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La vieille inimitié entre Mazarin et Alexandre VII
s'élail apaisée. Le cardinal redevenait un fils soumis du
Saint-Siège,
et il protestait de son dévouement aux inté
rêts de la chrétienté. Le nonce se montra d'abord mé
fiant, non sans raison ; Mazarin « s'étonnait que le Pape
refusât de se concerter avec lui pour la défense de la
Chrétienté » (i), le reproche ne manquait pas d'ironie de
la part de celui qui jusqu'à présent n'avait voulu rien
faire pour la Ligue des Princes,
et c'était montrer bien
gratuitement une attitude agressive envers le Pape quand
on semblait près de s'entendre avec lui. En effet, les
actes se précipitent. La rupture avec la Porte semble
imminente ; le chevalier Paul emmène à Candie une
armée de secours, dont le propre régiment de Mazarin
faisait partie (2). Le chevalier de Clerville va reconnaître
les côtes de Barbarie pour choisir un endroit propre à un
débarquement et Paul, de retour de Candie, reçoit l'or
dre de paraître à Tripoli, à Alger et à Tunis et « d'y
faire tout ce qu'il faudra pour profiter de l'épouvante
où l'on est dans toute la côte de Barbarie » (3). Mais
ces instructions ne prévoyaient point une démon