1935 T.77 3e - 4e Trimestres.pdf

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CONCLUSION
Dans un mémoire composé pour le Cardinal de Maza
rin, à la fin de 1660, le chevalier Paul justifiait ainsi
la nécessité de détruire les corsaires barbaresques :
« L'intérêt de notre religion doit nous y obliger, puis
qu'ils sont ses plus grands ennemis, faisant abjurer
Jésus-Christ, par la crainte des tourments, à tant de
jeunes gens qu'ils prennent tous les jours, l'intérêt de
notre négoce qu'ils divertissent et qu'ils empêchent par
leurs pirateries et l'intérêt de tant de misérables escla
ves, qui gémissent sous la tyrannie de ces cruels,
el qui
n'ont d'autre espérance de liberté qu'aux armes de
S. M. qu'ils souhaitent passionnément de voir employer
à la ruine des Infidèles. »
Ce dernier motif, il est vrai,
ne fut jamais très puis
sant, et dans la pratique, il se confondit avec le souci
de faire éclater la gloire du roi. Bapprochées ici pour
justifier une déclaration de guerre,
ces nécessités expli
quent ce que fut, en général, notre politique envers les
Etats barbaresques. A étudier dans le détail le jeu
compliqué de nos négociations, et cette histoire, touffue
de ruptures et de réconciliations, on imagine mal
qu'elles dérivent de quelques principes simples, entre
lesquels le roi n'a pas longtemps hésité. Mais il est diffi
cile de les reconnaître,
rence différente,
car chacun d'eux a pris une appa
suivant les circonstances ou le tempé
rament de ceux qui s'en inspiraient. On a vu Colbert
et Dusault,
s'accordant pour subordonner tout à la pros
périté du commerce, d'un avis différent sur la question
de la paix ou de la guerre ; inversement, des gens dont
les tendances politiques s'opposaient, se rencontraient