1935 T.77 3e - 4e Trimestres.pdf

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Pourtant, c'est pour des réformes de ce genre surtout,
qu'une distinction était nécessaire ; à Alger et à Tunis,
le consul avait rang d'ambassadeur ;
tion avec les puissances,
sans cesse en rela
obligé le plus souvent de deman
der comme une faveur ce qui nous était dû, il avait à
faire preuve de tact el de souplesse ; il lui fallait une
fermeté fière et discrète,
et surtout l'art de donner.
Aucun consul du Levant n'avait si peu de ressources
et tant de charges ; un de nos agents à Smyrne ou à Alep
pouvait bien se contenter du « cottimo » de 2 %, car les
navires français et étrangers venaient nombreux dans
ces ports ; à Alger ou à Tunis, le consul devait avec ces
mêmes ressources
piastres à Tunis —
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qui jamais ne dépassaient 1.800
payer son chancelier,
chapelle, assister les esclaves. Or,
ces charges régulières,
entretenir la
pour subvenir à toutes
sans compter les avanies et les
présents exceptionnels, il avait en tout et pour tout,
le produit du « cottimo », levé sur le produit des 2 ou
3 barques qui arrivaient au port chaque année. Enfin,
la dernière ressource possible, le trafic, était interdit au
consulat. La Chambre de Commerce l'avait exigé, obser
vant non sans raison, qu'un consul intéressé à quelque
entreprise ne présentait plus des garanties d'impartialité.
Bref, tout ce qui pouvait augmenter leurs revenus leur
était interdit, tout ce qui augmentait leurs dépenses était
à leur charge. On ne leur laissait pas d'autre alterna
tive que le vol ou la ruine (1) ; d'Arvieux résume cette
situation en expliquant à Colbert les motifs de son
refus (2) : « Le consulal d'Alger ne me convenait point,
pour cette raison et parce que ce consulat,
qui n'était
(1) « Ce sont des misérables, écrit Dusault à Seignelay, en 1684,
qui font déshonneur à la nation par les rapines qu'ils font sur
les chrétiens et le pauvre négociant. Ils sont dans cette malheu
reuse nécessité parce que, n'y ayant que très peu de commerce,
le casuel ne saurait fournir à leur subsistance. » — {Af. Relig.
et Miss, ds les Etats Barb.), A.E.
(2) D'Arvieux, V, 73.