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par toutes les raisons qui leur tomberont dans l'esprit,
de rompre la paix qu'ils firent dernièrement avec les
Anglais,
et de chasser le consul de cette nation » (i).
Ce n'est pas encore si l'on veut une alliance formelle,
mais cela y ressemble fort. La lettre du à mars 1668
est encore plus explicite : « Vous assurerez de ma part
ledit Pacha, la milice et le Divan,
non seulement que
je ferai exécuter ponctuellement le traité fait avec eux,
mais même que je permettrai à mes sujets de leur porter
toutes les marchandises qui leur pourront être néces
saires pour l'armement de leurs vaisseaux ;
et sur ces
assurances vous tâcherez, s'il est possible, de les porter
à rompre avec toutes les autres nations » (2). Il y a là
plus qu'une alliance contre une puissance déterminée ;
c'est une félonie envers le monde chrétien. On était allé
ainsi du premier coup, jusqu aux dernières conséquences
du principe d'indifférence religieuse auquel Louis XIV
venait de se rallier. Pourtant le saut avait été trop brus
que de la Croisade avortée de 1660 à l'alliance antichré
tienne de 1668. Une réaction était fatale. Elle se produi
sit à la suite des événements de Candie en 1669.
B)
Cette intervention de la France,
Retour momentané à la politique de croisade.
—
si contraire à toute sa
politique antérieure,
dant, il faut bien dire que les circonstances étaient
extrêmement favorables.
a de quoi nous surprendre. Cepen
Le nouveau pape, Clément IX, était du parti français,
el Louis XIV ne pouvait refuser à un ami une marque
de bonne volonté. Les Vénitiens nos alliés, montraient
l'imminence du péril et Candie aux abois. Sans doute
aussi, le mouvement d'opinion se faisait plus pressant :
l'héroïsme de Morosini, sa fermeté à ne pas désespérer,
(1) Instruction à Trubert
(B7
49 f» 270), septembre 1666.
(2) La proposition de
(Plantet, I, 65).
Louis XIV fut officiellement acceptée