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rouges des pèlerins en mouvants guitouns, à l'abri des
quels les femmes cuisinent. L'ail ne doit pas approcher
de la nechra (victime) offerte aux génies,
pour leur per
mettre d'y goûter. Voici la théorie de l'oblalion finale,
d'après une de ces légendes initiatiques qui conservent
la tradition dans la mémoire des Mettidjiens.
« Elle (la première prêtresse de Mimoun, celle qui
enseigna aux hommes les riles de ces pèlerinages) iil
arroser de sauce piquante un plat de couscous et un
morceau de la nechra. Elle conduisit la famille sur le
bord du ruisseau cl commanda : « Versez le tout ici »
Le père s'exécuta en disant : « Au nom d'Allah ! »
L'eau bouillonna ; puis, engloutit d'un seul coup la
semoule et la viande. Les femmes poussèrent des ulula
tions stridentes auxquelles répondirent des iouiou qui
semblaient à la fois proches et lointains. Cette nuit-là
chacun des pèlerins vit en songe des personnages habil
lés de rouge, assis sur de hauts sièges d'or,
autour d'un
plat qui était d'or aussi et sur lequel il reconnut l'of
frande qui avait été faite aux génies de l'oued. Les con
vives cédèrent la place à d'autres, comme dans les repas
communiels des fêtes patronales, puis une autre bande
leur succéda ; et, quoiqu'il servît à de nombreuses ta
blées successives, le plat de couscous ne diminuait pas.»
Ce pèlerinage avait été agréé par les Bonnes Personnes.
Les miracles qui ont illustré ces bords enchantés.
quoique s'oubliant d'une génération à l'autre, seraient
longs à énumérer. Mimoun n'exerce pas seulement son
influence sur les maladies que connaissent nos méde
cins comme les épidémies ; mais sur beaucoup d'au
tres dont l'étiologie nous échappe comme celles qui
proviennent du ghechch ou dépit (affections cutanées,
ophtalmies) ou du sekadj,
proprement perte de la respi
ration par suite d'un coup (maladies nerveuses). De
plus, il est tout le contraire d'un spécialiste ;
comme il
convient à un être surnaturel, il étend son pouvoir non