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qui la servons, jouissions de la protection dudit sei
gneur ». D'Estrées n'avait pas d'ordres ;
mais il se sou
vint de l'article des Capitulations d'après lequel « les
religieux établis dans les missions des pays de l'obéis
sance de S. M. seront traités et considérés comme pro
pres sujets de l'Empereur de France » (i),
et il obtint
que ce protectorat théorique fût étendu à la régence de
Tripoli. Le pouvoir du roi n'y gagnait rien, puisque
lout ce qui était dans cette convention se trouvait déjà
dans les Capitulations ;
mais celles-ci n'avaient jamais été
reconnues formellement, ni par les Barbaresques,
le Saint-Siège.
ni par
La preuve en est dans la difficulté qu'avait éprouvée
le vicaire apostolique français à se faire obéir. Le
simple fait de revenir aux conditions primitives de
l'alliance franco-turque était donc significatif. Puis,
d'Estrées laissa au consul une instruction qui éten
dait encore la protection de Louis XIV Le consul
doit secours et assistance, non seulement à tous les
religieux,
mais même aux marchands étrangers :
« Considérant qu'il est consul pour les sujets d'un roi
T. C. et fils aîné de l'Eglise,
qui veut bien étendre sa
protection à toutes les nations qui font profession de
même religion que la sienne... ». En deux lignes,
d'Estrées avait posé le principe du protectorat religieux
de la France.
va,
Pourtant personne ne s'en douta. Seignelay approu
mais sans un mot qui pût faire croire qu'il avait
compris. D'Estrées n'en fit pas moins passer le même
article (2) dans le traité de Tunis. Toutefois, comme il
(1) Le texte cité par d'Estrées présente quelques différences
intéressantes avec le texte officiel (Nointel) « Nous permettons
que tous les évêques dépendant de la France et les religieux
francs de quelque nation qu'ils soient... », et la version La
croix « ... ou autres religieux qui sont sujets de la France de
quelque sorte qu'ils puissent être ».
(2) Plantet, art. XIX, p. 354,