1935 T.77 3e - 4e Trimestres.pdf

oises assez rares. Bien plus grand est le nombre des
comédies qu'il est difficile de classer d'une façon rigou
reuse, puisqu elles vont de la farce à la comédie de mœurs
et que souvent les divers genres comiques sont mêlés en
une complexité vivante. Le bitl étant de plaire au public,
de l'intéresser et de faire rire cette •< marmaille d'hom
mes »,
tous les moyens sonl jugés bons. Un tel principe
a eu pour conséquence d'éliminer les sujets tragiques et
la comédie sous toutes ses formes, inférieures ou supé
rieures règne en maîtresse absolue. C'est à peine si, de
temps à autre, apparaît, comme dans 'Antar al-Hacha'i-
chi, un élément mélodramatique. En réalité, les œuvres
tiennent à la fois de la comédie proprement dite, de la
comédie lyrique, de la comédie-bouffe, de la farce et de
la sotie sans que, fort souvent, il [misse être fait une
démarcation exacte de chacun de ces genres et il n'est
pas rare de voir apparaître, dans une comédie de mœurs.
un élément farccsque, voire un procédé de cirque ou de
grand-guignol (i). L'on retrouve le même mélange des
genres que dans le drame égyptien de Murâd Effendi,
dont Fr. Bonjean a publié une relation dans Europe (2).
Inversement, on retrouvera dans les farces les plus sim
ples, les plus grosses, l'élément tragique par excellence
des Grecs, le Destin, le Maktûb.
Mais si la prédestination et le doigt de Dieu sont par
tout présents, les questions religieuses ne trouvent pas
place au théâtre,
alors qu'elles font souvent la matière
des chansons satiriques. Cependant des personnages revê
tus d'un pouvoir mi-civil mi-religieux, tels que le mufti
ou le qâdî évoluent parfois sur la scène et sont tournés
en ridicule. A vrai dire, la critique porte le plus souvent
(1) Cf. l'article de V. Barrucand : Essai d'un théâtre arabe â Alger,
Ze