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parfois pour prôner les mêmes mesures. Colbert répon
dit aux vœux du monde chrétien quand il provoqua la
rupture de 1681. Toutefois, cette confusion accidentelle
ne devait point troubler le choix de la France : elle avait
soigneusement distingué les principes,
conséquences, calculé ses divers intérêts,
en connaissance de cause.
apprécié leurs
elle se décidait
Louis XIV renonçait à la croisade parce que les
» guerres saintes avaient passé de mode ». Sous cette
forme désinvolte et presque impertinente, le mot avait
beaucoup de justesse. Le roi, pas plus que les Français,
n'était pas fier de ses alliés musulmans ; et, s'il avait été
simple gentilhomme, il serait parti en Hongrie, comme
volontaire,
car il avait l'humeur fière et noble et se pi
quait de faire son devoir de chrétien. Mais, les princes
ayant depuis longtemps renoncé à prendre la croix ou
à la faire prendre à leurs peuples, Louis les imita
pour ne pas être leur dupe. Cependant, il y avait au
fond des cœurs chrétiens une foi fervente qui voulait
espérer. On avait dit, pendant des siècles,
que des misé
rables souffraient sous le joug des Infidèles, et que
beaucoup, tentés par le démon,
reniaient leur Sauveur.
Les citadins savaient qu'une armée de Turcs menaçait
Vienne,
et ceux-là qui n'avaient rien appris que le jubilé
lu au prône, saisis d'une terreur superstitieuse, disaient
l'Angélus en tremblant (1). Que pouvaient leurs prières
naïves,- et cette folie collective née du rêve de quelques
mystiques contre les décisions longuement étudiées des
gens instruits et prudents ? Elles ne furent pas tout à
fait inutiles, puisque les guerres barbaresques eurent,
grâce à elles, un caractère religieux, étranger aux pre
mières intentions de notre gouvernement. Pour se dis-
(1) Originairement l'Angélus était une prière en faveur des
chrétiens tombés sous la domination ottomane.