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Par les intermédiaires les plus divers, des marchands,
des agents de la Compagnie du Bastion, le consul, les
Barbaresques nous offrent leur concours. Même lorsque
les différends s'enveniment, lorsque les réclamations se
font d'un côté ou de l'autre plus pressantes, les puis
sances sont d'accord pour vouloir la paix ;
non seule
ment elles proclament en toute occasion qu'elles veulent
maintenir les traités avec le roi de France, mais encore
elles lui font part de leurs desseins, elles lui demandent
de s'associer à leurs conquêtes : « le gendre du Dey m'a
particulièrement ordonné, écrit Le Vacher à Colberl (i),
de témoigner de sa part à V. G. qu'il espérait ce prin
temps prochain retourner assiéger Oran et même de
s'en rendre maître,
pourvu que le secours qu'on pouvait
donner à cette place par mer fût empêché. Ledit Sei
gneur souhaiterait que ce fût, s'il se pouvait,
par des
vaisseaux du roi, et qu'après qu'il aurait conquis cette
place, il la remettrait aux Français pour en faire un
lieu de commerce comme le Bastion ». Mais nos minis
tres ne devaient pas s'y tromper ; les Barbaresques
souhaitaient l'alliance qui pouvait leur être utile, mais
ils voulaient traiter d'égal à égal, non pas rendre hom
mage à la puissance du roi de France et recevoir ses
lois. Aussi les ministres de Louis XIV n'ont-ils pas
répondu. Cependant, il se préparait une crise grave, à
laquelle la mauvaise volonté systématique de la France
ne laissait d'autre solution possible qu une guerre achar
née,
guerre blâmée par les commerçants et ruineuse
pour leur Irafic, mais voulue par le roi pour anéantir, ou
du moins pour humilier les Barbaresques. Ainsi, résul
tat paradoxal, la conclusion de i5 ans de politique dont
les fins avaient été exclusivement commerciales, mar
quées par l'abandon en Barbarie de toute idée de Croi
sade, était une guerre,
(1)
el une guerre à laquelle les cir-
21 février 1676 (A. E. Afl. relig. d. min. ds les Etats barb.).