1935 T.77 3e - 4e Trimestres.pdf

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Chronique sont consacrées au récit de ces événements,
d'après des renseignements fournis à l'auteur par des h che
valiers maures de condition et par des captifs chrétiens, qui
allaient avec les chevaux du chérif ... Ce récit ne manque pas
d'intérêt mais ne concorde pas toujours avec celui que nous
donnent d'autres sources portugaises et les ouvrages de Mur-
mel et de Diego de Torrès. L'auteur insiste enfin sur les
conséquences de la perte de Santa-Cruz, qu'il indique en des
termes dont on ne saurait contester la justesse : « Aussi
longtemps, écrit-il, que Sanla-Cruz appartient aux chrétiens,
comme clef de l'Afrique qu'elle était, l'Afrique resta debout,
et quand ce fut la fin du cap de Gué, ce fut la fin de l'Afrique...
Cinq mois près on abandonna Safi, Azemmour, El Ksar el
Seghir, et cinq ans après Arzila et il ne resta plus en Afrique
que Mazagan dans le royaume de Marrakech, et dans celui
de Fès, que Ceula et Tanger... par quoi on voit combien il
est vrai que Je bourg
de l'Afrique ».
de Santa-Cruz... est la clef de la porte
La Chronique publiée par M. de C. méritait à tous égards
d'être tirée de l'oubli,
et complète utilement les renseigne
ments fragmentaires que nous possédions sur l'histoire de
Sanla-Cruz. L'éditeur a d'ailleurs pris soin d'en montrer
l'intérêt dans une introduction aussi sobre que précise ; il
a, d'autre part, enrichi le texte d'une annotation abondante
tirée des chroniqueurs contemporains ou des archives du
Portugal,
utilisant souvent des pièces inédites. Il a pu ainsi
rectifier certaines données inexactes, identifier les noms de
lieux plus ou moins défigurés par le chroniqueur, enfin, il s'esi
efforcé de corriger, dans la mesure du possible, les leçons
trop
souvent fautives du seul manuscrit qu'il eût à sa dispo
sition. La Chronique éditée par ses soins rendra les plus
grands services aux travailleurs s'occupant de l'histoire de
la domination portugaise et a sa place toute marquée parmi
les volumes de la Collection de Documents inédits sur l'his
toire du Maroc.
Georges YVER.