1935 T.77 3e - 4e Trimestres.pdf

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Il n'avait pas tort de se défier des Marseillais quand
il s'agissait du Levant. Leur négligence, la mauvaise
économie des consulats qu'ils géraient, l'irrégularité de
leur trafic, tout justifiait les reproches véhéments que
leur adressait Arnould dans sa Correspondance : » Ils
se sont tellement abâtardis à leur bastide,
méchant trou
de maison qu'ils ont hors le terroir, qu'ils abandonnent
la meilleure affaire du monde plutôt que de perdre un
divertissement de la Bastide : de maîtres qu'ils étaient du
commerce, ils en sont devenus les valets » (i).
Mais il n'était pas juste d'accuser leur négligence
tant qu'il s'agissait de la Barbarie. Peut-être parce que
les consuls d'Alger ne sont plus Marseillais à cette épo
que, la Chambre de Commerce exerce un contrôle rigou
reux sur leur gestion ; quant aux consuls de Tunis, elle
ne les soutient pas aveuglément ;
quand l'un deux est
l'objet d'une plainte, la Chambre fait une enquête, et,
si elle le juge bon, demande au Secrétaire d'Etat sa
révocation. Elle lient exactement Colbert au courant des
affaires de Barbarie, ct elle transmet aux consuls les
décisions du ministre. Lorsqu'elle sentait la rupture
imminente,
et les intérêts du commerce à la merci d'un
vote tumultueux du Divan, elle faisait diligence : « On
décide d'une commune voix qu'à l'instant, sans aucun
retardement,
on écrira à Monseigneur Moraut et qu'on
lui enverra les deux copies des lettres du P. Le Vacher
afin qu'il ait la bonté d'en écrire à la cour » (a).
La Compagnie du Levant les accusa aussi d'être trop
complaisants pour les Barbaresques et de ne point saisir
immédiatement le ministre de leurs réclamations (3).
Le fait, que rapportent leurs rivaux lyonnais, car
(1) C.A., III, 403.
(2) Plaintes contre Ambrozin (1069). A. Ch. Com. M., BB. II,
712 (au recto).
(3) B'208. —
1670 (A.M.).