1935 T.77 3e - 4e Trimestres.pdf
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-<br />
le théâtre algérois était créé et sa vogue allait grandir<br />
sans arrêt. La nouvelle école se distingue de l'ancienne<br />
principalement par l'emploi exclusif du dialecte algé<br />
rois. Ce n'était pa.s un petit avantage. En effet, dans le<br />
théâtre de langue classique, les spectateurs algérois<br />
avaient toute leur attention retenue par un effort cons<br />
tant pour comprendre et ils n'avaient plus le loisir de<br />
rien saisir du sujet, de l'action ou du caractère des per<br />
sonnages. Aussi bien les lettrés tiennent-ils le théâtre<br />
pour rien d'autre que le propagateur d'une renaissance<br />
et d'une extension nouvelle de la langue classique (i).<br />
Il semble bien d'ailleurs que,<br />
si le corps des 'Ulama algé<br />
rois et la presse arabe n'attachent pour ainsi dire aucune<br />
importance au théâtre moderne,<br />
ce soit pour cette seule<br />
raison qu'il est écrit dans la langue vulgaire, monslre<br />
linguistique qu'ils méprisent et dont ils voudraient<br />
ignorer jusqu'à l'existence. Cet ostracisme, dont sont<br />
frappées les œuvres populaires en général, explique que<br />
les œuvres théâtrales contemporaines ne soient pas<br />
imprimées. Une autre raison découle de la fin même du<br />
genre qui est représentative. Les auteurs écrivent leurs<br />
œuvres pour qu'elles soient jouées et non imprimées.<br />
Il est superflu de dire que les règles, qui ont si long<br />
temps pesé sur le théâtre français, sont totalement igno<br />
rées des auteurs algérois, qui,<br />
ayant sous les yeux pour<br />
modèles des œuvres modernes, rarement classiques (2)<br />
nages historiques de l'époque Abbasside, mais Harûn ar-Basid devient<br />
Qarûn ar-râéi, Ga'farle Barmecide : Ga'far al-marhi, Masrûr : Masrù',<br />
sans qu'aucun emprunt soit fait à l'histoire.<br />
Les discours prononcés lors du passage a Alger de la troupe<br />
(1)<br />
égyptienne de Fatma Rouchdy sont très caractéristiques à ce sujet,<br />
mais la presse algéroise ne les a pas reproduits. Ceux qui furent<br />
prononcés à Constantine, lors du séjour de la même actrice dans<br />
cette ville, ont une teneur identique. Cf. En-Nadjâh,<br />
credi 18 Mai 1932.<br />
n°<br />
1306, Mer<br />
(2) Je n'ai trouvé une imitation d'une comédie classique, imitation<br />
aber-<br />
d'ailleurs assez lointaine, que dans la pièce Djeha, qui, quelque