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suivent la règle des auteurs français actuels,
qui est de
n'en avoir point. Qu'il s'agisse de lieu ou de temps, ils
prennent les plus grandes libertés,
se contentant de ne
pas trahir les vraisemblances. Je liens pour certaine et
prépondérante l'influence du théâtre français moderne
sur les œuvres algéroises et,
s'il n'existe ni traduction
ni adaptation de drames ou de comédies françaises, c'est
parce que le public les comprendrait très peu et très
mal. Cette influence est sensible dans l'action,
qui est
généralement conduite avec habileté et rapidité et sur
tout les dialogues sur les réparties desquels les auteurs
algérois comptent beaucoup
pour faire rire les specta
teurs. L'intrigue est ici comme là dépourvue de com
plexité et les caractères à peine ébiuchés.
J'ai dit plus haut que les sujets historiques déplaisent
au public algérois ; je voulais parler des œuvres où les
auteurs, se plaçant sous l'autorité de l'histoire, accumu
lent des arguments trop précis, réels et complexes pour
permettre au spectateur de suivre aisément les évolu
tions des personnages. D'incessantes allusions à des faits
historiques précis ou une action étayée uniquement sur
un enchaînemenl rigoureux d'événements nécessitant
une attention toujours en éveil et une tension soutenue
de l'esprit, a le propre de fatiguer le public et, sans
l'ennuyer, pourrait le trouver indifférent. Cela ne signi
fie pas l'exclusion de tout emprunt à l'histoire, mais
l'histoire à laquelle puisent les auteurs algérois est cons
tituée de récits merveilleux et de légendes dorées trans
mises depuis des siècles de bouche en bouche, non par
des textes. Cette particularité tient sans aucun doute au
caractère purement populaire du théâtre algérois dont
les auteurs ne sont pas des érudits. Ahmed Sawqî Rev,
rant et extraordinaire que cela paraisse, est inspirée a la fois du Ma
lade imaginaire et du Médecin malgré lui. Cf. La Dépêche Algérienne,
n"
du Mercredi 14 Avril 1926.