1935 T.77 3e - 4e Trimestres.pdf

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prospérité gonfle leurs voiles,
et les ramène heureuse-
meint au port. La mer est pacifiée, les pirates convain
cus de notre force, les étrangers obligés de se réclamer
du Roi (i)
pour sortir d'esclavage. La France ct la Bar
barie sont enfin décidées à observer les traités. « 11 faut
terminer une affaire qui,
pendant longtemps,
vraisemblablement sera finie
et les Tripolitains font graver ces
mots sur une plaque de marbre : « Maudit soit de Dieu
celui qui rompra avec la France » (2).
En signant la paix, la France renonçait pour toujours
à la croisade ;
mais elle avait satisfait l'orgueil le plus
exigeant et les consciences les plus scrupuleuses. N'était-
ce point en somme, la consécration de notre politique
que cette harmonie des intérêts enfin réalisée, cette péné
tration de tout un monde par la civilisation française,
et cet écho d'admiration que trouveront, désormais, nos
victoires !
Le 21 novembre 1660, Nani, chargé par la République
de Venise, de solliciter la France en faveur de Candie,
et de provoquer une rupture entre le Roi et le Grand
Seigneur, rendait compte de sa mission : « Dès la pre
mière audience, que le Cardinal me donna, dit-il, j'ai
pu observer qu'il y avait dans le cœur des Français des
principes assez établis, qui ne laissent place à aucune
espérance. » L'ambassadeur de la chrétienté ne s'était
point trompé.
R. CAPOT-BEY
(1) Cf. Dangeau, I, 107 : « Les Algériens avaient rendu beau
coup d'esclaves chrétiens de toutes les nations, à qui ils donnent
\a liberté en considération du roi. Parmi ces esclaves, il y avait
quelques Anglais, qui souteuaient qu'on ne leur rendait la liberté
que par la crainte que les Algériens avaient du roi leur maître.
D'Anfreville, les a fait remettre à bord et les Algériens les ont sur
l'heure mis aux galères.
(2) A. M. (B7 210).