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nies. » Si quelques tolba invoquent encore Mimoun
dans leurs opérations magiques du samedi, lous les Uli
déens considèrent ce jour comme consacré au patron de
leur ville. Sidi Ahmed elkbir a dit : « Aie visiter qua
rante samedis vaut autant que de faire une fois le pèle
rinage de La Mecque. Celui qui m'aura fait quarante
visites le samedi et qui n'aura pas obtenu ce qu'il sou
haitait aura le droit de m'en demander compte au jour
du Jugement. » Dans toute la Mettidja,
et non pas seu
lement dans ses parties où le samedi est voué au saint
local, le samedi esl le jour où les Saints tiennent leur
assemblée. On entend les campagnards et les citadins
jurer communément « par les vertus de celte nuit, nuit
du samedi, la nuit du Divan des Saints ! »
La croyance que les Saints tiennent une sorte de par
lement où ils discutent des affaires de ce monde paraîl
profondément enracinée dans les esprits, si l'on en croit
les histoires anecdotiques que j'ai recueillies.
A l'époque du muphti Rouizar (i833), un mendiant
aveugle qui portait ses économies dans les haillons de
son burnous, avait l'habitude de coucher dans la mos
quée Sa'doun. à Blida. Des tolba complotèrent de le dé
pouiller. Une nuit de samedi ils tinrent un divan dans
les tribunes de la mosquée en observant tout le céré
monial consacré par la tradition. L'ordre du jour
épuisé, le président de l'assemblée, Sidi Abdelcader
él Djilani, ordonna de faire comparaître le men
diant qui avait assisté au divan, « ce qui lui donnait
droit à une faveur de la divinité, comme le veut la cou
tume ». L'aveugle forma le souhait d'être transporté en
terre d'Islam,
en Egypte, et de recouvrer la vue. « Bien
de plus facile ! » répondit le Sultan des Saints. Et il
demanda un ouali de bonne volonté. Sidi Ahmed ben
Yousef se présenta ; mais, après avoir pris sur ses
épaules le mendiant, il déclara : « 11 est trop
lourd ! »
Plusieurs essayèrent, sans succès. « Je ne veux pas