1935 T.77 3e - 4e Trimestres.pdf

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soit par un reste d'intolérance, le roi s'était refusé à
îegarder comme alliés ceux qui effectivement coopéraient
à ses desseins. La France avait traité les Barbaresques en
parents pauvres. Désormais,
elle pratiqua l'alliance avec
plus de franchise et plus de cordialité. A d'Estrées, qui
lui proposait de s'emparer de la Tripolitaine, Seignelay
répond assez sèchement : « La prise de Tripoli n'étant
pas convenable au service de S. M., il n y a pas lieu
de penser à faire aucune tentative sur cette ville » (i).
La France était même si bien disposée envers les Bar
baresques qu'elle offrait aux Tripolitains d'établir l'un
d'entre eux comme consul à Marseille. Les Tripolitains,
qui se souciaient peu de négoce,
refusèrent. Les négo
ciants marseillais n en avaient pas moins reçu satisfac
tion dans tous leurs désirs. Les traités de i685 vont
être aussi le point de départ d'une politique nouvelle
qui fera servir à la cause nationale les œuvres de cha
rité et d'apostolat. Non que l'initiative en revienne au
gouvernement français : sur ce point, les instructions
de Seignelay (i),
comme celles de la Chambre de Com
merce (,2) étaient muettes. A Alger,
où l'on se contenta
de transcrire les articles du projet, la France ne fit point
reconnaître son protectorat religieux ; si, à Tripoli et à
Tunis, il en fut autrement, ce fut bien plutôt l'œuvre
des circonstances que l'effet de la volonté du ministre.
D'Estrées avait déjà conclu le traité, tel que le lui avait
expédié Seignelay, quand il reçut une supplique du
mineur observantin italien, préfet apostolique de Tri
poli (3). Après s'être plaint de diverses avanies, le mis
sionnaire, demandait à l'amiral de « le recommander à
M. le Consul qui resterait ici au nom de S. M. le roi T. C.
afin que cette sainte mission, et nous autres religieux
(1) A.E. Afrique, 2.
(2) A. Ch. C. M., BB, III, 788.
(3) A.E. Afrique, 2 (original en italien).