1935 T.77 3e - 4e Trimestres.pdf
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la désigne sou.s le nom de Sultane du Divan Sollanel<br />
eddiouàu, comme Eldjilani est appelé de son côté<br />
Soltan eççalihin. On ajoute : « Celle qui fui la servante<br />
d'Abdelcader Eldjilani et de Bou Medien, le patron de<br />
Tlemcen », ce qui nous fournit la raison de son éléva<br />
tion à la dignité de Reine des femmes. A côté de cette<br />
autorité d'un caractère universel, se rangent les repré<br />
sentantes des trois principales divisions de l'Afrique du<br />
Nord (le Maroc est à part dans l'esprit d'un Blidéen) :<br />
Lalla Eddaouïa, de Tunis ; la « boudalia El alia la dame<br />
dont la parole se réalise », de Tlemcen,<br />
et Lalla Nfisa,<br />
fille de Sidi elkebir, de Blida, « dont la puissance thau-<br />
maturgique est telle que, d'un mot, elle fait tomber du<br />
ciel l'œil de l'oiseau qui passe. » Ces quatre person<br />
nages dirigent mystérieusement,<br />
rarement sur la scène,<br />
— la<br />
—<br />
car ils descendent<br />
troupe nombreuse des fcou-<br />
dalia, des déroucha, des maraboutes de tous genres, qui,<br />
vivanles ou mortes (la mort ne fait que manifester plus<br />
largement leur activité), sont les auxiliaires des Hommes<br />
d'Allah dans les rôles que réserve à des femmes la loi<br />
de la séparation des sexes. Ils régnent sur les choses de<br />
femmes dans la vie commune. On voit leurs subordon<br />
nées dans les récits hagiologiques, accoucher les enfants<br />
prédestinés, les allaiter, les ravir à leur milieu humain<br />
pour faire leur éducation dans le monde supraterrestre.<br />
C'est dans leur suite, dans les rangs des saintes filles de<br />
leur cour, dont on ne peut dire souvent si elles sont des<br />
saintes ou des génies, que les oualis trouvent les épouses<br />
que Dieu leur a destinées. Elles forment (avec les diver<br />
ses fonctions que remplit cette institution musulmane),<br />
le harem de ces surhommes de conception primitive.<br />
qui se distinguent de leurs fidèles non pas par leur spiri<br />
tualité, mais par la supériorité de leur puissance.<br />
(A suivre.) J. DESPARMET.