1935 T.77 3e - 4e Trimestres.pdf

défaut. En outre,
74 -
comme les indigènes n'avaient pas
l'habitude de s'arrêter devant les placards ni de lire les
papiers qu'un camelot leur met presque par force entre
les mains,
affiches et prospectus s'avérèrent inopérants.
Enfin, le gros publie était, sinon hostile, du moins in
différent à une entreprise qui ne lui paraissait pas mar
quée au coin d'une honnête orthodoxie. De fait, G.
Abiod connut l'amertume de jouer devant des salles très
clairsemées, composées de lettrés, tout yeux, tout oreil
les, mais incapables de la moindre réaction encoura
geante,
et de curieux attentifs aux seuls déshabillés des
comédiennes. 11 semblait bien alors que jamais le théâ
tre n'arriverait à s'implanter en Afrique du Nord. Ce
pendant,
tueuses,
si les représentations de G. Abiod furent infruc
elles ne furent pas vaines. Quelques bourgeois
lettrés, des étudiants entreprirent de se grouper pour es
sayer de former le public et de lui inculquer le goût du
théâtre. Ils fondèrent une association al-Muhaddiba dont
la vie fut éphémère et les représentations rares et inter
mittentes,
mais qui constitua une expérience pleine de
suggestions et d'enseignements {i).Les artistes de cette
société donnèrent trois pièces dont l'une avant la consti-
lution légale d'
al-Muhaddiba (2).
(11 Le nom de cette société « L'
Edunatrice » est fort caractéristique.
Le Président était 'Ali Sarîf af-Tàhar. Voici un extrait du procès-
verbal de l'assemblée statutaire qui donne la date de sa fondation :
À^i^rU ai.* C^^.«il — ^i^aJI J.^jL^.xHj
. lin
v_jb^r\ ■a^s.^. jL;J^3.1\
V_)-J ,i\ ^^^i\A.\
çz-i -LXi « L'Educatrice, Société des lettres et du
théâtre arabes. — Cette
société a été fondée à la date du 5 Avril 1921. 1,
(2) Les œuvres représentées par cette société ont toutes pour auteur
'Alî âarif at-Tâhar. Ce sont : 1° ^U^J\ Jjo .eLiL&Jl, un acte en prose
classique, avec quelques chants, dont le sujet est l'agonie d'un ivrogne
(1921, Salle des Anciens Elèves du Lycée d'Alger); 2° >1iÀ)1 iai>à.
trngédie en quatre actes qui apparaît comme une amplification de
Aj.^J\ j.jij iU-iJl et fut représentée en 1923 ô l'Opéra d'Alger :
3° £>.->-> , tragédie en trois actes où l'auteur étudie encore les derniers
jours d'un ivrogne el les méfaits sociaux de l'alcoolisme. Le premier
acte fut joué à l'Athénée et la pièce entière au Nouveau-Théâtre
(ex-Kursaal)
en 1924.