1935 T.77 3e - 4e Trimestres.pdf

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Il m'a semblé qu'il y aurait profit à étudier le théâtre
à Alger, bien que ses origines ne remontent pas à long
temps et qu'il ne tienne pas encore dans la vie civile
algéroise une place comparable à celle du théâtre en
Egypte. Ma documentation est en majeure partie orale,
si j'ose dire. La presse arabe locale s'est presque tou
jours montrée désintéressée du mouvement dramatique;
quant aux journaux de langue française,
ee n'est que de
temps à autre qu'on y trouve quelque rapide compte
rendu. T'ai donc dû parfois faire appel aux souvenirs de
lettrés algérois et, pour beaucoup, à mes propres souve
nirs et à mes notes (i).
En 1921, Georges Abiod (•>)• le promoteur du théâtre
en Egypte, entrepril, avec le concours de ses meilleurs
élèves, une grande tournée de décentralisation de l'art
dramatique e! de propagande à travers le inonde musul
man et révéla le théâtre arabe aux populations nord-
africaines.
Dans la capitale de l'Algérie,
où il donna ses repré
sentations au Nouveau-Théâtre (ancien Kursaal), il fut
loin de connaître le succès (3). Différentes circonstances
furent cause de son échec. Tout d'abord la salle se trou
vait hors du centre de la ville européenne et plus éloi
gnée encore des agglomérations indigènes. Beaucoup
d'indigènes ignoraient jusqu'à l'existence de ce théâtre
et le chemin qu'il fallait prendre pour y parvenir. L'im
présario eut d'autre part bien de la difficulté à annoncer
au public l'arrivée de la troupe et les représentations. Le
secours de la presse arabe, quasi-inexistante alors, lui fit
(1) Toutefois, autant que possible, je ne parlerai que des œuvres dont
mention a été faite dans la presse algéroise.
(2| Sur G. Abiod, cf. Muhammed Taymûr. op. cit., pp. 131-143.
Deux drames furent représentés ; Salah ad-Din al-Ayyubi et
(3)
Taratu-l-'Arab, deux drames de Nagib al-Haddâd, le premier tiré du
Talisman de W. Scott, cf. G. Zaydân, Târih Adâb al-luga al-'Arabiya,
Le Caire. 1911-14, t. IV, p. 248.