1935 T.77 3e - 4e Trimestres.pdf

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dages ? Il approuve les solutions brutales, il provoque
les plaintes des marchands et les appuie,
même quand
elles sont exagérées, « car c'est à mon avis, ce qui por
tera le conseil de résoudre d'armer,
et non pas les
conseils que vous et d'autres pouvez donner, lesquels
on tient intéressés » (i). La France avait d'ailleurs reçu
satisfaction ; Vivonne l'indique dans son rapport de
'669 ; cependant,
il est à croire que le parti de la guerre
n'avait pas désarmé, el, chose plus grave, il avait gagné
Colbert à sa cause : comment celui-ci n'aurait-il pas
écouté les plaintes du commerce,
quand c'était la Com
pagnie du Levant, son œuvre, son espoir, qui les expri
mait ; quand il apprenait de Tunis,
qu'en moins d'un
an les pirates de cette ville avaient pris neuf bâtiments
marchands avec 25o.ooo piastres d'effets et i5o per
sonnes P (2). Ajoutons que l'orgueil royal qui s'enfle
avec le succès,
ne peut plus tolérer la moindre incartade
de ces peuples remuants el indociles. Tel est l'ensemble
complexe des motifs qui poussèrent la France à renon
cer à l'alliance ébauchée en 1666-1668, et à recommen
cer une guerre où elle entrait cette fois sans aucune
arrière-pensée religieuse.
Le blocus de la côte tunisienne et les croisières devant
Alger de 1670 à 1672, étaient si peu destinés à procurer
de nouveaux avantages que l'on se contenta de renouve
ler avec chacune de ces villes les traités de paix de 1666.
Le gouvernement français avait donc obtenu tout ce
qu'il souhaitait, la sécurité pour ses convois, l'accord
commercial pour ses comptoirs d'Afrique, et il se déro
bait en même temps aux engagements plus étroits d'une
alliance. Désormais, c'est d'Alger et non plus de Paris
que viennent les propositions d'entente plus intime.
(1) B*3 (A.M.).
(2) Plantet, I, 249.