1935 T.77 3e - 4e Trimestres.pdf

oit,
- 173
-
l'incantation suivante « Je t'ai fait boire la tète
et le fond de l'urine : tu n accueilleras sur moi lavis
ni du fou ni de la folle ! » Celle-là est inquiète ; elle
est mêlée à quelque intrigue galante : après ce traite
ment, l'homme ne prêtera l'oreille à aucune insinuation
ni dénonciation.
La femme stérile cherche un nid de guêpes maçon
nes, elle l'arrache un samedi,
en délaye l'argile dans sa
boisson et l'absorbe. Si les deux époux peuvent être
soupçonnés d'impuissance, ils guettent un samedi une
poule noire, prennent l'œuf qu'elle pond ce jour-là, le
font cuire et, quand il est dur, l'épluchent et écrivent
sur l'albumen : ma, là là là là q q. Chacun des deux
époux en mange la moitié.
Une jeune fille souffrait depuis longtemps d'un bou
ton qui s'invétérait, de ceux que l'on appelle des
« peurs »
khôl'
a. On prit la queue d'une peau de mou
ton provenant de la victime immolée le jour de l'Aïd ;
on y enveloppa une petite quantité de henné en pâte el
on la porta sur la terrasse où elle dut passer à la belle
étoile la nuit du vendredi au samedi. Le lendemain ma
tin, on asséna, sur la nuque de la malade,
sept coups
de celte queue maniée à la façon d'une masse. Le
geste, dit-on, suffisait après un premier coup effective
ment donné.
Un homme ayanl eu un saisissement (khol'a) en
garde des palpitations de cœur. Pour le soigner, on
achète du fenu-grec avant le lever du soleil un vendredi;
on enferme celte plante dans une tasse en terre vernis
sée de couleur verte ; on confie ce vase au muezzin qui
le dissimule sous le tapis de la mosquée devant le pre
mier rang des fidèles, de manière à ee que l'on fasse
sur la plante la prière commune du vendredi. On lui
fait passer la nuit du vendredi au samedi sur la terrasse
et on la fait manger au cardiaque.
L'absinthe, avant la guerre, l'anisette depuis, le kif