1935 T.77 3e - 4e Trimestres.pdf

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rang
fantastique un Prophète échevelé qui s'apparente plus à des
» de l'antéislam, où se meut dans un paysage chaotique et
héros de la Légende des Siècles qu'au Prophète de la Sira.
L'autre tendance pourrait être appelée politique. L'auteur
semble-t-il, veut moins nous raconter l'histoire du Prophète
que nous montrer en l'Islam une religion « politique », claire,
sèche, sobre, pratique, appelée à étendre sa domination sur
le monde (I), à réaliser la synthèse de la dictature et de la
démocratie,
à faire régner la paix universelle. La foi du Pro
phète est une « croyance positiviste »,
une foi » sèche et domi
natrice ... Mahomet lui-même est un » homme pratique exalté » ;
le trait le plus remarquable de sa personnalité c'est la « jux
taposition paisible en lui de l'extatique et du praticien plein
de sang-froid ». Et » ce que l'Islam offre de nouveau dans
l'histoire universelle, c'est la réalisation pratique revêtue par
une doctrine abstraite ». Tout au long de la troisième partie,
« L'Etat de Dieu », on sent passer un souffle mystique et révo
lutionnaire qu'on pourrait croire d'inspiration soviétique ou
hitlérienne. Lin chapitre est intitulé « La Terreur », et le sang
ne parait pas faire peur à notre auteur. Les « Prétoriens du
nouveau Prophète », « les formations d'assaut de l'Islam » sont
des formules qu'affectionne Mohammed Essad Bey.
Dans la dernière partie du livre,
l'auteur ne dissimule pas
son admiration pour le Wahhàbisme. On dirait même que
lout l'ouvrage n'a été écrit que pour nous faire voir l'Islam
du Prophète sous un angle qui le rapproche de cet aspect
particulier de l'Islam moderne el pour le relier directement à
lui, bref,
pour faire l'apologie du Wahhàbisme et de ses
méthodes. Le livre se termine par une vision qui en dit long
sur les secrets espoirs de l'auteur, par la vision des
» Ikhwào » d'Ibn Séoud se préparant « au combat de l'esprit
et du glaive, à la guerre sainte de l'Islam », et ceci, sans doute,
pour dominer non seulement l'Orient, mais le monde.