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Boufarik, l'oued Chemla qui descend de l'Atlas blidéen
s'étale dans la plaine formant,
sec,
même l'été où il est à
une flaque d'eau qui prend le nom d'oued Mimoun.
et, auprès, par infiltration sans doute,
divaguante au
gré des crues d'hiver, une sourcelette qui porte le nom
de Nanna Aïcha. Celle-ci est le sanctuaire préféré des
dévotes et l'oued est celui des dévots ;
mais le « majam ->
de la fille el le « maqam » du père font aboutir les
prières à la même déité,
rer les sexes.
en offrant l'avantage de sépa
Ces lieux saints sont devenus la propriété d'un round
sans perdre de leur prestige religieux. Les pèlerins
payent un droit d'entrée de o,25 c. par personne à l'in
fidèle pour perpétuer, en dépit du siècle incroyant, leur
traditionnel sacrifice aux djinns. Tournant la tête de
la volatile vers l'Orient, le sacrificateur (oukil) l'égorgé
rituellement en disant : « Allah est plus grand ! J'im
mole cette bête à Allah qu'il soit exalté ! à l'intention
d'un Tel et en l'honneur de ces Personnes ! » Dans les
bonnes conditions, si l'on en croit les croyants, le sang,
au lieu de se dissoudre dans l'eau, se ramasse en boule.
le courant peut l'entraîner, le niveau de l'eau monte,
des bulles pétillent de tous côtés à la surface de l'eau ;
puis, lorsque le sang s'est aggloméré en sphère, comme
le fait le bol de couscous dans la main du convive, il
disparaît soudain, il est avalé. On perçoit alors des ion
iou grêles qui s'élèvent on ne sait d'où. Les gens du
ruisseau (nâs el oued) sont satisfaits.
Toutes les parties inutilisables de la victime (les mza-
mez) appartiennent de droit à ces gens-là ; elles flottenl
un moment sur l'eau et s'y enfoncent soudain, saisies
au passage, dit-on. Le sacrificateur reçoit dix centimes
d'ouada ou salaire consacré. On lui réserve une assiette
de berkoukes (gros couscous) surmonté d'une cuisse de
poulet,
si la famille passe la journée sur les bords de
l'oued sacré. Elle tend dans ce cas les voiles blancs ou