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exemple unique et anormal. A mon avis, cette anomalie
n'existe pas. Une stèle latine a dû être remployée, et
replacée inversement ; dès lors la ligne libyque se trouvait
sur le côté gauche de la pierre remployée et se lisait
normalement de bas en haut. La même chose est arrivée
pour une inscription de Duperré,
aujourd'hui au Musée
d'Alger (D. Il n'y a aucun rapport entre le libyque et le
latin, et les déductions d'Halévy et de Meinhof, qui lisent
de bas en haut, c'est-à-dire à rebours,
sont forcément
erronées. Je ne serais pas surpris que la partie disparue
de l'inscription latine ait été effacée intentionnelle
ment au moment du remploi. On constate le fait dans
une inscription du Musée de Bône (C. I. L. VIII, 17396 ;
Gsell, I.L.A., 153 ; Reboud 93; Halévy 24 ; 11. 1. L. 147).
En examinant cette pierre, on peut constater que les deux
lignes supérieures du latin,
qui contenaient les noms
propres, ont été effacées, non pas accidentellement, mais
très soigneusement par un grattage intentionnel (2).
L'alphabet constitué par M. Meinhof (p. 32) est basé,
(1) Cette pierre a été décrite par M. Albertini (Bull. Archéol. du
Comité, 1925,
p. ccxi). Elle a servi trois fois. Premièrement, pour
l'inscription libyque de trois lignes qui occupe la partie supérieure de
la face III; ensuite, pour l'inscription latine qui est au même niveau
Puis la pierre a été renversée ; la partie inscrite a été fichée en terre,
et sur la partie émergente une nouvelle inscription de quatre lignes
a été gravée. Ainsi, le latin étant dans sa position normale, le libyque
supérieur se lit régulièrement de bas en haut, tandis que le libyque
inférieur devrait se lire de haut en bas. 11 faut donc retourner cette
seconde inscription ; la première ligne qui se trouve a gauche dans la
copie était & droite, et la ligne qui se trouve sur la face II terminait
l'inscription à gauche. Quelle que soit l'opinion qu'on adopte sur
l'antiquité relative du latin et du libyque primitif, il demeure incontes
table qu'il y a sur la pierre deux inscriptions libyques placées tête-
bôche. La plus ancienne serait celle de trois lignes qni se trouve à la
hauteur du latin.
(2) Dans le libyque, a la colonne de droite, Gsell a inséré, par erreur,
entre la première et la seconde lettre, un L qui n'existe pas.