1935 T.77 3e - 4e Trimestres.pdf

cette époque,
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c'eût été folie de s'engager dans une nou
velle entreprise. Mazarin, lidèle à la promesse qu'il
avait faite au Grand Maître de Malte,
s'efforça néan
moins de détourner la Porte d'une agression et même,
en 16/16, il essaya de parer le coup qui menaçait Venise:
la mission de M. de Varenne (1) n'eut pas d'autre but.
Tout au plus peut-on dire que Mazarin pratiqua loyale
ment jusque vers i65g
l'alliance turque. Il refuse
d'acheter les esclaves turcs pour les galères (2), parce
que cela est contraire aux Capitulations ; il dissimule
toutes les avanies. Même en 1608, après l'emprisonne
ment du fils de notre ambassadeur, il envoie Blondel
à Constantinople pour éviter une rupture que l'Empe
reur voyait venir avec joie : « Sa Majesté désire, disait
son instruction,
que l'alliance qui s'est entretenue
depuis si longtemps entre elle et les empereurs otto
mans demeure ferme,
saine et inviolable » (3). Le mau
vais accueil fait à Blondel par le grand-vizir fut sans
doute pour quelque chose dans l'orientation nouvelle
de la politique française vers 1659 ;
géré d'y
mais il serait exa
voir l'unique cause du revirement de Mazarin.
En réalité, la situation avait complètement changé : la
paix était signée avec l'Espagne, notre nouvelle fron
tière de l'Est fortifiée par l'alliance des princes du Bhin;
bien mieux,
notre adhésion à la Ligue du Bhin entraî
nait presque nécessairement la lutte contre les Turcs.
Pour enlever à Léopold le peu d'autorité qui lui restait
dans l'Empire, il fallait se substituer à lui,
se faire le
défenseur de l'Allemagne contre les Infidèles toujours
redoutés. Donner à Louis XIV le prestige de la victoire
sur les Turcs pour lui ménager la couronne impériale.
telle fut l'idée de Mazarin,
de Louis XIV.
(1) A.E., Turquie, 28.
et plus tard le grand dessein
(2) Lettres : A l'évêque d'Orange, 17 septembre 1655.
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(3) A.E. Turquie, 28.