELEY ne fait pas<br />

<strong>de</strong> la concertation qu'ici… Il la fait en permanence sur les territoires, quand il va à la<br />

rencontre <strong>de</strong>s usagers, du personnel <strong>de</strong> la SNCF, <strong>de</strong>s syndicats, <strong>de</strong>s directions. C'est là qu'il<br />

fait la concertation, et c'est là qu'elle existe. Ce travail est fait, et il est respecté.<br />

Je crois que dans tout ce que j'ai entendu, pour l'instant, je n'ai pas <strong>de</strong> vraies<br />

propositions nouvelles. Il n’y en a qu'une qui, je le dis, m'a fait un peu tinter l'oreille, c'est<br />

celle d’y associer sur les territoires, justement sur la mise en place <strong>de</strong>s FRAPP, davantage les<br />

conseils <strong>de</strong> développement.<br />

Cela me semble être une piste à explorer rapi<strong>de</strong>ment. Je crois que c'est une vraie<br />

bonne idée <strong>de</strong> faire vivre une démocratie active, en proximité, sur le territoire, à côté <strong>de</strong> ceux<br />

qui ne se présentent pas au suffrage universel et ceux qui, quelque part, parce qu’ils se<br />

présentent au suffrage universel, ont <strong>de</strong>s positions un peu plus souples. Il parlait tout à l'heure<br />

<strong>de</strong> transports doux... Il y a la position souple <strong>de</strong> l’élu également. Je crois que cela, c'est une<br />

bonne idée.<br />

On est sur un document d'étape extrêmement fort. J'ai <strong>de</strong>mandé que les exemples ne<br />

soient pas dans ce document, parce que, et cela a été rappelé tout à l'heure par<br />

M. DACHEUX... Je me souviens d'un certain nombre d'invectives à l'égard <strong>de</strong><br />

M. DACHEUX, parce qu'il nous proposait cette politique un peu plus ambitieuse sur<br />

l'agriculture bio.<br />

39


Quand le pouvoir actuel, qui ressemble un peu au pouvoir ancien mais qui est le<br />

pouvoir actuel, fait ce fameux Grenelle <strong>de</strong> l’environnement, il dit que l'on n'a pas assez<br />

d'agriculture bio en France, qu’il faut y aller... Finalement, je me <strong>de</strong>man<strong>de</strong> s’ils ne doivent pas<br />

lire les comptes rendus du <strong>Conseil</strong> Régional <strong>de</strong> <strong>Picardie</strong>… Ils les envoient à Matignon puis à<br />

l'Elysée, et cela leur donne quelques idées ! Ce n’est pas possible…<br />

J'ai aussi entendu le Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la République, il y a peu <strong>de</strong> temps, aller à Gandrange<br />

dans une usine, et dire que la France ne serait pas un grand pays sans industrie. Il y a quatre<br />

ans qu'on le dit ici, et quatre ans que j'entends le contraire sur ces bancs... Je me <strong>de</strong>man<strong>de</strong> s'il<br />

ne lit pas nos comptes-rendus, et s’il ne finira pas par comprendre et avoir quelque part la<br />

lumière qui va lui être révélée...<br />

Je crois que le travail entrepris est <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> qualité, et effectivement, ce sujet est un<br />

sujet que l'on doit partager et sortir <strong>de</strong>s clivages partisans. J'espère que ce document, que je<br />

vais maintenant soumettre au vote, sera le fon<strong>de</strong>ment d'autre chose. Je respecte toutes les<br />

oppositions, mais j’espère que sur ce document, on trouve davantage d’élus mobilisés parce<br />

qu'il y va <strong>de</strong> l'avenir <strong>de</strong> la région, mais surtout, <strong>de</strong> nos enfants, <strong>de</strong> nos petits-enfants... Que vat-on<br />

leur laisser ? Quel mon<strong>de</strong> a-t-on envie <strong>de</strong> faire ? Et là, cela rejoint forcément le politique.<br />

Je mets aux voix ce rapport.<br />

Il est procédé au vote à main levée sur le rapport qui est adopté par 45 Pour (19 PS<br />

+ 8 Verts-PRG + 3 Communiste et Républicain + 4 Communiste et Progressiste + 8 Aimer la<br />

<strong>Picardie</strong> + 3 MoDem – Nouveau Centre) et 8 voix Contre (8 FN)<br />

0202 – 08 – Affaires Juridiques<br />

1 – Délégation du <strong>Conseil</strong> Régional à son Prési<strong>de</strong>nt pour les marchés inférieurs à<br />

206 000 € HT conclus en application <strong>de</strong> l’article 28 du Co<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Marchés publics<br />

M. LE PRESIDENT : La loi nous avait donné 200 000 €, le nouveau seuil est <strong>de</strong><br />

206 000 € HT, c'est pourquoi on reprend une délibération.<br />

M. BELPAUME : Vous avez dit que l’on passait <strong>de</strong> 200 000 € à 206 000 €, et en fait,<br />

sur le rapport il est indiqué que l’on passe <strong>de</strong> 210 000 € à 206 000 €.<br />

M. LE PRESIDENT : La loi fixait le plafond <strong>de</strong> l’autorisation à 200 000 €, et compte<br />

tenu <strong>de</strong> l'inflation, la loi le fixe désormais à 206 000 €.<br />

M. BELPAUME : Non, il est écrit : « Déci<strong>de</strong> <strong>de</strong> ramener la délégation accordée au<br />

prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> 210 000 à 206 000 €. »<br />

M. LE PRESIDENT : Effectivement, j'ai mal lu, l'indice vient d'être modifié.<br />

M. BELPAUME : A l'époque, nous avions voté contre le fait <strong>de</strong> vous accor<strong>de</strong>r cette<br />

délégation, même lorsqu’elle était bien inférieure à cette somme. On avait voté contre quand<br />

elle était proposée à 210 000 €, nous serons encore contre, même si elle est ramenée à<br />

206 000 €.<br />

40


La seule problématique est celle liée à l'utilisation <strong>de</strong> l'article 28. Je vous avais<br />

notamment posé <strong>de</strong>s questions dans une précé<strong>de</strong>nte session, quant au pourquoi on faisait<br />

passer les déjeuners <strong>de</strong> travail sous une autre appellation, dans les réceptions... J'avais donné<br />

un chiffre qui était facilement contrôlable et contrôlé, disant que l'on aurait dépensé plus <strong>de</strong><br />

100 000 € dans les restaurants d'Amiens.<br />

Je n'ai jamais eu <strong>de</strong> réponse...<br />

M. LE PRESIDENT : A l'époque je vous ai <strong>de</strong>mandé, puisque vous aviez le détail, <strong>de</strong><br />

me poser une question précise et qu'il vous serait répondu, vous ne l'avez jamais fait.<br />

M. BELPAUME : Elle vous a été posée ce jour-là !<br />

M. LE PRESIDENT : Non monsieur, reprenez les comptes-rendus <strong>de</strong> ce jour, je vous<br />

ai <strong>de</strong>mandé <strong>de</strong> préciser votre question par écrit, en détail, et vous ne l'avez pas fait.<br />

rendu.<br />

M. BELPAUME : Belle pirouette, monsieur le Prési<strong>de</strong>nt !<br />

M. LE PRESIDENT : Ce n'est pas une pirouette, cela a été dit, c'est dans le compte-<br />

Je mets cette délibération aux voix.<br />

Il est procédé au vote à main levée sur le rapport qui est adopté par 42 Pour (19 PS<br />

+ 8 Verts-PRG + 4 Communiste et Progressiste + 8 Aimer la <strong>Picardie</strong> + 3 MoDem –<br />

Nouveau Centre) et 11 voix Contre (3 Communiste et Républicain + 8 FN)<br />

M. LE PRESIDENT : J'ai reçu <strong>de</strong>ux questions orales et <strong>de</strong>ux motions, mais avant <strong>de</strong><br />

les abor<strong>de</strong>r, je voudrais simplement m'expliquer sur ce qui a été dit par M. GREMETZ avant<br />

<strong>de</strong> s'en aller, sur le fait qu'il allait faire une conférence <strong>de</strong> presse, lui, M. CARESMEL et<br />

M. HURÉ, sur l'affaire d’Unipackaging.<br />

Je voudrais dire que nous avons mené une longue négociation avec M. CARESMEL,<br />

et que l'endroit où cette négociation a achoppé, ce n'est pas sur la reprise du site, ce n'est pas<br />

sur les modalités d'ai<strong>de</strong> du <strong>Conseil</strong> Régional sur cette opération, c'est que M. CARESMEL est<br />

aujourd'hui sous l'épée <strong>de</strong> Damoclès d'un contrôle fiscal, et M. GREMETZ s'est engagée à<br />

faire une intervention pour qu'il soit fait diligence et que la peine soit amoindrie, ce qui<br />

explique aujourd'hui ces liens d'amitié nouveaux…<br />

Je veux simplement dire que je suis extrêmement surpris <strong>de</strong> la présence <strong>de</strong> M. HURÉ<br />

à cette conférence <strong>de</strong> presse. M. HURÉ est le Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l'agglomération Abbevilloise, mais<br />

c'est l'un <strong>de</strong>s rares endroits où il n'a pas la compétence économique ! C'est-à-dire que l'on va<br />

faire une conférence <strong>de</strong> presse qui a un caractère… allez, je dirai essentiellement électoral et<br />

rien d'autre ! Mais il est le choix <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong> faire ce qu'il veut, et ici, au <strong>Conseil</strong> Régional,<br />

puisque nous avons mené plus <strong>de</strong> six mois <strong>de</strong> négociations avec M. CARESMEL, je vous le<br />

dis, je saurai m'en souvenir...<br />

M. BELPAUME : Les salariés d'Abélia apprécieront vos déclarations.<br />

41


M. LE PRESIDENT : Ce n'est pas Abélia qui appréciera, on avait trouvé l'accord, et<br />

la seule chose était : « Tant que j'ai le contrôle fiscal, je ne peux pas investir. »<br />

Monsieur HURÉ, qui n'a pas la compétence, vient faire quoi ?<br />

M. BELPAUME : Posez lui la question...<br />

M. LE PRESIDENT : Ce n'est pas moi mais vous qui allez faire la conférence <strong>de</strong><br />

presse avec lui !<br />

M. BELPAUME : Non, je suis là, je ne peux être ici et là-bas !<br />

Question orale posée par M. Roger MEZIN sur la Réforme du service public <strong>de</strong><br />

l’emploi.<br />

M. MEZIN : C’est une question actuelle qui pose problème à l'ensemble <strong>de</strong>s<br />

collectivités, qui nous concerne tous : l'emploi. Le Gouvernement et le Parlement ont décidé<br />

la fusion <strong>de</strong>s ASSEDIC et <strong>de</strong> l'ANPE afin d'avoir un guichet unique. Or, nous nous sommes<br />

tous organisés efficacement <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s années pour avoir, qui dans la collectivité locale, qui<br />

au département ou qui à la région, <strong>de</strong>s systèmes.<br />

Votre initiative <strong>de</strong> maisons pour l'emploi que nous avons approuvée, notamment sur<br />

Amiens, était ce symbole-là, où l’on rapprochait la formation <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d'emploi. A mon<br />

sens, il ne faudrait pas que maintenant que l'Etat va s'organiser pour avoir un guichet unique,<br />

nous soyons, nous, avec ces mêmes divisions.<br />

Ma question est simple, quelle initiative pouvez-vous prendre pour vous rapprocher du<br />

Préfet <strong>de</strong> Région et voir comment on pourrait s'organiser, entre les différentes collectivités,<br />

pour rapprocher formation et emploi, dans un souci d'efficacité ?<br />

M. LE PRESIDENT : Je vais laisser le vice-prési<strong>de</strong>nt dont c’est la compétence<br />

répondre, mais c'est dommage, certains ne sont pas là aujourd'hui... Dans le sens <strong>de</strong> ce que<br />

vous venez <strong>de</strong> dire, et que j'approuve, il faudrait peut-être que <strong>de</strong>main, les missions locales,<br />

les PLIE et l'ensemble <strong>de</strong>s outils soient à un endroit, mais pas que l'on nous <strong>de</strong>man<strong>de</strong> en<br />

permanence <strong>de</strong> cotiser.<br />

Monsieur CARDON, vous avez la parole.<br />

M. CARDON : Merci, monsieur le Prési<strong>de</strong>nt. D'abord, une petite remarque sur la<br />

fusion… Si ce n'était que la fusion, ce serait d’une efficacité qui serait moindre. Il s'agit bien<br />

<strong>de</strong> repositionner un nouvel acteur qui rassemble l’ensemble <strong>de</strong>s fonctions, celle <strong>de</strong><br />

l’in<strong>de</strong>mnisation, celle <strong>de</strong> l’accompagnement, celle <strong>de</strong> la recherche d'emploi pour les<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong>urs d’emploi.<br />

Mais si l’on ne positionne pas ce nouvel outil par rapport à ce qui existe autour, vous<br />

avez tout à fait raison, monsieur MEZIN, cela n'aura aucune efficacité propre. Simplement,<br />

peut-être peut-on imaginer que les bénéficiaires <strong>de</strong> ce dispositif seront moins soumis à <strong>de</strong>s<br />

questions que dans <strong>de</strong>ux endroits différents, et que ce serait ainsi plus flui<strong>de</strong> pour eux. Mais<br />

cela ne suffira pas à améliorer et rendre plus dynamique le marché du travail et les outils <strong>de</strong><br />

formation que nous avons mis en place, souvent en commun avec l'ASSEDIC.<br />

42


Dès que nous avons connu la proposition en décembre, le Prési<strong>de</strong>nt avait rencontré le<br />

Préfet <strong>de</strong> Région, puis j'ai eu une rencontre qui a suivi. Nous avons fait la proposition que, dès<br />

que les événements <strong>de</strong> mars seront dépassés, nous travaillions à une proposition <strong>régional</strong>e,<br />

comme nous l'avons fait pour les maisons <strong>de</strong> l'emploi et <strong>de</strong> la formation. Cette proposition<br />

<strong>régional</strong>e positionnerait les maisons <strong>de</strong> l'emploi et <strong>de</strong> la formation, les missions locales et les<br />

PLIE dans un organisme que nous préférerions unique, pour éviter d'avoir <strong>de</strong>s coûts <strong>de</strong><br />

gestion permanents, <strong>de</strong>s conseils d’administration qui se multiplient et où l’on a toujours les<br />

mêmes personnes, ce qui n'a pas d'utilité. Cet organisme serait, aux côtés <strong>de</strong> France Emploi<br />

-je l'appellerai ainsi puisque c'est le nom qui circule- un outil chargé <strong>de</strong> traiter <strong>de</strong>s publics<br />

différents, plus en difficulté, handicapés, jeunes, qui ont vraiment <strong>de</strong> grosses difficultés parce<br />

qu'ils sont quasiment illettrés ou sans aucune qualification... Il serait en capacité d'animer un<br />

certain nombre <strong>de</strong> projets pour permettre aux entreprises <strong>de</strong> travailler sur leurs besoins<br />

d'emploi, et nous, <strong>de</strong> travailler sur le fichier.<br />

Nous allons faire une proposition à l'Etat d'un outil qui rassemblerait les forces que<br />

nous avons construites <strong>de</strong>puis un certain temps, à côté <strong>de</strong> France Emploi, qui serait très<br />

clairement, autour <strong>de</strong>s maisons <strong>de</strong> l'emploi et <strong>de</strong> la formation, le lieu à côté <strong>de</strong>s conseils <strong>de</strong><br />

développement, à côté <strong>de</strong>s pays, chargé d'impulser <strong>de</strong>s politiques qui cherchent à dynamiser à<br />

la fois les politiques <strong>de</strong> formation, les politiques <strong>de</strong> recherche d'emploi, et à travailler comme<br />

on le fait très bien aujourd'hui à Amiens, Chauny, Clermont, Compiègne, ou dans un certain<br />

nombre <strong>de</strong> lieux qui ont déjà pris la mesure et pris <strong>de</strong>s initiatives allant <strong>de</strong> la gestion <strong>de</strong>s<br />

compétences dans les entreprises jusqu'à la démultiplication <strong>de</strong>s parcours vers l'emploi,<br />

différentes choses qui font que cela va mieux entre les entreprises et ceux qui sont en<br />

recherche d'emploi.<br />

Nous sommes vraiment sur cette logique et nous allons mettre au travail trois lieux en<br />

<strong>Picardie</strong> pour faire une maquette. C'est la même métho<strong>de</strong> que celle que nous avions déjà<br />

utilisée. Nous allons <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r à <strong>de</strong>s territoires <strong>de</strong> nous faire une proposition d'organisation, à<br />

côté <strong>de</strong> France Emploi.<br />

Sachez également qu'à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> du Prési<strong>de</strong>nt, je représente l'Association <strong>de</strong>s<br />

Régions <strong>de</strong> France au <strong>Conseil</strong> Supérieur <strong>de</strong> l'Emploi, qui fait partie <strong>de</strong> ce groupe <strong>de</strong> travail.<br />

Vous pouvez être sûr que nous allons veiller à ce que ce que nous avons construit ensemble se<br />

pérennise, et même se développe autrement <strong>de</strong>main, à côté d'un nouvel opérateur.<br />

M. MEZIN : Merci.<br />

Question orale posée par Mme Monique RYO, au nom du Groupe Mouvement<br />

Démocrate – Nouveau Centre<br />

MME RYO : Monsieur le Prési<strong>de</strong>nt, nous avons abordé aujourd'hui une étape<br />

importante pour le développement <strong>de</strong> la <strong>Picardie</strong> avec le lancement du projet <strong>de</strong> l'Agenda<br />

21 soumis à concertation.<br />

L'Agenda 21 viendra bien sûr encadrer et impulser, par sa transversalité, toutes les<br />

politiques <strong>régional</strong>es, y compris les politiques économiques.<br />

Lors du vote du Schéma Régional <strong>de</strong> Développement Economique, le 2 juin 2006, il<br />

était prévu, comme l'impose d'ailleurs l'adaptation aux ai<strong>de</strong>s européennes, la refonte <strong>de</strong>s ai<strong>de</strong>s<br />

économiques <strong>régional</strong>es aux entreprises.<br />

43


Nous sommes toujours en attente du projet, et cela <strong>de</strong>puis près <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ans, alors que<br />

vous avez mis en place la commission <strong>de</strong> suivi et d'évaluation <strong>de</strong>s ai<strong>de</strong>s <strong>régional</strong>es accordées<br />

aux entreprises.<br />

Or, il faut soutenir sans états d'âme les entreprises, parce que le développement<br />

durable <strong>de</strong> la <strong>Picardie</strong> est indissociable du dynamisme <strong>de</strong> nos entreprises.<br />

Monsieur le Prési<strong>de</strong>nt, pouvez-vous nous dire quand cette réforme maintes fois<br />

promise et maintes fois reportée, et que tous les acteurs économiques atten<strong>de</strong>nt, nous sera<br />

présentée ?<br />

M. LE PRESIDENT : Je ne sais s’ils l’atten<strong>de</strong>nt, mais certains viennent déjà au<br />

guichet <strong>de</strong>puis un moment, sans que cette refonte n’ait eu lieu…<br />

Le document sera prêt d’ici une huitaine <strong>de</strong> jours. Madame la Prési<strong>de</strong>nte <strong>de</strong> la<br />

commission va le soumettre à concertation et mener cette concertation finale. Une fois qu'elle<br />

aura présenté le document et que la concertation aura eu lieu, il sera proposé à cette<br />

Assemblée pour délibération.<br />

Je suis saisi <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux motions. La première motion a été présentée par les Groupes<br />

Socialiste, Verts-PRG, Communiste et Progressiste.<br />

Motion présentée par le Groupe Socialiste, le Groupe VERTS-PRG, le Groupe<br />

Communiste et Progressiste : Pour un soutien au secteur industriel<br />

M. CARDON : Je ne vais pas lire le texte, puisque cela a été l'objet d'une partie <strong>de</strong><br />

nos débats : pas d'avenir sans industrie. Nous en sommes ici convaincus <strong>de</strong>puis longtemps.<br />

Les initiatives <strong>de</strong> soutien ont été multiples.<br />

Celles liées à la recherche et développement : nous avons passé le budget <strong>de</strong><br />

l'enseignement supérieur et <strong>de</strong> la recherche <strong>de</strong> 14 M€ en 2004 à près <strong>de</strong> 97 M€ en 2008 -c'est<br />

ce qui est inscrit dans le budget 2008-.<br />

Nous avons engagé une gran<strong>de</strong> campagne <strong>de</strong> valorisation <strong>de</strong> l'industrie, qui est<br />

aujourd'hui méconnue à la fois <strong>de</strong>s familles et <strong>de</strong>s jeunes. Plus personne ne veut aller<br />

travailler dans l'industrie, il y a donc besoin <strong>de</strong> faire reconnaître ce qui se passe. Certes, les<br />

conditions <strong>de</strong> travail ne sont pas toujours exemplaires, mais elles ont évolué dans le temps et<br />

il y a besoin <strong>de</strong> travailler sur ces schémas. Je veux parler du Printemps <strong>de</strong> l’Industrie.<br />

Nous avons mis en place une cellule <strong>de</strong> crise, et 220 entreprises ont été reçues par les<br />

services : 22 000 emplois concernés. A chaque fois nous travaillons à ai<strong>de</strong>r les entreprises, à<br />

d’abord essayer <strong>de</strong> les sauver, en les conseillant et en leur donnant <strong>de</strong>s outils afin qu'elles<br />

évoluent.<br />

A partir <strong>de</strong> tous ces exemples, vous voyez qu'en permanence nous y travaillons. Mais<br />

on voit bien qu'il y a dans l'actualité un certain nombre <strong>de</strong> cas, notamment d'entreprises où,<br />

très clairement, nous avons plutôt du mal à comprendre. On peut comprendre <strong>de</strong>s difficultés<br />

industrielles, <strong>de</strong>s difficultés économiques, <strong>de</strong>s difficultés passagères, mais la logique <strong>de</strong> ce qui<br />

est en train <strong>de</strong> se passer pour l'Amiénois, chez Dunlop-Goodyear, est plutôt incompréhensible,<br />

et c’est extrêmement important.<br />

44


C’est une forme <strong>de</strong> chantage aux salariés, que nous avons rencontrés et qui nous ont<br />

tous dit -y compris la CGT- être prêts à la négociation sur les 4x8, mais à condition d’être<br />

dans une véritable négociation, c'est-à-dire que d'un côté les salariés fassent un pas, mais aussi<br />

qu'en face, du côté du patronat, soit également fait un pas. Nous sommes donc en permanence<br />

à l'écoute <strong>de</strong> ces salariés.<br />

Mais la Région n'a pas la compétence <strong>de</strong> l'emploi. C'est d'abord à l'Etat <strong>de</strong> prendre<br />

l'ensemble <strong>de</strong> ses responsabilités, c'est à l'Etat <strong>de</strong> mobiliser ses services pour travailler sur ces<br />

dossiers, pour éclairer la population sur par exemple ce qui est en train <strong>de</strong> se passer, lorsque<br />

<strong>de</strong>s négociations sont aujourd'hui menées sans que personne ne comprenne où veut en venir<br />

Dunlop-Goodyear, ce groupe américain.<br />

Mais c'est aussi à l'Europe d'enfin se doter d'une véritable politique industrielle, à<br />

l'Europe d'enfin prendre <strong>de</strong>s mesures pour lutter contre un dumping social et fiscal qui crée, à<br />

l'interne comme à l'externe, une concurrence entre les pays, et qui met dans cette situation <strong>de</strong>s<br />

territoires comme le nôtre.<br />

L'objectif <strong>de</strong> cette motion est <strong>de</strong> dire à tout le mon<strong>de</strong> que chacun fasse son travail, que<br />

l'Etat assume ses responsabilités, que l'Europe prenne enfin un certain nombre <strong>de</strong> décisions.<br />

En tout cas, du côté du <strong>Conseil</strong> Régional <strong>de</strong> <strong>Picardie</strong>, nous continuerons à marteler que<br />

l'histoire <strong>de</strong> la <strong>Picardie</strong> a été l'industrie et que l'avenir <strong>de</strong> la <strong>Picardie</strong> passe par son industrie.<br />

M. LE PRESIDENT : Monsieur MEZIN…<br />

M. MEZIN : Monsieur le Prési<strong>de</strong>nt, d'abord, cela me permet d'indiquer que comme<br />

vous avez évoqué l'idée que peut-être on serait contre l'industrie, bien sûr que non. Ce que<br />

nous constatons, comme partout dans le mon<strong>de</strong> dans les pays industriels, c'est que la place <strong>de</strong><br />

l'industrie est en train <strong>de</strong> diminuer au profit d'autres secteurs économiques. Heureusement<br />

d'ailleurs...<br />

Le chiffre que je connais le mieux est celui d'Amiens : en 10 ans, on a fait<br />

12 000 emplois et on a perdu 100 emplois industriels par an. Heureusement, les emplois<br />

tertiaires ont remplacé, parce que sinon nous aurions eu <strong>de</strong> grands discours sur l'industrie,<br />

mais pas d'emplois <strong>de</strong> remplacement.<br />

Bien sûr il faut soutenir l'industrie, vous le faites, nous le faisons, mais aussi<br />

développer le secteur tertiaire, vous ne le faites pas assez. Il n'y a pas <strong>de</strong> politique tertiaire,<br />

c'est dommage, c’est celle qui crée le plus d'emplois en <strong>Picardie</strong> et à Amiens.<br />

Concernant la motion, ce qui me surprend c’est que l’on parle d'harmonisation fiscale.<br />

Vous savez ce que cela veut dire dans une Europe qui peut-être <strong>de</strong>main votera cela à la<br />

majorité… Cela veut dire une baisse <strong>de</strong> la fiscalité sur les entreprises, puisque personne ne<br />

pense à une harmonisation qui se ferait par le haut.<br />

Je suis donc surpris <strong>de</strong> voir votre groupe souhaiter une harmonisation : cela se fait<br />

toujours <strong>de</strong> la majorité vers la minorité et nous avons la fiscalité la plus haute, vous souhaitez<br />

donc une minoration <strong>de</strong> la fiscalité.<br />

45


Comme je ne pense pas avoir compris cela dans votre texte, ce serait une révolution,<br />

nous allons nous abstenir sur quelque chose qui est plein <strong>de</strong> gentils mots, mais <strong>de</strong> peu<br />

d'efficacité.<br />

M. LE PRESIDENT : Madame RYO…<br />

MME RYO : Monsieur le Prési<strong>de</strong>nt, j'ai envie <strong>de</strong> vous dire : quel dommage que vous<br />

n'ayez pas appelé à voter oui au référendum il y a <strong>de</strong>ux ans, nous aurions gagné du temps dans<br />

la construction européenne que vous semblez appeler aujourd'hui <strong>de</strong> vos vœux.<br />

Sur le fond, nous sommes tout à fait d'accord avec la motion que vous présentez et<br />

nous la voterons, mais nous resterons bien sûr vigilants quant aux propositions que vous ferez.<br />

M. BELPAUME : Monsieur le Prési<strong>de</strong>nt, le hasard faisant bien les choses, puisque<br />

vous dites que cette motion aurait été déposée en premier, mais tout le mon<strong>de</strong> aura remarqué,<br />

puisque tout le mon<strong>de</strong> les a reçues, que nous avons quasiment les mêmes !<br />

Pourquoi quasiment ? Parce que pour nous, au travers <strong>de</strong> ce que vous écrivez, surtout<br />

après ce que je viens d'entendre <strong>de</strong> M. CARDON : « pas <strong>de</strong> compétence sur l'emploi.. ». Si<br />

effectivement la Région n'a pas <strong>de</strong> compétence sur l'emploi, il faudra m'expliquer pourquoi<br />

nous intervenons à volo sur nombre <strong>de</strong> sujets sur lesquels -je l'entends ici, et il est facile <strong>de</strong> le<br />

contrôler au travers <strong>de</strong>s procès-verbaux- nous n'avons pas <strong>de</strong> compétence, pour autant, nous<br />

sommes intervenus !<br />

Pourquoi je dis cela ? Quand vous écrivez <strong>de</strong>s choses dont nous considérons qu'elles<br />

ne sont pas vraies parce que nous l'avons vu au travers <strong>de</strong> différents dossiers tout au long <strong>de</strong><br />

nos quatre années <strong>de</strong> présence -il suffirait d'ailleurs <strong>de</strong> reprendre les déclarations faites il n'y a<br />

pas si longtemps que cela sur Goodyear-Dunlop- pour s'apercevoir que maintenant il faudrait<br />

coller à une réalité...<br />

Il y a encore quelques semaines, nous n’étions pas nombreux à dire que la direction,<br />

c’était très clair, était en train <strong>de</strong> mener <strong>de</strong>s choses. Vous nous disiez alors : « Attention, il faut<br />

prendre <strong>de</strong>s gants... » Et là, bizarrement, maintenant, vous nous dite que... Nous, nous disons<br />

que cela ne correspond pas à la réalité.<br />

Il suffira seulement que les salariés reprennent les déclarations <strong>de</strong>s uns et <strong>de</strong>s autres<br />

<strong>de</strong>puis plusieurs mois, pour ne pas dire plusieurs années, pour s'apercevoir qu'encore une fois,<br />

vous êtes sur une déclaration d'intention mais qui n'est pas suivie d’effet <strong>de</strong>puis quatre ans.<br />

Nous voterons contre.<br />

M. LE PRESIDENT : Nous avons <strong>de</strong>ux groupes d'opposition à droite : M. MEZIN<br />

m'explique que la négociation ne pourra avoir lieu parce qu'il faudra trouver un vote à la<br />

majorité, et après, on m'explique pourquoi je n'ai pas voté oui… …parce que justement c'était<br />

le vote à l'unanimité... C'était bien cela la raison. C'est ce qui a fait que j'ai voté non !<br />

Pourquoi ai-je voté non ? Non pas parce que je ne veux pas d'Europe, mais je veux<br />

d’une Europe qui fonctionne et qui soit démocratique. A 27, chaque fois que vous <strong>de</strong>vrez<br />

prendre une décision à l'unanimité... Je vous rappelle que je siège au Comité <strong>de</strong>s Régions<br />

d'Europe. Nous, nous sommes une assemblée consultative. Malte, qui est un Etat, avec<br />

400 000 habitants, a une voix tout comme la France ! Telle est la réalité !<br />

46


Et à ce jour, nous sommes dans un certain nombre <strong>de</strong> paradis fiscaux...<br />

Monsieur MEZIN a repris un <strong>de</strong>s éléments en disant que ce serait une harmonisation fiscale<br />

par le bas. J'ai aussi parlé du social, parce qu'il n'y a pas <strong>de</strong> l'un sans l'autre. Dans un état où<br />

l’on ne paie pas d'impôt, il n'y a pas <strong>de</strong> social, puis l'état ne joue pas son rôle...<br />

Le problème est donc bien là, il est d'avoir en même tant une protection sociale que<br />

M. BELPAUME m'invite en permanence à défendre, et que je défends, mais pour qu'il y ait<br />

une protection sociale, celle-ci doit se donner <strong>de</strong>s moyens, et les seuls moyens qu'elle a, c'est<br />

la fiscalité. On ne peut donc pas dissocier l'un <strong>de</strong> l'autre, et on ne peut pas dire que<br />

l'harmonisation ne se fera que par le fiscal, au détriment <strong>de</strong>s autres. Non, les <strong>de</strong>ux sont liés.<br />

On vient <strong>de</strong> voter un Agenda 21, mais je ne vous ai pas entendu me dire que dans le<br />

cadre <strong>de</strong>s accords <strong>de</strong> l'OMC sur les importations, il faudrait l'appliquer, qu’il faudrait faire en<br />

sorte que pour ces états très, très loin, ceux qui veulent faire un développement raisonné <strong>de</strong><br />

leur territoire, on <strong>de</strong>vrait accepter <strong>de</strong>s conditions spécifiques.<br />

Mais s’agissant <strong>de</strong>s autres qui sont là uniquement pour faire du dumping, on fait la<br />

technique américaine... Ce sont les « in tax com », qui sont monstrueuses. Les Etats-Unis<br />

sont rentrés en guerre, et la principale industrie quand on entre en guerre, c'est l'armement, il<br />

faut <strong>de</strong> l'acier. Pas un industriel européen ne peut exporter d'acier aux Etats-Unis, tout est<br />

verrouillé ! Cela s'appelle le paradis du libéralisme ! Et l'Europe, c'est le poulailler libre avec<br />

le renard libre ! Voilà ce qu'il faut changer aujourd'hui, mais personne n'en parle.<br />

Avec 1,51 € <strong>de</strong> parité par rapport au dollar, versus 1,31 € il y a un an, soit 20 centimes<br />

d'écart, ce sont 2 milliards <strong>de</strong> perte pour Airbus ! Les 10 000 emplois supprimés, ce sont<br />

900 M€ d'économie, il faudra en remettre <strong>de</strong>hors 10 000 ! Ça, c'est parce que l'on ne s'occupe<br />

pas <strong>de</strong> la monnaie.<br />

Monsieur SARKOZY va <strong>de</strong>venir Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l'Union Européenne le 1 er juillet et il a<br />

tenu <strong>de</strong>s discours par rapport à la parité et différents sujets. Il serait grand temps que l’on s’en<br />

occupe, si l’on veut effectivement sauver, non pas l'industrie picar<strong>de</strong>, mais l'industrie<br />

européenne !<br />

On découvre, quand on fait 40 milliards d'euros <strong>de</strong> déficit au commerce extérieur<br />

-déclaration du gouvernement et non <strong>de</strong> Clau<strong>de</strong> GEWERC- que c'est parce que l'on est trop<br />

affaibli dans notre industrie. On nous compare à l'Allemagne qui fait 200 milliards<br />

d'excé<strong>de</strong>nts, mais on oublie <strong>de</strong> nous parler du grand modèle libéral, l'Angleterre, qui n'a plus<br />

que <strong>de</strong>s services et qui n'a plus d'industrie... Dans le même temps, l'Angleterre fait<br />

100 milliards <strong>de</strong> déficit du commerce extérieur !<br />

Il serait largement temps que chacun prenne ses responsabilités et que l’on balaye<br />

dans cette Europe. Là, oui, madame RYO, c'est cette Europe là que je veux, l'Europe <strong>de</strong>s<br />

peuples, l'Europe <strong>de</strong>s hommes et <strong>de</strong>s femmes, l'Europe <strong>de</strong>s travailleurs, et non simplement<br />

l'Europe du « je clique et je perds 4,9 milliards d'euros » ! Ce n'est pas celle-là que je veux.<br />

MME RYO : Ce n'est pas celle-là non plus que je veux !<br />

M. LE PRESIDENT : Bien, nous avons donc cette première motion…<br />

Monsieur GUINIOT, vous m'aviez <strong>de</strong>mandé la parole, excusez-moi...!<br />

47


M. GUINIOT : Merci. Vous remarquez, quand je suis calme, je ne peux plus parler<br />

du tout ! Cela <strong>de</strong>vient inquiétant...<br />

Sur cette motion, je ne vais pas répéter ce qu'a dit le camara<strong>de</strong> BELPAUME…<br />

M. BELPAUME : Camara<strong>de</strong>...!<br />

M. GUINIOT : Vous ne vous appelez plus ainsi ?<br />

M. BELPAUME : Jusqu'à preuve du contraire, je ne suis pas votre camara<strong>de</strong> !<br />

M. GUINIOT : Tout cela ne servira à rien, vous le savez, on ne va pas refaire la<br />

démonstration. J'aurais pu tenir une partie <strong>de</strong> vos propos, si ce n'est que nous ne sommes pas<br />

d'accord sur la finalité.<br />

Comment veut-on harmoniser cette Europe, qui va <strong>de</strong> Brest à l'Oural ? Bien sûr, les<br />

peuples <strong>de</strong> ces pays qui viennent d’entrer dans l'Europe ne sont pas du tout au même niveau<br />

que les autres pays d'Europe <strong>de</strong> l'ouest, notamment au niveau économique, et en termes <strong>de</strong><br />

protection sociale.<br />

Il est évi<strong>de</strong>nt que votre motion ne sert strictement à rien, puisque je cite, « (…) une<br />

véritable politique industrielle commune, intégrant une stratégie <strong>de</strong> développement basée sur<br />

<strong>de</strong>s normes sociales et environnementales en pointe. », il est évi<strong>de</strong>nt que ce n'est pas près<br />

d'arriver.<br />

Et les ai<strong>de</strong>s européennes, comme cela a été le cas pour l'agriculture, iront vers ces<br />

pays, et bien sûr n'arriveront plus du tout en France ! Tout le mon<strong>de</strong> le sait, et donc nous<br />

voterons contre votre motion, monsieur le Prési<strong>de</strong>nt.<br />

M. LE PRESIDENT : Je mets cette motion aux voix.<br />

Il est procédé au vote à main levée sur la motion qui est adopté par 34 voix Pour<br />

(19 PS + 8 Verts/PRG + 4 Communiste et Progressiste + 3 MoDem – Nouveau Cente),<br />

11 voix Contre (3 Communiste et Républicain + 8 FN) et 8 Abstentions (8 Aimer la <strong>Picardie</strong>)<br />

Motion présentée par le Groupe Communiste et Républicain : Développement<br />

économique<br />

M. LE PRESIDENT : J'ai reçu une autre motion présentée par M. GREMETZ, pour<br />

le Groupe Communiste et Républicain, qui porte sur le développement économique.<br />

M. BELPAUME : Comme je le rappelais tout à l'heure, nous avons déposé cette<br />

motion que je lis :<br />

1) Goodyear/Dunlop<br />

Le 22 janvier et le 6 février 2008, le député et prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> notre groupe a interpellé le<br />

gouvernement concernant l'avenir <strong>de</strong>s salariés et <strong>de</strong>s sites Goodyear/Dunlop à Amiens. A<br />

64,55 %, les salariés ont rejeté le projet dit <strong>de</strong> « 4x8 » <strong>de</strong> la direction.<br />

48


Force est <strong>de</strong> constater que les salariés veulent <strong>de</strong>s investissements, ils veulent<br />

conserver leurs emplois, ils veulent préserver leur vie <strong>de</strong> famille, mais ils refusent la casse <strong>de</strong><br />

leurs conditions <strong>de</strong> travail –je vous renvoie à mes propos relatifs aux conditions <strong>de</strong> travail que<br />

j’ai tenus au sujet <strong>de</strong> l’Agenda 21- et la perte <strong>de</strong> leur pouvoir d'achat.<br />

Notre groupe propose que le <strong>Conseil</strong> Régional <strong>de</strong> <strong>Picardie</strong>, réuni ce jour, <strong>de</strong>man<strong>de</strong> au<br />

gouvernement les mesures qu’il enten<strong>de</strong> prendre pour inciter la direction américaine <strong>de</strong><br />

Goodyear/Dunlop à investir les 52 M€ prévus sur ce site amiénois. -Argent qu’il a, puisque<br />

nous apprenons qu’il va investir plusieurs centaines <strong>de</strong> millions d’euros en Pologne, pour<br />

développer par trois la production. Puisqu’il a <strong>de</strong> l’argent, qu’attend-il pour l'investir<br />

concrètement sur les <strong>de</strong>ux sites d'Amiens ?- Mais également, comment il entend faire<br />

renoncer aux licenciements amorcés et permettre le développement et la pérennisation <strong>de</strong><br />

l’activité ?<br />

Le <strong>Conseil</strong> Régional <strong>de</strong> <strong>Picardie</strong>, après avoir entendu le Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la République<br />

annoncer l'engagement <strong>de</strong> l'Etat pour maintenir les sites d'Arcelor-Mittal à Gandrange et <strong>de</strong><br />

Michelin à Toul, n'en attend pas moins pour les salariés <strong>de</strong> Goodyear/Dunlop à Amiens, il<br />

exige du Gouvernement qu'un engagement ferme et précis lui soit notifié.<br />

2) Whirlpool<br />

Suite aux différents plans sociaux, plans <strong>de</strong> sauvegar<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’emploi, les effectifs sur le<br />

site <strong>de</strong> Whirlpool d'Amiens n’ont <strong>de</strong> cesse <strong>de</strong> diminuer pour en arriver à 500 salariés, soit<br />

plus <strong>de</strong> 350 licenciements <strong>de</strong>puis 2002.<br />

Sous prétexte <strong>de</strong> la concurrence, la direction avait annoncé en 2004 le lancement d'un<br />

produit qui, faute <strong>de</strong> rentabilité, a amené 63 suppressions <strong>de</strong> postes.<br />

La direction entend redynamiser son activité « sèche-linge » en Europe par le<br />

lancement en 2009 d'un nouvel appareil « modèle ZEPHIR ».<br />

Encore une fois, pour ce projet, la direction menace les emplois, dénonce l'accord <strong>de</strong>s<br />

35 heures, etc., et <strong>de</strong> plus, il faudrait obtenir un accord avant la mi-juin 2008 !!!<br />

Notre groupe propose, comme pour les Goodyear/Dunlop, que le <strong>Conseil</strong> Régional <strong>de</strong><br />

<strong>Picardie</strong>, réuni ce jour, exige <strong>de</strong> l’Etat que tout soit fait pour maintenir le site, les emplois, les<br />

conditions <strong>de</strong> travail et que l’investissement soit fait, sans pour autant subir ce chantage.<br />

Le groupe Communiste et Républicain propose que l’ensemble <strong>de</strong>s collectivités pèsent<br />

sur le groupe Whirlpool en <strong>de</strong>mandant, si les engagements ne sont pas tenus, le<br />

remboursement <strong>de</strong>s ai<strong>de</strong>s publiques versées <strong>de</strong>puis <strong>de</strong> trop nombreuses années. »<br />

Je rappelle que Whirlpool fait <strong>de</strong>s PSE ou plan sociaux par tranche <strong>de</strong> cinq ans, quand<br />

arrive la fin <strong>de</strong>s ai<strong>de</strong>s publiques ! Rappelons 2002, où avec toutes les ai<strong>de</strong>s dites « <strong>de</strong><br />

ROBIEN » à l'époque, ils n’ont pas hésité à partir à Poprad. Ils avaient été clairs et l’avaient<br />

écrit : ils voulaient 14 ou 15 % <strong>de</strong> divi<strong>de</strong>n<strong>de</strong>s pour leurs actionnaires, ce qui les a poussés à<br />

partir à Poprad.<br />

49


Je reviens à ce qu’a dit M. CARDON tout à l’heure. Quand on dit que l'on n'a pas les<br />

compétences, excusez-moi du peu… quand on a <strong>de</strong>s leviers, <strong>de</strong>s outils, que l'on peut appuyer<br />

là où cela fait mal et intervenir dans les entreprises par les conventions, etc., il ne faut pas<br />

hésiter, puisque c'est toujours dans l'intérêt <strong>de</strong>s salariés. Non pas <strong>de</strong> l'accompagnement, mais<br />

d’épauler les salariés.<br />

Je rappelle que <strong>de</strong>puis quatre ans, nous n'entendons que cela, et je l'ai rappelé au<br />

<strong>de</strong>rnier vote du budget. Selon ce que nous voyons, nous ne pourrions être qu'aux côtés <strong>de</strong>s<br />

employeurs… Non, je suis désolé, il faut les ai<strong>de</strong>r financièrement, soit, il y a <strong>de</strong>s garanties à<br />

prendre, mais en même temps, nous <strong>de</strong>vons être aux côtés <strong>de</strong>s salariés qui souffrent et les<br />

ai<strong>de</strong>r à mener la bagarre. C'est ce que nous faisons.<br />

M. LE PRESIDENT : Monsieur MASSEIN a la parole.<br />

M. MASSEIN : Simplement pour vous dire, chacun comprendra que nous ne pouvons<br />

pas nous prononcer favorablement sur un pâle résumé, très incomplet d'ailleurs, <strong>de</strong> la motion<br />

que nous venons d'adopter il y a quelques minutes, sur la problématique <strong>de</strong> la politique<br />

industrielle en <strong>Picardie</strong>.<br />

M. LE PRESIDENT : Pas d’autre intervention ? Je mets aux voix.<br />

Il est procédé au vote à main levée sur la motion qui est rejeté par 42 voix Contre<br />

(19 PS + 8 Verts/PRG + 4 Communiste et Progressiste + 3 MoDem – Nouveau Centre<br />

+ 8 FN), 3 voix Pour (3Communiste et Républicain) et 6 Abstentions (6 Aimer la <strong>Picardie</strong>)<br />

M. LE PRESIDENT : Cette motion est rejetée.<br />

Je vous invite à nous rejoindre à 14 heures 15, en commission permanente.<br />

La séance est levée à 12 heures 45.<br />

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