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dans son drame Amiral ul-Andalus (i),
procède à une
reconstitution minutieuse de la décadence andalouse. Ses
sources d'origine livresque sont empruntées au Nujljal-
Tib el aux divans des poètes d'Espagne. Les person
nages qu'il fait évoluer ont réellement existé ou bien ils
sont dessinés de telle sorte que leur existence paraisse vrai
semblable. 11 en est de même d'une autre tragédie égyp
tienne Magnùn-Leyla (a) où Ahmad Sawqi Bey accumule
dans un appendice les références historiques et littéraires.
Les œuvres algéroises ne sont jamais des reconstitutions,
car les auteurs puisent toujours leurs sources dans ce
fonds commun que le peuple a constitué de la civilisa-
lion et de l'histoire arabes. Dans la pièce de Lunga at-
Andalusiya (3), dont les personnages sont Espagnols ou
Magrebins et dont l'action se déroule en Espagne, l'au
teur, Rasid Qsentlnï, a fait évoluer des personnages pure
ment fictifs et brossé un tableau de Grenade conforme
seulement aux souvenirs que la tradition populaire a
conservés dans certains récits et dans un grand nombre
de chansons, de sorte qu'à cause même de l'imprécision
des données « rien n'y contredit l'histoire, bien que
beaucoup de choses y soient ajoutées » (4). Grâce à une
imagination peu commune, l'auteur algérois se conten
tant d'épurer quelques bribes d'histoire épargnées par
l'oubli et les siècles, a pu et su présenter des personna
ges nullement en contradiction avec l'histoire et des
événements vraisemblables,
s'ils ne sont vrais. Certes,
un examen rigoureux permettrait de relever quelques
anachronismes,
mais ces erreurs font partie du patri
moine historique populaire et les rejeter n'avancerait
(1) Ahmad Sawqi Bey Amiral al-Andalw. Le Caire, 1351 1932.
(2) Ahmad Sawqi Bey : Magnùn Leyla. Le Caire, 1334/1916.
(3) Comédie en cinq actes de Rasïd Qsentlnï, représentée à l'Opéra
le 28 Février 1930.
d'Alger,
(4)
Corneille « Eœamen de Cinna ».