1935 T.77 3e - 4e Trimestres.pdf

169
ment dans son esprit, sa volonté qu'il ne devienne pas
un rapporteur dévoilant les secrets du harem,
tard, un délateur vendant .sescoreligionnaires.
ni plus
Il est difficile d'établir les associations d'idées qui
unissent les pratiques de sorcellerie au jour où on les
recommande. Il est probable qu elles varient avec les
individus. Nous rangeons ici quelques opérations notées
à Blida, d'après le but qu'elles cherchaient,
sans essayer
de démêler la convenance temporelle qui les rattachait
au samedi.
Pour deviner l'avenir. Le petit pâté de sel Qriçi él-
mclh.
— Il
est pétri par une lille vierge dans la nuit
(veille) du samedi ou celle du mercredi. On l'appelle
aussi le petit pâté du bonheur Qriçt es'ad, parce que,
grâce à lui, la jeune lille ou la femme sans mari voienl
en rêve leur bonheur, c'est-à-dire leur futur, ou, loul
au moins, apprennent si leur mariage est proche ou
lointain. L'intéressée le pétrit elle-même sur sa cuisse
droite et le compose d'un peu de farine el de beaucoup
de sel ; elle ne doit pas le passer au feu. Elle le glisse
sous son oreiller en formant le ferme propos de pro
voquer un rêve qui lui révélera son avenir.
De nombreux Blidéens ont recours aux caries pour
provoquer des rêves qui les renseignent sur un absent.
On emprunte, le vendredi, à une cartomancienne de
profession ou tout au moins à une femme qui ne laisse
pas chômer ses cartes, un jeu usagé ; il est bon qu'il
soif entraîné et tenu en forme par l'exercice. Les plus
estimés sentent l'alcool et sont déformés et gondolés à
force d'avoir été saoulés d'anisette,
car on croit que les
cartes parlent d'autant mieux qu'elle? ont été plus
généreusement grisées. La nuit venue (nuit du ven-