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En i06(j, la reine est morte. Les dévots se cachent et
attendent des jours meilleurs. La Compagnie du Saint
Sacrement de Paris disparaît en 1666. Celle de Marseille
vivra plus longtemps ; en 1689 elle s'intéresse encore à
l'expédition de Tourville contre les Algériens,
pouvant faire mieux,
L'expédition réussit,
elle prie pour son succès (1)...
et ne
peut-être pas comme l'auraient
voulu les confrères de Marseille : la France victorieuse
vécut en paix avec les Musulmans. Un jour, auprès du
roi vieilli et ramené à la piété, les dévots reparaîtront.
La France n'en restera pas moins fidèle aux principes
réalistes de Colbert. La Barbarie sera le domaine de nos
négociants ; les Marseillais s'y enrichiront,
et les Chré
tiens continueront à y abjurer leur foi. La mort de
Saint Vincent ne marque peut-être pas la fin de la Croi
sade ; elle l'a sûrement préparée.
—■ Mazarin
B) Croisades el Expéditions commerciales (1660-1669).
n avait jamais été hostile à la reprise de la
guerre sainte. Italien, il sentait plus v ivement qu'un
autre le danger qui menaçait sa patrie ; d'autre part, il
avait à se concilier le Pape et Venise,
médiateurs au
Congrès de Munster. Aussi prodiguait-il les encourage
ments à ceux qui luttaient pour la Chrétienté. Mais ces
promesses étaient suivies de peu d'effet. Si l'on en juge
par la correspondance de l'intendant d'Infreville, il
envoya à Malte en tout et pour tout deux mortiers et
:5o bombes (i6/i5), et à Venise, fort tard,
100.000 écus.
Aussi les dévots purent-ils l'accuser de s'entendre avec
le Grand Seigneur, et d'Ormesson relève,
non sans com
plaisance, tous les bruits qui circulaient là-dessus.
Pourquoi douter de la sincérité du Cardinal et ne pas
reconnaître que, s'il n'a pas fait plus, c'est qu'il ne
le pouvait pas ? Dans la situation où était la France à
(1) Actes de la Compagnie de Marseille, 17 août 1689.